Point de Vue

LA LETTRE A COLETTE


Alors mon bébé, et si on parlait du village ce matin ?

PHOTONous sommes à Odienné le 27 novembre 2014, Moustapha, chauffeur de taxi de son état a un compte à régler avec sa copine demoiselle Fofana. Tout le monde connait Fofana au lycée. C’est une jeune fille au style de « garçon raté », joueuse de handball dans l’équipe du lycée. Moustapha se rend donc devant la classe de la fille et formule au professeur, le souhait de la rencontrer. Ce dernier demande au jeune homme de patienter, le temps de remplir le cahier de texte et libérer tous les élèves. Sans même attendre que l’enseignant ne termine ses propos, le jeune fit irruption dans la classe, se saisit de Mlle Fofana et se mit à la battre copieusement. Désapprouvant cette situation, ses amis élèves le battront violemment. Alerté, M. Cissé le proviseur fit appel aux forces de l’ordre pour faire baisser la tension. C’est ainsi qu’ils emportèrent Moustapha, dont la mort sera annoncée plus tard. Il n’en fallait pas plus pour que le printemps arabe, pardon l’harmattan des malinkés qui couvait depuis des mois ballait tout sur son passage : Préfecture de police, commissariat, des voitures et des centaines de motos (mises en fourrière), des bureaux de l’administration. Tout a été mis à sac, pillé, ou calciné. Ce comportement n’est pas nouveau chez les odiennéka, ils avaient déjà mis à terre plusieurs bureaux administratifs en 1995 lors du boycott actif. Qui a oublié l’histoire de ce préfet battu (decedé plus tard) et dont la tenue a été enfilée à Hèrèbè le fou du rond-point. Odiénné est une ville classée parmi les dernières de ce pays, suite à la négligence des premiers cadres, et au manque d’entretien du peu d’infrastructures restantes. La preuve, le lycée professionnel, unique en son genre dans la sous région a été pillé et détruit pendant la crise par les jeunes Odiénnéka. Le Denguélé FC disputera ses matches de championnat dans une autre ville. Pourtant Odienné a l’un des plus grands et plus beau stade du pays : le Mamadou Coulibaly. Les gradins et la pelouse sont dans un état de dégradation avancée. Le préfet s’est rabattu sur les bureaux annexes de la sous-préfecture, après que la préfecture ait été totalement ravagée lors du boycott actif. Bien sure qu’il y’a eu mort d’homme, et en nous inclinant sur le corps, nous dirons que ceci est un fait accompli de l’histoire, et une enquête nous situera. C’est en notre qualité de fils de la région et ayant une idée réelle du retard, que nous avons parlé de préservation des acquis avant d’entamer quoi que ce soit. Combien parmi nos anciens cadres ont mis la main à la poche pour offrir une seule infrastructure d’utilité commune sans s’attendre à quoi que soit ? Nous n’en connaissons qu’un seul ? L’ambassadeur Inza Fanny qui a financé et créer le tronçon entre la préfecture de Kaniasso et Tiémé. Tout le reste n’a été animé que par une phrase : « je vais faire mais je gagne quoi à la fin ». Faut-il pour autant dédouaner les forces de l’ordre d’Odiénné ? Ayant été dans la région en Avril dernier, nous dirons : absolument pas. Ces policiers et gendarmes dont nous avons parlés dans une lettre précédente sont des voraces, des sangsues, qui vampirisent les pauvres populations analphabètes. Ils utilisent tout comme machines a sou : les tracteurs, les motos, les quelques rares voitures de la ville, même le pauvre et unique taxi de la ville baptisé TETANOS. Tout le monde est racketté. Entre Odiénné et Tahanso, distant d’environ 30 KM, nous avons compté 6 barrages et à chaque barrage, les motocyclistes déboursent 500 frs, même avec toutes les pièces au complet. Enfin, toute fois qu’un conflit a opposé les éleveurs peulhs aux paysans, les nomades ont eu raison. Voilà donc quelques raisons de la colère.

