Interview-Vérité / Charles Koffi (Président du Renadvidet-Ci) interpelle le Président Ouattara #Probo Koala
lepointsur.com (Abidjan, le 12-7-2015) A 72 h du délibéré de la première chambre correctionnelle de la cour d’appel du plateau dans l’affaire relative au détournement des fonds alloués a l’indemnisation des victimes des déchets toxiques, Charles Koffi, président du Renadvidet-ci nous a accordé une interview-vérité, à travers laquelle, il s’est voulu très incisif quant a ses griefs contre la justice ivoirienne en faisant des révélations troublantes sur ce scandale et interpellant non seulement la première présidente de la cour d’appel du plateau sur sa responsabilité historique dans la prise d’une décision de justice non conforme au droit et des conséquences y afférentes, mais aussi et surtout le Président de la République sur sa mission régalienne d’assurer le bon fonctionnement des institutions de la République. Notamment, celui de la justice.
‘’Rappelez-vous votre slogan : Ne donnez pas vos voix aux déchets toxiques…’’
Dans une Interview accordée à un journal de la place, Koné Cheick Oumar affirme que fin Juillet un accord pourrait être trouvé avec la Société Trafigura pour soulager l’ensemble des victimes. Quelle analyse faites-vous de cette déclaration ?
Ce n’est pas ce que je pense qui est important, mais c’est plutôt ce qui est que je vais vous dire. D’ abord, force est de noter que Koné Cheick Oumar est un amuseur publique et les vraies victimes sont habituées à ses déclarations fantaisistes faites à l’approche de chaque décision de justice le concernant dans l’affaire du détournement de notre indemnisation. Mais, cette distraction est favorisée à dessein par certaines autorités actuelles qu’il a soudoyées avec notre argent volé en vue de préparer la conscience de l’opinion sur la décision de faveur qui pourrait être prise contre lui le 15 Juillet 2015. Et un peu plus loin dans l’interview en cause, il a affirmé que le parquet général, à travers les avocats généraux qui ont siégé à l’audience du 24 Juin 2015, a abandonné toutes les charges contre lui.
Ensuite, pour rappel, avant la fête de fin d’année dernière, lorsque le tribunal devait prononcer son délibéré dans cette affaire le 13 Janvier 2015, Gohourou Claude et Koné Cheick Oumar avaient promis à travers le même organe de presse qui n’ a plus aucune crédibilité relativement à l’affaire des déchets toxiques, une belle fête de Noël à toutes les victimes parce qu’ elles allaient fêter avec leur indemnisation mais rien n’ y fit.
Aujourd’hui encore, à l’approche du délibéré fixé par la cour d’appel au 15 Juillet 2015, Koné Cheick Oumar rentre dans son même schéma de distraction qui lui a valu devant le tribunal une condamnation à 20 ans de prison ferme sans mandat de dépôt, du jamais vu nulle part dans ce monde et qui, cette fois-ci ,selon lui vaudra sa relaxe pure et simple, sinon sa condamnation à une peine délictuelle et non criminelle pour le crime économique qu’ il a commis. Enfin, en parlant d’abandon de charges à son encontre, Koné Cheick Oumar est juge et parti et nous informe par-là même occasion, donc par anticipation du délibéré du 15 Juillet prochain.
Est-à-ce dire que vous n’accordez aucun crédit à cette affirmation ?
Ecoutez, dans un Etat normal, une personne condamnée à 20 ans de prison ferme et qui plus est sous le coup d’une procédure judiciaire ne peut pas être autorisé à sortir de ce pays, mieux à effectuer un voyage à l’extérieur du pays. Vous comprenez dès lors tout le scénario mis en branle par l’Etat pour justifier ses prétendus honoraires au motif qu’il travaille pour les victimes ; lesquels prétendus honoraires sont l’argent qui appartient à 6.624 victimes nommément identifiées anciennement clientes du cabinet Leigh Day&Co et aujourd’hui, faisant partie des 25 mille victimes du Renadvidet-Ci non encore indemnisées. En d’autres termes, ce sont juste des ballades de santé que Koné Cheick Oumar effectue en Europe avec notre argent détourné.
Parlant de voyage à l’extérieur du pays, Koné Cheick Oumar dit que vos activités se limitent sur le territoire ivoirien et que d’ailleurs vous êtes interdit de sortir du pays et même de vous promener sur le territoire national ? De quoi s’agit-il ?
