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K.Dapa Donacien(Consultant en Marchés Publics) : « L’Afrique est riche mais, a une mentalité de pauvre. »


 Un véritable coup de semonce auquel il sera très difficile à l’échafaudage des fameuses institutions de Breton-Woods de résister. Ça fait du tabac en ce début d’année 2016. La finance internationale est au centre d’un sérieux questionnement.

La conscience africaine est interpellée. 

Le franco-ivoirien Tidjane Thiam a-t-il eu le nez creux en crachant sur les tractations en cours, en vue de faire de lui le prochain patron du FMI en remplacement de Christine Lagarde? Pressentait-il déjà, l’obsolescence et la décadence de l’articulation institutionnelle et structurelle du système financier qui régente outrancièrement sur  le monde?

En tout cas, l’élite africaine retient son souffle. A-t-elle le choix ? Oui. Pourrait-on répondre. Premièrement, les Etats africains ne sont nullement liés par les stipulations du traité fondateur du système financier lors de sa création en 1945. Deuxièmement, ce système, tel que connu, ne favorise nullement le développement du continent africain.

Troisièmement, parce que juste à côté, la Chine propose sa vitrine de coopération pragmatique, faite d’équité et célébrant à souhait, le principe du « gagnant/gagnant». Dans un plan d’action triennal (2016-2018), la Chine fait une offre en dix programmes dont la pertinence ne souffre d’aucun doute.

« Coopération Chine-toc », me répondriez-vous. Mais laissez-moi rire et vous dire qu’au Canada, de Montréal (la mégalopole) à Ottawa (la capitale fédérale) en passant par la ville du Québec ( la capitale de la partie francophone du pays), j’ai observé que, les articles en vente dans les hypermarchés comme dans les supermarchés, sont en majorité étiquetés « Made in China ».

 Réalité identique aux USA, juste à côté. Même la première entreprise mondiale en terme de chiffres d’affaires, Walmart, a dû se délocaliser en Chine et accepté volontiers l’étiquetage de ses produits « Made in China », lesquels articles sont écoulés tranquillement sur le marché aux USA et au canada par walmart, qu’elle vent ensuite dans ses magasins. Fabriqués en Chine par une main d’œuvre pas coûteuse, le prix de vente, tout naturellement, ne peut être que moins cher.

Le prix n’a donc rien avoir avec la bonne ou la mauvaise qualité d’un produit. Le sachant, la clientèle américaine ou canadienne, ne se pose pas le genre de question idiote, saugrenue et insensée liées au lieu de fabrication des articles qu’elle achète. II n’y a  qu’en Afrique, que la clientèle s’attarde sur ce complexe inoculé dans le subconscient collectif, à partir du conditionnement de l’africain par un matraquage médiatique, dont le seul but est  de voiler l’intelligence des bien-pensants africains.

Pendant combien temps encore, l’élite africaine acceptera que la masse africaine continue d’être « niquée » de la sorte ? La suite de notre développement lève davantage le voile sur la supercherie. Pour la petite histoire et à l’issue de nos recherches, Walmart est une entreprise américaine multinationale spécialisée dans la grande distribution, fondée par Sam Walton et aujourd’hui présidée par son fils aîné, S. Robson Walton.

Fondée sous ce nom en 1962, elle s’est rapidement développée en Arkansas, puis a dominé tous les États-Unis pour commencer à s’internationaliser à partir de 1991.

 En Europe, les magasins sont présents en Grande-Bretagne sous l’enseigne Asda. Walmart s’attaque désormais au marché asiatique. Installé en Chine depuis 1996, le groupe employait une trentaine de milliers de travailleurs dans ce pays en 2006 et plus de 100 000 dans 419 magasins et 20 centres de distribution en 2015. Il est également présent au Japon sous l’enseigne Seiyu. En 2005, 20 millions de clients fréquentaient les magasins Walmart en moyenne chaque jour.

En 2013, avec un chiffre d’affaires s’élevant à 476 milliards de dollars, Walmart devient la première entreprise mondiale en termes de chiffre d’affaires. Elle emploie 2,2 millions de salariés travaillant dans plus de 11 000 supermarchés et hypermarchés répartis dans 27 pays et 71 filiales. C’est le premier employeur privé des États-Unis (1,2 million de salariés) mais aussi du Mexique sous la bannière Walmex et l’un des plus importants du Canada.

Walmart est à ce jour le premier groupe mondial de grande distribution généraliste devant son concurrent Carrefour avec 3 500 magasins et 20 % de part de marché estimée et le premier distributeur de jouets avec 45 % de part de marché estimée, ayant dépassé Toys “R” Us à la fin des années 1990.

Au total, nous avons pris le seul cas de ce géant mondial, pour étaler la supercherie qui se joue au détriment du portefeuille du client africain, lorsque des concepts trompeurs du genre « chine toc » sont brandis afin de le dissuader et de détourner son intérêt pour l’orienter vers des produits plus chers.

C’est une duperie qui ne doit plus avoir droit de cité dans aucun pays africain à compter de l’année 2016.

We are talking about things that we know. Listent to us !  Nous parlons de ce que nous savons, de par notre profession.

Car, si la raison d’être d’un expert en passation de marchés, ne consiste pas à recommander à l’Administration et aux opérateurs privés de son pays, la commande des biens et services chez un fournisseur qui présente un rapport qualité/prix favorable à l’acheteur, il faudrait alors faire le deuil de toute la réglementation relative au processus des commandes publiques en Afrique en général, et  en Côte d’Ivoire, en particulier.

Nous n’avons aucun complexe à recommander que les commandes de biens et services au bénéfice des Administrations africaines se fassent en Chine.

Si la Chine n’était pas recommandable, alors il va falloir que la grande USA et l’UE expliquent à l’élite africaine, d’ou vient le fait que ces deux groupes d’Etats prennent crédit auprès de la Chine, au point où ils sont débiteurs de ce pays dont ils ont si peur à présent?

N’est-il pas plus avantageux pour l’Afrique d’avoir les meilleurs relations avec le créancier commun à la troïka mendiante (UE-USA-Afrique) ?

 L’on a coutume de dire que l’addition de deux ou trois pauvres est égale à l’aggravation de la pauvreté. L’addition de trois pauvres ne fait pas des trois individualités, des riches. Cela donne l’image d’un panier à trois crabes qui se livreront inévitablement une guerre féroce. Les USA sont pauvres. L’UE est pauvre, excepté l’Allemagne et peut-être la Grande Bretagne. L’Afrique est riche mais,  a une mentalité de pauvre. Donc elle est pauvre, dans la mesure où c’est la pensée qui dicte le comportement.

 Dès lors, à moins que les africains soient amnésiques, l’intelligence commande que le terrain soit préparé en vue d’une coopération sincère avec la Chine. Bien entendu, nous sommes loin d’être naïfs pour ne pas savoir que la Chine est en quête de terres; terres pour ses industries, terres pour sa surpopulation, terres pour l’alimentation d’une population de 2, 5 milliards. Nous n’ignorons pas ces préoccupations de la Chine. Mais la Chine, à la différence des USA et de l’UE, a le mérite d’être respectueuse de ses partenaires africains.

Il ne viendra à l’esprit d’un président Chinois de prendre son bâton de pèlerin, dans les pas de Barack Hussein Obama, pour contraindre insidieusement les législateurs africains, à faire la part belle aux accouplements de personnes de même sexe.

En résumé, nous optons pour la Chine. Goodbye UE and USA. Welcome China in Africa.

  1. DAPA Donacien

Consultant en Marchés Publics,

Fondateur du Bureau d’Expertise des Marchés Publics BEMP Consulting

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