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La CEI est une honte pour la classe politique ivoirienne, selon la LND


Abidjan, 10-02-2025 (lepointsur.com) Depuis quelques mois, un débat puéril, vil, stérile et inutile a lieu sur la Commission Électorale Indépendante (CEI). Ce débat porte sur la révision de la liste électorale en Côte d’Ivoire, en 2025, comme le stipule l’article 6 du code électoral ivoirien.

“ Malgré les 300 morts de l’an 2000, les 3000 de 2010 et les têtes coupées de 2020, les vieux démons de la mort rôdent à nouveaux sur notre pays à cause d’une CEI dont la crédibilité est encore remise en cause. ”

LES FAITS

Si la CEI et la classe dirigeante, considèrent que le code électoral n’exige pas que cette révision soit faite avant la présidentielle d’octobre prochain, les opposants par contre, affirment qu’elle doit se faire avant celle-ci, puisqu’ il existe en la matière, une jurisprudence, en occurrence, les cas des révisions de 2010, 2015 et 2020.

L’élection présidentielle, on le sait tous, est d’un enjeu capital pour notre pays. Toutefois, il est déplorable de constater que depuis plus de 30 ans, la classe politique ivoirienne, constituée des mêmes acteurs, du restes vieillis, nous livre le même hideux et nauséabond spectacle sur l’institution en charge d’organiser les élections en Côte d’Ivoire.

NOTRE ANALYSE

Pour rappel, c’est à partir de 1990, après le retour au multipartisme, obtenu de haute lutte par la gauche ivoirienne, conduite par un certain Laurent Gbagbo, alors Secrétaire Général du Front Populaire Ivoirien (FPI), que la question de doter notre pays d’un organe neutre pour organiser toutes nos élections (présidentielles, législatives, municipales) a été mise sur la table.

Pendant longtemps et cela depuis l’accession de notre pays à l’indépendance le 7 août 1960, c’est le ministère de l’intérieur qui organisait toutes les élections. A partir de 1990, les opposants au régime d’Houphouët Boigny, ont trouvé qu’il fallait changer les choses, car le PDCI-RDA, le parti Etat tronquait les résultats des scrutins avec le soutien du ministère de l’intérieur. La « technologie «  électorale que parti Etat déployait, disaient-ils, ne permettrait pas à l’opposition de gagner des suffrages. Alors, l’opposition s’est lancée dans une longue et pénible bataille pour contraindre le PDCI-RDA d’accepter qu’un organe indépendant organise les élections afin qu’elles soient libres, inclusives et ouvertes à tous. Mieux, la nouvelle institution garantirait la crédibilité des résultats.

“ Il est regrettable que notre pays soit toujours sous le joug de cette vieille classe politique qui ne fait qu’endeuiller les ivoiriens. Des hommes et femmes qui ne se sont jamais fait confiance. Des gens de peu de fois qui ont construit un modèle politique fait d’enfarinement, de duplicité, de roublardise et de calomnie. ’’

Pendant 10 ans (1990-2000) l’opposition s’est engagée dans une lutte farouche pour avoir cette institution. Le Front Républicain constitué en 1994 par l’alliance contre nature du FPI (parti de gauche) de Laurent Gbagbo et du RDR (parti de centre droit) de Djeni Kobena, est le porte-flambeau de cette lutte.

Malgré tous les efforts de l’opposition, le PDCI-RDA ne cède rien. Il a fallu le coup d’État militaire du 24 décembre 1999 pour que les choses s’accélèrent. Le Général Robert Guéi, chef du CNSP qui conduit la transition, accède à toutes les revendications de l’opposition. Grâce au militaire Robert Guéi, la côte d’ivoire obtient de grandes avancées démocratiques : le vote à 18 ans, l’urne transparente, le bulletin unique, la limitation des mandats présidentielles à 2 et surtout la création de la CEI, tant réclamé par la classe politique ivoirienne.

Malheureusement, depuis l’an 2000 que la Commission Nationale Électorale (CNE) organe transitoire, ancêtre de la CEI a organisé l’élection calamiteuse qui a porté le président Laurent Gbagbo au pouvoir, force est de constater que le remède tant attendu est devenu le poison qui sème la désolation dans le pays, après chaque élection présidentielle. L’accalmie de 2015 n’était qu’un leurre. Malgré les 300 morts de l’an 2000, les 3000 de 2010 et les têtes coupées de 2020, les vieux démons de la mort rôdent à nouveaux sur notre pays à cause d’une CEI dont la crédibilité est encore remise en cause.

La CEI qui était présenté naguère par la classe politique ivoirienne comme la panacée, est devenu aujourd’hui la honte de cette même classe politique. L’ange qu’elle nous avait promise pour des élections justes, transparentes et apaisées est devenu le démon qui sème la mort dès qu’il est présent.

NOTRE POSITION

Il est regrettable que notre pays soit toujours sous le joug de cette vieille classe politique qui ne fait qu’endeuiller les ivoiriens. Des hommes et femmes qui ne se sont jamais fait confiance. Des gens de peu de fois qui ont construit un modèle politique fait d’enfarinement, de duplicité, de roublardise et de calomnie. Leurs seuls soucis étant tous, autant qu’ils sont, de s’asseoir sur le « trône des Akouê «  à Abidjan pour jouir avec concupiscence de nos impôts.

La CEI est une création devenu infamante et ignominieuse pour la classe politique ivoirienne. C’est un fait. Que faire alors ? Faut-il la dissoudre et revenir au Ministère de l’intérieur ou au contraire la réformer ? Non. Rien de tout cela. Il faut simplement balayer cette vieille garde conservatrice à l’esprit tortueux de la vie politique ivoirienne afin qu’émerge une nouvelle classe politique adaptée à cette ère de libéralisme libertaire que notre pays doit connaître. Il y va de la survie de notre démocratie.

Fait à Abidjan le 10 février 2025

Pour la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND)

Le Secrétaire Général

GOUESSE DIOMANDE

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