Je vous ai dit à maintes occasions que je ne veux pas perdre mon temps à parler de quelqu’un qui n’en vaut pas la peine, tant ses déclarations sont truffées de contradictions et insensées. Je serai même tenté de dire qu’il est atteint du délirium trémens, c’est-à-dire un délire qui est propre aux alcooliques, ce qui l’amène à se confiner dans des envolées lyriques.
Pour répondre à votre question, il faut dire que sous le régime de Laurent Gbagbo, Koné Cheick Oumar revenu d’une ses ballades de France avait organisé une réunion à la résidence universitaire de la cité rouge de Cocody avec le bureau national de la Fesci sous Mian Augustin. Réunion au terme de laquelle, il avait décidé après avoir échoué par l’usage de la force avec ses mêmes éléments d’attenter à ma vie, de me faire jeter en prison. Ainsi, suite à une déclaration que j’avais faite dans le quotidien « Nuit et jour » en date du 27 mars 2010 ce, à l’ occasion de l’assemblée générale constitutive du Renadvidet-Ci après avoir été porté à la tête de cette structure. Déclaration, selon laquelle Gohourou Claude avait déjà détourné 3 milliards de FCFA dans notre indemnisation, Koné Cheick Oumar avait exhorté ce dernier à porter une plainte en diffamation contre moi, d’ où une citation directe devant l’ex juge de siège Amon Laurence, récemment procureur adjoint de M. Kouadio Simplice et sorti des rangs des magistrats par l’actuel Président de la République pour cause de mauvaise moralité. Et cette dame m’ avait condamné par défaut à 6 mois de prison ferme, à 10 ans de privation de mes droits civils et à 3 ans d’ interdiction de paraître sur le territoire national, exception faite de mon lieu de naissance et un mandat d’ arrêt avait été lancé contre moi. Suite au changement de régime politique, ce mandat d’arrêt avait été rangé dans les placards du commissaire de police judiciaire Gogoua Maxime, chargé de la sécurité personnelle de Gohourou Claude sous l’ex-régime et ressorti desdits placards lorsque j’ai décidé de continuer le combat en dénonçant le ministre Adama Bictogo impliqué dans le détournement de 600 millions de FCFA.
Sur le fondement dudit mandat, j’ ai été arrêté le 06 Juin 2012 à l’ occasion d’ une manifestation pacifique et régulière devant le palais de justice d’Abidjan- Plateau sur ordre de M. Ahoussou Kouadio Jeannot au moment où il était premier ministre et ministre de la justice et condamné à 6 mois de prison ferme, à 5 ans d’ interdiction de paraître sur le territoire national et à 3 ans de privation de mes droits civils pour dénonciation calomnieuse à son encontre et atteinte à l’ ordre public.
Le 11 juin 2014, j’ai gagné mon procès contre M. Ahoussou Kouadio Jeannot devant la troisième chambre correctionnelle de la cour d’appel du plateau et ai assigné l’Etat de Côte d’Ivoire à me verser 200 millions de FCA en réparation de tous les préjudices que j’ ai subis pour avoir fait 6 mois de prison gratuite pour faire plaisir à Koné Cheick Oumar qui demande encore mon arrestation pour lui permettre de dépenser sereinement le reste de notre argent volé . Affaire à suivre actuellement devant le tribunal civil.
Au demeurant, la peine que j’ai écopée ne procède pas d’un vol de deniers publics ou privés ou autres délits attentatoires à la moralité publique mais plutôt d’un abus de pouvoir de certaines autorités protectrices de Koné Cheick Oumar pour leur permettre avec quiétude de se la couler douce avec notre indemnisation.
A la vérité, tout ceci est organisé de concert avec certaines autorités actuelles, soit pour attenter à ma vie, soit pour me discréditer ou bien encore me freiner dans l’élan du combat que je mène ; car c’ est dans cette même affaire que Gohourou Claude a été condamné sur ma plainte le 13 Janvier 2015 à 20 ans de prison ferme sans mandat de dépôt pour avoir détourné non pas 3 milliards de FCFA comme je l’ avais affirmé mais plutôt 4,658 milliards de FCFA.
En conséquence, en dépit de l’acharnement de certains politico-judiciaires contre moi, je suis libre de tout mouvement et également libre d’organiser toute manifestation pacifique pour réclamer un quelconque droit dans le respect de l’article 11 de notre constitution.
