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La Jordanie exécute deux djihadistes après le meurtre de son pilote


Sajida al-Rishawi a été pendue mercredi à l'aube. Cette Irakienne de 44 ans avait été condamnée à mort en septembre 2006 pour des attentats perpétrés un an plus tôt dans la capitale jordanienne. Crédits photo : MAJED JABER/REUTERS

Sajida al-Rishawi a été pendue mercredi à l’aube. Cette Irakienne de 44 ans avait été condamnée à mort en septembre 2006 pour des attentats perpétrés un an plus tôt dans la capitale jordanienne. Crédits photo : MAJED JABER/REUTERS

Amman avait promis de venger avec force la mort du sous-lieutenant de 26 ans, capturé en décembre par l’État islamique. Sa mort avait été annoncée quelques heures plus tôt dans une vidéo le montrant brûlé vif.

Amman avait promis une «réponse terrible». Celle-ci ne se sera pas fait attendre. À l’aube, mercredi, la Jordanie a exécuté deux djihadistes, déjà condamnés à mort. L’État islamique avait la veille franchi un nouveau pas dans l’horreur en diffusant une vidéo dans laquelle un pilote jordanien, capturé en décembre, est brûlé vif dans une cage. Les deux djihadistes ont été pendus à 4 heures du matin, heure locale, affirme le porte-parole du gouvernement, Mohammad Momani. Leur exécution avait été annoncée dès mardi soir par un responsable jordanien. Parmi les condamnés figure Sajida al-Rishawi. Cette Irakienne de 44 ans avait été condamnée à mort en septembre 2006 pour des attentats perpétrés un an plus tôt dans la capitale jordanienne. Son compatriote Ziad Karbouli, membre d’al-Qaida, a lui aussi été pendu.

Sajida al-Rishawi avait une certaine valeur aux yeux de Daech, qui la désignait comme «la sœur emprisonnée». Sa libération était réclamée par l’État islamique qui souhaitait la semaine dernière l’échanger contre la libération d’un otage japonais. Les djihadistes avaient aussi menacé de tuer au passage le pilote jordanien, Maaz al-Kassasbeh, si la détenue ne lui était pas livrée. Maaz al-Kassasbeh, sous-lieutenant de 26 ans, avait été capturé fin décembre par les djihadistes après le crash de son avion en Syrie où son appareil participait aux frappes de la coalition internationale. La transaction n’avait pas eu lieu et l’otage japonais Kenji Goto avait finalement été exécuté. Mais, selon la télévision jordanienne, le pilote était déjà mort à cet instant. Son décès remonterait en fait au 3 janvier.

«Mort à Daech»

Le sort de Maaz al-Kassasbeh, membre d’une tribu très puissante en Jordanie, tenait les Jordaniens en haleine depuis sa capture, le 24 décembre. Sa détention a provoqué de rares rassemblements contre le roi Abdallah, critiqué pour avoir entraîné la Jordanie dans la coalition militaire mise en place par les États-Unis pour combattre l’État islamique en Irak et en Syrie. Dans la nuit de mardi à mercredi, des dizaines de Jordaniens se sont rassemblés dans le centre de la capitale pour appeler à la vengeance aux cris de «mort à Daech». À Karak, la ville natale du pilote, plusieurs dizaines de manifestants s’en sont brièvement pris à un bâtiment de l’administration, reprochant au pouvoir de ne pas en avoir fait assez pour obtenir sa libération.

Le roi Abdallah, qui était en déplacement aux États-Unis, a écourté sa visite. Il a dénoncé un acte de «lâche terrorisme» commis par un groupe déviant qui n’a rien à voir avec l’islam et a rencontré Barack Obama à la Maison-Blanche avant de repartir pour la Jordanie.

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