Politique

La belle leçon du peuple et de l’Armée burkinabé aux faiseurs de coups d’Etat #Gilbert Diendéré


CIV lepointsur.com (Abidjan, le 25-9-2015) « On a beau chasser le naturel, il revient au galop », dit l’adage. Ailleurs, l’on dirait que le chien ne change pas sa manière de s’asseoir. Le Burkina Faso, à travers le Général Gilbert Diendéré, vient, une fois de plus, de conforter les tenants de cette maxime dans leur position.

Haro sur les coups d’Etat en Afrique !

De la chute du Colonel Saye Zerbo...

Le général Diendéré a pris part à tous les coups tordus au sommet, depuis la chute du Colonel Saye Zerbo…

Presqu’un an après la chute de son mentor, l’ex-chef d’Etat major particulier de Blaise Compaoré s’est emparé des armes lourdes payés sur le dos du contribuable Burkinabè pour renverser le gouvernement de transition, avec à la clef, une tentative de musellement du peuple. Réveillant ainsi, les vieux démons de triste mémoire des coups d’Etat militaires. Une période qui avait freiné le développement de ce pays enclavé du Sahel.

Le faisant, le Général putschiste était bien dans son assiette pour avoir participé à tous les coups tordus qui avaient permis le changement à la tête du Burkina Faso. De Saye Zerbo au Médecin-Commandant Jean-Baptiste Ouédraogo, il a fait partie de la jeune élite Voltaïque en manque de révolution qui faisait et défaisait les chefs d’Etat en Haute Volta à cette époque-là. Las d’installer des ‘’incapables’’, ces jeunes officiers, tous du camp commando de la ville de Pô, ont fini par prendre leur responsabilité en confiant le pouvoir à l’un des leurs : le Capitaine Thomas Sankara le 4 août 1983.

... à celle du Médecin-commandant Jean-Baptiste Ouédraogo...

… à celle du Médecin-commandant Jean-Baptiste Ouédraogo…

Avec l’arrivée du ‘’camarade’’ Sankara à la tête du Burkina Faso, l’on avait cru en la fin du cycle infernal des coups d’Etat militaire dans le Pays des hommes intègres, eu égard au grand changement qui s’opérait à la tête de ce petit Etat sahélien. Thomas Sankara avait réussi la prouesse de fédérer les populations autour de l’idéal de réussir le développement par soi et donner aux Burkinabè la fierté d’appartenir à une nation. Pendant que celui-ci s’attelait à redorer le blason de la Haute Volta longtemps terni, certains de ses camarades ramaient à contre courant.

Surpris par les balles de ceux-ci, en plein conseil révolutionnaire, le jeune Capitaine fut fauché dans la soirée du 15 octobre 1987 à Ouagadougou. A la tête du détachement militaire qui a donné le coup de semonce, un certain Gilbert Diendéré. Mettant ainsi en scelle le Capitaine Blaise Compaoré pour 27 années de règne sans partage, mais qui a fini par abdiquer le 31 octobre 2014 face à la furia du peuple qui refusait que celui-ci s’éternise au pouvoir par la manipulation de la Constitution qu’il n’arrêtait de tailler à sa seule mesure.

Le mercredi 16 septembre 2015, Gilbert Diendéré essaie de remettre le couvert à Ouagadougou. Il n’en fallait pas plus pour que le peuple se mobilise comme un seul homme pour crier son ras-le-bol. Soutenus par les autres corps de l’Armée restés fidèles aux autorités de la transition que conduit Michel Kafando, les Burkinabè ont mis un holà à cette énième tentative du Général Diendéré, avec en prime, la fin du règne du Rsp (Régiment de sécurité présidentielle) qui inspirait la peur aux autorités de la transition.

... en passant par l'assassinat du Capitaine Thomas Sankara.

… en passant par l’assassinat du Capitaine Thomas Sankara.

Bien entendu, la démonstration de force du peuple burkinabé est un signal fort à l’endroit de tous les suppôts tapis dans l’ombre dans les pays africains qui n’hésitent pas à soutenir les coups d’Etat. En sus, c’est également un message clair de l’ensemble des militaires burkinabè qui, à travers leur soutien, ont refusé la manipulation politique pour plutôt privilégier l’intérêt supérieur de la nation.

Le faisant, ils ont donné une belle leçon de paix au monde entier en privilégiant la voie de la négociation, alors qu’ils avaient la possibilité de faire usage de la force pour déloger les éléments du Rsp forts de 1300 personnes. Chapeau au peuple burkinabé qui a stoppé net la forfaiture du Général Diendéré et sa clique !

Idrissa Konaté

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