Pour ce qui concerne les voyages à l’extérieur du pays, je n’ai pas besoin de voler comme Koné Cheick Oumar l’argent des victimes pour voyager ou aller en Europe. Mon combat pour l’ heure se passe ici en côte d’ivoire car ceux qui ont volé notre argent sont ici ; même si par moment, en dépit de leur condamnation ils sont autorisés à se balader librement.
C’est donc plutôt Koné Cheick Oumar qui doit être interné dans un asile de malades pendant les 20 ans de condamnation.
Parlant de combat, Koné Cheick Oumar a aussi affirmé que finalement vous avez décidé d’abandonner les victimes et de réclamer votre seule part. Qu’en-est-il exactement ?
(Rires). De fait, sur les 5 millions Fcfa perçus par l’ association dont je suis le président, le juge a fait savoir dans sa décision que je n’ avais pas apporté la preuve, ce qui l’ a amené à déclarer recevable mais mal fondé ma constitution de partie civile au motif que les 5 millions étaient largement supérieur aux 727.500 FCFA que je devais percevoir au titre de mon indemnisation individuelle alors qu’ il ne m’ avait demandé aucune preuve à cet effet.
Aujourd’hui, dans le mémoire pour cause d’ appel donné aux avocats généraux, à la cour et au conseil de Koné Cheick Oumar, cette preuve étant contenue, la cour a planté le décor en cherchant dans le meilleur des cas à m’ indemniser seul ; c’ est pour cette raison d’ ailleurs, qu’ en dépit de l’ appel fait par Me Diavatché Pierre, le conseil desdites victimes, la cour a refusé qu’ il plaide pour les victimes dont il assure la représentation depuis le 4 avril 2012 devant le premier cabinet d’ instruction du Plateau en s’ entêtant à dire que cet appel avait été fait par moi et que par conséquent il lui était interdit de plaider leur cause en demandant aux 6.623 victimes d’ aller porter à nouveau individuellement plainte .
Le vrai problème aujourd’hui, c’est que Koné Cheick Oumar n’a plus rien et tout l’argent aurait été utilisé pour soudoyer certains politico-judiciaires actuels. Donc, il ne peut pas le rembourser, c’ est une façon de lui faciliter la tâche, de l’ aider en retour et de faire croire aux victimes que leur procédure a été mal engagée qu’ il faille la reprendre, un dilatoire qui ne dit pas son nom, voire un classement sans suite de leur affaire.
Mais la première présidente de la cour d’appel a dit que votre association n’était pas reconnue. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?
Oui, elle a effectivement fait cette affirmation, mais c’est une aberration juridique et c’est dommage ! C’est aussi un aveu de taille qui met en lumière la complicité de certaines autorités étatiques actuelles dans ce dossier pour créer la confusion dans l’esprit de l’opinion afin de protéger Koné Cheick Oumar. Et cela, le ministère de l’intérieur l’a planifiée depuis longtemps en retenant indûment l’agrément de notre association à ce jour en dépit de l’ enquête de moralité sur chaque membre de cette association par les services des renseignements généraux de la direction générale de la police nationale jugée satisfaisante courant fin décembre 2011 ; et c’ est cet obstacle qu’ en fin juriste, nous avons contourné en commettant un avocat pour se constituer partie civile pour notre compte depuis le 4 avril 2012 donc avant le jugement du 13 Janvier 2015.
En effet, l’agrément devait me permettre de représenter les victimes, membres de mon association devant le tribunal. Mais l’agrément ne m’empêche pas d’être leur président et de les représenter partout, sauf devant la justice dans le cadre de la constitution de partie civile pour leur compte.
Aussi, l’agrément ne conditionne-t-il pas l’existence légale d’une association ; car, au terme de l’article 37 de la loi N° 60-315 du 21 septembre 1960 relative aux associations, une association est légalement reconnue lorsqu’ après le dépôt de tous les documents y afférents au ministère de l’intérieur, un récépissé de déclaration lui est délivrée au terme de l’instruction y relative à l’initiative dudit ministère. Et le Renadvidet-Ci a un récépissé de déclaration dûment délivré par le ministère de l’intérieur courant mars 2010.
En conséquence, mon association régulièrement constituée est légale donc reconnue par la loi.
Koné Cheick Oumar a aussi affirmé que vous avez reçu 13 millions FCFA des mains du facilitateur ? De quoi s’agit-il ?
Le prétendu facilitateur n’est autre que M. Adama bictogo, ex-ministre de l’intégration africaine du Président Allassane Ouattara qui a d’ ailleurs perdu son poste pour son implication manifeste dans cette affaire révélée par « Jeune Afrique » mais qui n’a pas été inculpé par le magistrat instructeur parce que couvert par l’immunité parlementaire en sa qualité de député à l’Assemblée nationale répétition oblige.