« Combien parmi nos anciens cadres ont mis la main à la poche pour offrir une seule infrastructure d’utilité commune sans s’attendre à quoi que soit ? Nous n’en connaissons qu’un seul ? L’ambassadeur Inza Fanny qui a financé et créer le tronçon entre la préfecture de Kaniasso et Tiémé. Tout le reste n’a été animé que par une phrase : « je vais faire mais je gagne quoi à la fin ». Faut-il pour autant dédouaner les forces de l’ordre d’Odiénné ? Ayant été dans la région en Avril dernier, nous dirons : absolument pas. Ces policiers et gendarmes dont nous avons parlés dans une lettre précédente sont des voraces, des sangsues, qui vampirisent les pauvres populations analphabètes. Ils utilisent tout comme machines a sou : les tracteurs, les motos, les quelques rares voitures de la ville, même le pauvre et unique taxi de la ville baptisé TETANOS. Tout le monde est racketté. Entre Odiénné et Tahanso, distant d’environ 30 KM, nous avons compté 6 barrages et à chaque barrage, les motocyclistes déboursent 500 frs, même avec toutes les pièces au complet. Enfin, toute fois qu’un conflit a opposé les éleveurs peulhs aux paysans, les nomades ont eu raison. Voilà donc quelques raisons de la colère. »

Coco, tu m’as dit d’aller molo molo dans le processus d’encensement à l’égard de M. Gnamien Konan. Ah ! Si nous t’avions écouté, nous n’aurions pas été ce jour au bord de la déception. Quelle est cette histoire d’instaurer une année préparatoire à l’anglais et aux NTIC ? Rien d’autre qu’une stratégie de gestions des flux au niveau de l’efficacité interne des universités. Pour celui qui ignore l’état des lieux du nombre d’apprenants au supérieur, il faut rappeler que depuis des années, plusieurs promotions stagnantes d’étudiants faussent tous les calculs au niveau de la gestion. Alors l’idéal aurait été de construire les universités promises, offrir un matériel didactique performant, créer une adéquation entre les filières de formations et les emplois disponibles… au lieu de ces innovations, le ministre propose une année préparatoire dont le but réel est de gagner entre les promotions une année d’intervalle vacante. De sorte qu’à la rentrée universitaire 2016, l’on ait suffisamment de places pour coulisser le trop plein d’étudiants accédant à la fac. C’est exactement le même processus qu’il avait mis sur pied dans la gestion des retraités quand il était encore à la fonction publique. Explication : L’Etat n’ayant pas assez de moyen pour régler la pension des retraités croissants d’années en années, l’on a donc augmenté l’année de départ à la retraite dans le but de gagner quelques années. Ainsi, si l’on ajoute 5ans sur l’année de départ des retraités, l’Etat aura gagné 5 promotions dans la gestion des flux. On déplace donc les problèmes. Mais attention au retour du bâton.

Ce que nous murmurions au sujet du FPI a été dit haut et fort par le sir Innocent Akoi. Le FPI est donc la propriété de M. Gbagbo, Morceau choisi : « Gbagbo ne peut pas construire sa maison, et l’on va lui demander de montrer sa clé avant d’y entrer. » cette phrase contient en elle, tout le sens de l’obstination de certains cadres à s’accrocher au GBAGBO ou RIEN. Mais lorsque M. Gbagbo qui détient la seule clé du parti, est enfermé à plusieurs tours de clé avec celle-ci à l’Haye, que fait-on ? Laisser la maison close en attendant son retour en 2070 ? Ou se rendre à l’évidence ? Coco, je te l’ai dit en Juillet, l’incapacité des frontistes à organiser un débat sein pour tirer les leçons de la perte du pouvoir et gérer dans le fond l’après Gbagbo transformera ce grand parti en plusieurs courants, qui comme les bras d’un même fleuve moribond se jetteront dans les autres partis selon ce qui leur sera tendu comme élément de séduction. Entre temps, les caciques auront dit à Affi, ce qu’ils pensent de lui au plus profond d’eux même. Lorsque M. Mamadou Koulibaly a attiré l’attention de LG sur la tribalisation des concours sous Hubert Oulaye, l’un de ces caciques n’a-t-il pas dit « au forum » d’Abobo que si Mamadou Koulibaly ne se calmait pas, « on va lui demander de nous montrer son village au nord ? », qui a oublié les longues tractations nocturnes qui ont conduit à l’éviction de M. Placide Zoungrana de la liste des ministrables ( en sa qualité de spécialiste de l’agriculture du FPI, M. Gbagbo l’avait proposé au post de ministre de l’agriculture) lors de la formation de premier gouvernement de M. Affi. Tous les partis de Côte d’Ivoire prennent leur source dans des régions bien déterminées, ce qui a pour conséquence la tribalisation dans la gestion du parti. Cette réalité crée une entorse au passage rapide de l’Etat à la nation. En outre, une autre gangrène s’est greffée à cette tribalisation : la xénophobie. Elle ne fait surface que quand le « chef » est menacé, et Affi risque d’en faire les frais (si ce n’est déjà fait) dans les minutes à venir.

Rendez vous Lundi pour t’expliquer pourquoi l’Etat a raison de ne pas toucher pour l’instant au prix du carburant à la pompe.

Très douce semaine à toi, sous le manteau protecteur du CHEF.

Page facebook Omar Samson

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