Justice ivoirienne/ Des Dirigeants d’entreprise oubliés à la Maca #civ
– Un déficit de confiance entre les opérateurs économiques et la justice
Abidjan, 25-05-16 (lepointsur.com)-« Le découragement conduit au désinvestissement et donc au chômage. Si le taux de chômage est élevé en Côte d’Ivoire, il faut voir les influences négatives de la justice », dénoncait Me Bilé-Aka Joachim, du cabinet Brizoua-Bi et Associés, le 20 février 2015 au Sofitel Hôtel Ivoire lors du lancement du projet dénommé « indice de confiance judiciaire ». A en croire Me Bilé-Aka, cet indice sera un élément d’appréciation du degré de crédibilité de notre justice quant à son aptitude à gérer les litiges dans les milieux d’affaires. Convaincu que les litiges des opérateurs économiques portés devant les juridictions ivoiriennes ne sont pas tranchés comme cela se doit. Ce n’est pas M. Pierre Magne, administrateur à la Confédération Générale des Grandes Entreprises (CGECI) qui dira le contraire. D’autant plus qu’il a souligné à cette même tribune que la justice demeure l’une des préoccupations majeures des hommes d’affaires et investisseurs en Côte d’Ivoire.
Pour preuve, depuis juillet 2015, l’Association ivoirienne des Dirigeants et Propriétaires de Pme/Pmi (AIDP-PME/PMI ne cesse de dénoncer l’incarcération injustifiée des dirigeants d’entreprise à la Maca avec leur tête, M. Dagbo Thomas, Pca de la Société d’Expertise en Génie Civil (SEGC), par ailleurs président de ladite organisation, pour des actes de commerce relevant du Tribunal de Commerce d’Abidjan.
L’environnement des affaires, un champ pour les autorités judiciaires
Ils sont ainsi nombreux, les propriétaires d’entreprise pensionnaires de la MACA, par la seule volonté du parquet qui n’hésite pas à leur faire un chantage honteux. L’existence d’un Tribunal de Commerce ne change vraiment rien à la situation. L’environnement des affaires reste malsain par la faute d’un appareil judiciaire hyperpuissant qui peut dépouiller Pierre pour habiller Paul. A sa convenance. Les exemples sont nombreux attestant le parti pris flagrant de la justice dans de nombreuses affaires, c’est le cas dans l’affaire Boundy et Ali Fawaz qui défraie en ce moment l’actualité dans notre pays. Mais le silence jusqu’à ce jour du Garde des Sceaux est inquiétant et n’est pas de nature à rassurer les éventuels investisseurs qui frapperaient aux portes de notre pays.
C’est pour toutes ses raisons que le Forum Investir en Côte(ICI) qui s’est tenu en 2014 qui a été un événement majeur ayant réuni plus de 2000 investisseurs potentiels n’a pas connu de résultats escomptés en termes d’investissements directs. Et pourtant, les intentions d’investissements enregistrées, selon le Directeur du Centre de Promotion de l’Investissement en Côte d’Ivoire(CEPICI), se repartiraient entre 280 milliards de FCFA dans le secteur privé et 163 milliards pour les partenariats-public-privé(PPP), soit 443 milliards FCFA au total. A l’heure du bilan, toutes ses promesses sont restées au stade des intentions évaluées. Le déficit de confiance entre les opérateurs économiques et la justice est un secret de polichinelle sur les bords de la lagune Ebrié. A en juger par la manière négative dont le parquet qualifie les actes de commerce relevant du droit pénal. Pire, c’est seulement après la mise sous mandat de dépôt que les enquêtes sont diligentées.
Alors que le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara affirme sans cesse que « la justice doit plus que jamais, rassurer, car elle est constitue le dernier rempart de toutes les initiatives de développement économique et social(…) la force de la justice résidera donc dans la qualité des décisions rendues par des femmes et des hommes ayant une haute idée de leurs responsabilités vis-à-vis de la nation, mais aussi du peuple de Côte d’Ivoire qui aspire à une justice qui préserve leurs droits et libertés. Elle rayonnera davantage par la confiance qu’elle s’efforcera d’inspirer à tous les usagers du service public de la justice », les pensées fortes du Chef de l’Etat qui confortent encore ces dirigeants d’entreprise dans l’idée qu’il ne faut pas désespérer de la Côte d’Ivoire, se transforme en désespoir. C’est pourquoi, leur regard est désormais tourné du côté du gouvernement.
Kpan Charles
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