Pour répondre à votre question relative à cette allégation que je considère mensongère, dès lundi je déposerai une plainte régulière en diffamation avec constitution de partie civile contre Koné Cheick Oumar, le Directeur de publication du journal en cause et le journaliste auteur dudit article pour que ces derniers puissent m’en apporter la preuve.
Que répondez vous à la déclaration de Koné Cheick Oumar, selon laquelle vous êtes financé et manipulé par Leigh Day&Co et que Leigh Day détiendrait encore 60 milliards pour les victimes dont la négociation pour les octroyer aux victimes sont sur le point d’aboutir ?
Pensez-vous que Trafigura, une multinationale de renom peut transiger avec quelqu’un qui traîne des casseroles au niveau de la justice et encore dans l’affaire de vol des indemnités des victimes pour lui remettre encore l’argent des victimes? Soyons sérieux, on peut peut-être faire avaler cette couleuvre aux analphabètes, mais pas aux journalistes de votre acabit.
Le protocole de règlement amiable et transactionnel conclu le 11 février 2010 entre la prétendue Cndvt-Ci de Gohourou Claude dont Koné Cheik Oumar se prétend conseil juridique alors qu’ il n’ est pas capable de se défendre lui-même et le cabinet Leigh Day est un deal au terme duquel Gohourou Claude et ses parrains ont reçu 22,5 milliards au travers de la prétendue Cndvt-Ci à charge d’ en disposer comme bon leur semble et Leigh Day à encaisser le reste avec Trafigura dont nous ne connaissons pas à ce jour le montant, mais qui devait être perçu par lui après la preuve de l’indemnisation des 29.624 victimes.
Mais finalement, Leigh Day est parvenu à démontrer devant la justice de Grande-Bretagne que la justice ivoirienne n’ a pas joué franc-jeu dans ce dossier et a gagné son procès contre Trafigura qui lui a versé ses honoraires ; si c’ est ce que Koné Cheick Oumar estime à 60 milliards de FCFA et qu’ il fait miroiter à ses protecteurs, il perd son temps.
Pour ce qui nous concerne, nous ne connaissons pas ledit montant par la faute de la gourmandise et de la cupidité de Gohourou Claude, Koné Cheick Oumar et de leurs parrains politiques et judiciaires qui ne nous ont pas permis de réclamer copie du protocole d’ accord entre Trafigura et Leigh Day dont nous sommes les bénéficiaires.
Face à ce comportement peu orthodoxe, nous avons assigné le 8 Juin 2010 devant le tribunal civil Leigh Day en responsabilité contractuelle pour violation du mandat individuel que chacune des victimes lui a donné et réclamé dans cette assignation copie dudit protocole. Pour l’heure, le juge en charge de la mise en état dans cette affaire a ordonné un sursis à statuer par rapport à la procédure pénale qui est aujourd’hui sur la table de la cour d’ appel ce, après vérification de l’identité complète des 25 mille victimes et une plainte contre la Cndvt-Ci de Gohourou Claude et autres pour faux et usage de faux et détournement de notre indemnisation dont le délibéré est fixé au 15 Juillet 2015 par la première présidente de la cour d’ appel du Plateau, le pénal tenant le civil en l’ état.
Koné Cheick Oumar dit ne pas comprendre pourquoi, vous vous acharnez contre lui alors qu’il ne vous connaît pas et la première fois qu’il vous a vu, c’est sur un plateau de télé ? Qu’en dites-vous ?
C’est vrai, moi également je ne le connaissais pas avant que son identité ne soit révélée par les enquêteurs de la police économique comme l’un des présumés auteurs du détournement de notre indemnisation. Cela est d’autant plus vrai que Koné Cheick Oumar n’est ni victime, ni représentant de victimes et n’a rien avoir dans cette affaire même en tant que conseil ; puisqu’ il n’est même pas avocat. Nous avons porté une plainte contre Gohourou Claude qui lui est une victime mais qui a fait montre d’une imposture pour s’arroger indûment notre indemnisation et cette plainte a été aussi portée contre Gohourou Claude et autres et l’enquête a établi que Koné Cheick Oumar fait partie de « autres », par conséquent, notre action que nous le voulons ou pas le vise également ; ce n’est donc pas un problème de personne, loin s’en faut, nous n’ avons pas les mêmes centres d’ intérêt.
