Point de Vue

La Côte d’Ivoire face au ‘’broutage’’


Le cas du petit Mareau doit interpeller les autorités

Le cas du petit Mareau doit interpeller les autorités

La population ivoirienne  constituée en majorité de jeunes, a perdu ses repères depuis l’avènement du ‘’coupé-décalé’’ (rythme urbain) en 2002, dans un contexte sociopolitique aggravé par la guerre. Les créateurs et concepteurs du coupé décalé qu’on appelait ‘’Jet Set’’ à l’époque avec pour chef de  fil, feu Douk Saga, avaient  réussit à séduire une  tranche de la population dans leur dandysme et la distribution (‘’le travaillement’’) de billets de banque sans compter… Adulés et courtisés, tellement chargés de frics, ils étaient soupçonnés d’être des escrocs du net appelés dans  notre  jargon  » des brouteurs ». A cette époque, quel jeune ne désirait pas être ami à eux ou ne voulait leur ressembler ? Sans le savoir, le coup d’envoi dans la course à l’argent facile, par tous les moyens, venait d’être donné.

 

Si aujourd’hui, tu ne gagnes pas l’argent facilement dans l’arnaque, soit c’est en  politique soit en organisant des braquages, soit des détournements de deniers publics. Quelle déliquescence des valeurs morales ! Malheureusement pour ces ‘’brouteurs’’ qui portent une atteinte grave à l’image de la Côte d’Ivoire, à la réputation et l’économie de notre pays, l’État n’attend plus croiser les bras et assister à cette course  illégale au gain facile, sans réagir contre.

Les jeunes ‘’brouteurs’’ avec leur rythme de vie élevée et désirant la maintenir face à une police de lutte contre la cybercriminalité plus ou moins opérante et loin d’êtres rigoureuse , sont obligés de se déporter vers un autre terrain : les pratiques occultes . Sachons d’emblée  qu’ils gagnent  beaucoup plus qu’on ne l’imagine parce que désormais ils  ne font que de l’arnaque une couverture  mais, les sacrifices occultes sont leur principale activité .Pour avoir de l’argent ils sont prêts à tout : égorger un enfant pour leur  rituels par exemple. L’on se rappelle l’aveu du meurtrier Bonny Evrard à Bonoua (Sud-est de la Côte d’Ivoire)…Très souvent même, ils offrent en sacrifice leur propre  vie parce qu’étant jeunes, ils découvrent sur le tard ne pas pouvoir respecter les pactes qu’ils signent avec les forces occultes.
Les « brouteurs », on les trouve partout. Leur âge oscille   entre 13 et 30 ans. D’autres, au volant de grosses  cylindrées bouteilles  de champagne en main, écumant les hôtels luxueux et autres  salons Vip des  boites  de  nuit  des grandes villes ivoiriennes, ils s’exportent également.

Malheureusement, la société reste silencieuse, Parents et amis  bien au contraire, les traitent avec

"argent facile", le "travaillement"...

« argent facile », le « travaillement »…

respect et sympathie alors qu’ils commencent à endeuiller  des  familles.
Certes, certains parmi eux ont pu sortir leur famille de la misère. Plusieurs se sont tracé un avenir tranquille voire retrouver le droit chemin. Mais, cela ne justifie en rien un tel silence des autorités qui sans le savoir participent à l’émergence du broutage et donc à la  dégénérescence des valeurs morales en Côte d’Ivoire.

Parents et amis, c’est maintenant qu’il faut agir,  sensibiliser, conseiller, rééduquer cette jeunesse ivoirienne car nos autorités ne prennent en compte une situation lorsque celle-ci devient alarmante. Lutter contre ce phénomène, c’est d’abord faire une étude sociologique du fléau sans « s’attaquer » directement aux brouteurs que nous considérons comme des inconscients.

Il faut chercher à comprendre comment ces gens ont vécu ; dans quelles conditions ils deviennent arnaqueurs. il ne suffit pas de chercher à empêcher de façon ‘’braconnière’’  leur action mais à trouver une solution à leurs besoins et aux problèmes et difficultés que rencontre leur famille.

Sinon comment comprendre le fait qu’un policier, salarié d’Etat passe son arme à des braqueurs pour obtenir 10% du résultat en gain de leur braquage ?

Comment dire à cette société nouvelle qui a vu des gens devenus millionnaires par l’arnaque, sans effort, ou dans la guerre, qu’il faut se donner  de la peine à l’école ou à toutes autres activités honnêtes pour réussir dans la vie? Ils ont en quelques jours ce que leurs parents, amis ou frères d’armes n’ont pas pu amasser durant toute leur vie! Le mal est à la racine.

Les élephants qui dansent...

Les élephants qui dansent…

Il faudra d’abord résoudre le problème des nouvelles exigences de la vie contemporaine dans un climat démocratique où la justice et les lois travaillent librement. Ainsi, tout ira pour le mieux. Tous, Nous devons participer à l’éradication de ce fléau car, soulignons  que tout commence dans la famille, la communauté avant de toucher la Nation toute entière.

Pour finir, nous aimerions que les brouteurs sachent et n’oublient pas ceci : la richesse s’invite bien chez un pauvre qui travaille résolument et de même  que si le travail que nous  exerçons ne nous fait pas  sortir  de  la misère , il nous garantit la  dignité .

Ke Williams Roger avec Kastobiang

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