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[Injustice fiscale, gouvernance opaque et mépris d’État] Le SYNAFECI annonce un sit-in pacifique pour sa survie le 16 juillet 2025


Le SYNAFECI alerte sur la survie des entreprises ivoiriennes face aux impayés de l’État, à l’injustice fiscale et au mépris institutionnel. Une mobilisation nationale est prévue le 16 juillet 2025.

Abidjan, le 1er juillet 2025 (lepointsur.com) — Dans un contexte économique tendu, les fournisseurs de l’État ivoirien, réunis au sein du SYNAFECI (Syndicat National des Fournisseurs de l’État de Côte d’Ivoire), dénoncent un climat d’injustice fiscale, d’impayés massifs, et un profond mépris institutionnel. Lors d’une conférence de presse tenue ce mardi 1er juillet 2025 à Cocody-Angré, le Président national du syndicat, Gré Faustin, a mis en lumière l’impasse dans laquelle se trouvent des milliers d’entreprises locales, étranglées par des retards de paiements évalués à plus de 39 milliards FCFA.

Un désintérêt institutionnel malgré les engagements présidentiels

Depuis janvier 2024, le gouvernement, sous l’impulsion du Président de la République Alassane Ouattara, avait pourtant instruit le traitement et l’audit des factures impayées soumises par le SYNAFECI. Toutefois, selon Gré Faustin, aucune avancée concrète n’a été constatée. La Direction générale du Trésor et celle des Impôts sont pointées du doigt pour leur refus d’exécuter les décisions gouvernementales et leur absence totale de concertation avec les représentants du syndicat.

L’accusation est grave : des hauts fonctionnaires, en particulier le Directeur Général du Trésor Public, M. AHOUSSI Arthur Augustin Pascal, sont soupçonnés de faire obstruction volontaire à ces paiements. Le SYNAFECI évoque même des règlements de comptes personnels et un mépris persistant pour les acteurs économiques du secteur privé ivoirien.

Taxe Spéciale d’Équipement : où sont passés les milliards ?

Un autre sujet brûlant est celui de la Taxe Spéciale d’Équipement (TSE). D’après le code fiscal ivoirien, un tiers de cette taxe devrait être reversé aux organisations professionnelles du secteur privé. Or, la CGECI (Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire) semble en être la seule bénéficiaire, au détriment du SYNAFECI et des autres entités représentatives.

Le bâtiment de la CGECI, financé en partie avec ces fonds publics, est également au cœur des controverses : le syndicat déplore son usage exclusif par une seule organisation, alors qu’il aurait dû bénéficier à l’ensemble du tissu entrepreneurial.

Un appel à la mobilisation nationale pour la survie des entreprises locales

Face à ce qu’il qualifie d’ »injustice fiscale », de « mauvaise gouvernance » et de « mépris intolérable », le SYNAFECI annonce un sit-in pacifique de survie le mercredi 16 juillet 2025, à 7h30, devant l’immeuble SCIAM au Plateau (Abidjan).

Cette action, suspendue en décembre 2024 après des échanges infructueux avec les autorités, vise à interpeller l’opinion nationale et internationale sur la précarité des fournisseurs de l’État, mais aussi à exiger :

● le paiement immédiat des factures en souffrance ;

● la mise en œuvre des audits financiers promis ;

● le respect du code fiscal sur la TSE ;

● et l’arrêt des pratiques jugées discriminatoires dans la répartition des ressources publiques.

Dans une déclaration solennelle, Gré Faustin appelle tous les fournisseurs, leurs familles, partenaires et citoyens solidaires à se mobiliser :

« C’est trop, c’est maintenant trop. Ça suffit ! »

Médard KOFFI

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