Pour ce qui est du débat télévisé, c’est une émission qui a été financée par Koné Cheick Oumar en prélude au jugement du 13 janvier dernier pour laver son image et me fait passer pour un menteur. C’ est pourquoi, d’ailleurs, M. Laciné Fofana, journaliste animateur dudit débat essayait tant bien que mal d’éluder les questions qui pouvaient mettre en mal la crédibilité de Koné Cheick Oumar et à la limite essayait de m’empêcher de parler et de le confondre, attitude qui l’a d’ailleurs discrédité par rapport à son parti pris affiché au profit de Koné Cheick Oumar ; alors qu’ il m’ avait rassuré que l’ émission concernait notre affaire et que l’ opinion voulait comprendre ce qui s’y passait et pourquoi les victimes n’ étaient pas indemnisées et ce qui bloquait cette indemnisation. Malheureusement, les débats ont tourné en défaveur de Koné Cheick Oumar qui n’a pas été capable d’apporter la preuve contraire de mon accusation selon laquelle il était à lui seul auteur du détournement de 4,658 milliards de FCFA.
Si tant est que Koné Cheick Oumar est protégé par le régime de Ouattara, pourquoi a-t-il été condamne à 20 ans de prison ferme ?
Tout simplement parce que les preuves et les rapports d’enquête concernant sa responsabilité pénale incontestable sont aujourd’hui un secret de polichinelle et détenus par toutes les autorités, institutions diplomatiques et responsables de mouvements des droits de l’homme ; il ne pouvait donc pas en être autrement. Mais, le juge de façon subtile s’est réfugié derrière la loi pour ne pas décerner un mandat de dépôt afin de le protéger subtilement pour le condamner plutôt à 20 ans de prison et pour cause : la loi ne fait pas obligation à un magistrat ivoirien de décerner mandat de dépôt, c’est une faculté pour les juges. Cependant, la question que je me pose est celle de savoir si cette attitude même si elle est légale, est-ce qu’ elle est opportune parce qu’on ne peut pas condamner à 3 mois de prison ferme avec mandat de dépôt un petit voleur de poulet et condamner à la peine maximale prévue par notre code pénal un voleur de grand chemin et le maintenir volontairement en liberté, c’ est inconcevable.
Koné Cheick Oumar dit que c’est un arrêt de la cour d’appel qui a confié la gestion des fonds à Gohourou Claude et que le parquet l’accuse à tort d’avoir gardé par devers lui les numéraires détournés alors que l’ordonnance de clôture n’a pas visé le recel de numéraires détournés.
Que pouvez-vous nous en dire ?
C’ est vrai, il y a eu arrêt de la cour d’ appel en sa faveur ; mais c’ est un arrêt qui a été pris en violation flagrante de toutes les règles de droit sur intervention semble-t-il de Koné Cheick Oumar auprès de Madame Yao Kouamé Akhurst, première présidente de la cour d’ appel que j’ ai par la suite récusée pour cause de partialité manifeste au profit de cette prétendue Cndvt-Ci qui avait été déboutée en première instance dans le cadre de cette même procédure pour défaut de capacité juridique par l’ ex-président du tribunal, le juge Blé Antoine ; cet arrêt qui a été frappé par une ordonnance de sursis de la cour suprême s’est finalement soldé par un accord au niveau de cette cour suprême sous l’ influence de Monsieur Adama Bictogo pour confier la gestion des indemnisations à Gohourou Claude à travers sa prétendue association.
Mais, cet arrêt avait confié l’indemnisation des victimes à cette prétendue association et non le détournement desdits fonds. Or, il se trouve que Gohourou Claude s’est écarté de cette mission pour voler avec Koné Cheick Oumar et autres individus notre indemnisation à lui confiée sans notre consentement. Dès lors, il tombe sous le coup de notre code pénal.
S’agissant du recel de numéraires détournés, je voudrais renvoyer Koné Cheick Oumar et son avocat Me Gohi Bi Raoul qui avait également affirmé cela dans sa plaidoirie du 24 juin 2015, plaidoirie qui était similaire aux réquisitions du parquet général comme si cela avait été préparée de concert à la faveur d’une réunion secrète à la relecture de l’ordonnance de clôture qui parle bel et bien de numéraires détournés mais imputable à dame Awa N’ Diaye et non à lui, requalifié par le tribunal en complicité d’abus de confiance et de blanchiment de capitaux.
Le parquet général en voulant lui imputer cette conséquence de l’infraction d’abus de confiance retenue par le tribunal entend faire diminuer sa peine de 20 ans minimum de prison à une peine allant de 6 mois à 5 ans, si ce n’est pour l’exempter totalement. Et c’est la raison pour laquelle Gohourou Claude a été autorisé par ce régime à fuir pour laisser planer le doute sur le bien-fondé des prétendus honoraires de Koné Cheick Oumar qui sont en réalité l’argent des 6.624 victimes.
Aussi, l’infraction retenue ici est l’abus de confiance portant sur 4,658 milliards de FCFA. Et même s’ il arrivait que Koné Cheick Oumar fût retenu comme receleur desdits fonds, il est entendu que ces fonds sont supérieurs à 25 millions de FCFA, ce qui le fait tomber non pas sous le coup de l’ article 114 du code pénal comme l’ a demandé le parquet général mais plutôt sous le coup de l’ article 110 du code pénal qui prévoit une condamnation minimum à 20 ans de prison ferme.
Enfin, dans le jugement du 13 janvier dernier, Gohourou Claude avait affirmé qu’au moment où il sortait de la Côte d’Ivoire du fait de la crise postélectorale, les 4,658 milliards étaient toujours sur son compte et il n’avait à ce jour autorisé aucun retrait sur ledit fond. Et Gohourou Claude s’étant volontairement absenté devant la cour d’appel, ces déclarations doivent être maintenues en l’état et la cour doit en tirer toutes les conséquences juridiques qui peuvent faire de Koné Cheick Oumar, le voleur desdits fonds au regard de l’article 392 du code pénal qui qualifie de vol « la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui ».
Je voudrais réaffirmer ma confiance en la justice en général, en tant qu’institution de notre République et en la première présidente de la cour d’appel en particulier qui traite notre dossier. Cependant, cette confiance ne m’empêche pas de faire des observations sur les irrégularités qui ont émaillé sa direction des débats techniques précédant le délibéré du 15 Juillet 2015 ; celles-ci étaient à mon sens certainement due à une mauvaise appréciation de certaines situations contemporaines à notre dossier par la première présidente.
Mais, l’erreur est humaine et la grandeur d’un Homme s’apprécie par sa reconnaissance de son erreur et nous sommes convaincus que Madame la première présidente après avoir parcouru tout notre dossier a dû prendre la pleine mesure de son erreur et des conséquences y attachées ; notamment relativement au bien-fondé de notre constitution de partie civile.
De sa décision conforme au droit pourrait naître un nouveau gage de confiance entre les victimes et que dis-je entre les justiciables et leur justice et pour cause : certains magistrats foulant aux pieds l’orthodoxie juridique, le sacerdoce a leur dévolu et le serment prêté sur l’autel des intérêts mesquins et alimentaires et politiques.
Je voudrais pour finir m’adresser personnellement et respectueusement au Président Alassane Ouattara qui pour l’heure est le Président de tous les Ivoiriens sans exclusive pour lui rappeler qu’au moment du bilan de sa mandature à la tête de notre pays, ce ne seront pas ses collaborateurs qui seront jugés par rapport à leurs actes, mais plutôt lui relativement à ses propres actes et de ceux de ses collaborateurs. Dans ses promesses de campagne, il avait promis dès son accession à la magistrature suprême de faire du règlement de notre problème, de celui relatif au placement d’argent et autres problèmes d’autres victimes de notre Etat, l’une de ses priorités. C’est l’intérêt du choix de son slogan « ne donnes pas ta voix aux déchets toxiques ».
Pour ce qui nous concerne, nous ne lui demandons aucune faveur notamment de rembourser personnellement notre argent détourné par des individus sans foi ni loi mais plutôt un droit, le droit pour la justice dans le règlement de cette affaire de dire le droit donc de rendre justice et non des services.
Je crois savoir que c’est l’injustice qui a été à la base de la guerre que notre beau petit pays a naguère connue. Malheureusement, l’injustice de la justice sous sa mandature se présente sous sa forme la plus laide et hideuse, voire sans pitié à l’égard des indigents et personnes sans relations politico-judiciaires.
Aux victimes, je leur demande de toujours prier et de garder la foi en notre seigneur Jésus-Christ et en Allah car, rien n’est éternel sur cette terre des hommes, tout a une fin et la justice divine finit toujours par s’imposer.
Pour ce qui me concerne enfin, je garde ma foi et ma sérénité et je suis prêt à épuiser toutes les voies de droit dans cette affaire.
La rédaction
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