Indemnisation des victimes de guerres : La COVICI échange avec les institutions étatiques en charge du processus de justice traditionnelle
Abidjan, 28-09-2018 (lepointsur.com) Dans le cadre de ses activités pour un processus d’indemnisation efficace et efficient, des victimes des guerres survenues en Côte d’Ivoire, la Confédération des organisations de victimes des crises ivoiriennes (COVICI), a échangé ce vendredi 28 septembre 2018, avec les institutions étatiques en charge du processus de justice traditionnelle, à Abidjan. Le thème choisi à cet effet était : «Comprendre le processus de réparation communautaire et l’importance de la circulation de l’information pour une meilleure collaboration avec les organisations des victimes».
La rencontre, qui selon les organisateurs a été nécessaire vu l’importance du thème, a permis entre autres d’éclairer la lanterne des participants sur certains points les concernant. D’après le président du Conseil d’administration de la COVICI, M. Kanté Lassina en effet, «ce forum a été organisé pour mieux informer les victimes et les communautés de victimes et les communautés de victimes sur les questions les concernant. Notamment le processus d’indemnisation, les réparations communautaires et d’autres informations que nous n’avons pas, mais qui sont nécessaires pour la prise en compte dans le processus d’indemnisation. C’est pour cela d’ailleurs qu’à chaque trois nous organisons les rencontres de ce genres pour mieux éclairer les communautés les communautés des victimes sur toutes les questions les concernant», a-t-il expliqué.
Tout en affirmant que l’objectif visé par la rencontre du jour a été atteint. Dans la mesure où, «le ministère de la solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté, s’est imprégné de certaines réalités et questions concernant les victimes qu’il ignorait jusqu’ici. Il y a eu des cas pratiques qui lui a été adressés et je pense que ces questions vont bientôt trouver réponses», a souligné le Président du Conseil d’Administration de la COVICI.
De son côté, le chef de cabinet du ministère de la solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté, docteur Kouamé, présent à cette rencontre, a indiqué que, «cette rencontre a permis en outre, d’éclairer les participants sur l’ensemble des activités que le ministère mène avec ses partenaires pour que dans un bref délai nous puissions rentrer dans la phase communautaire d’indemnisation, qui permettra aux victimes d’avoir accès aux infrastructures de bases école, santé. Et également réparer certains lieux de culte qui ont subi des dommages pendant les crises», a affirmé à un point de presse docteur Kouamé, représentant la ministre Mariatou Koné pour l’occasion.
Concernant une nouvelle loi qui viendra mettre de l’ordre dans le processus d’indemnisation des victimes, le docteur a aussi annoncé qu’une loi sera bientôt votée pour mieux organiser le processus. «C’est une loi qui définit la quantité de victime et les préjudices causés. C’est une loi attendue par les victimes depuis très longtemps le processus est en court et nous espérons que cela va aboutir à une fin favorable».
Aussi, «pour les fraudes nous savons les gérer maintenant. Nous avons pris toutes les précautions au niveau des mairies et des sous-préfectures pour que les dossiers qui nous parviennent soient vérifier et ses après vérification que la personne peut bénéficier des réparations auxquelles il a droit», a souligné par ailleurs docteur Kouamé. Avant d’ajouter : «Au niveau de lenteur, c’est vrai que le processus semble un peu lent, mais tout dépend de tout ce qu’il y a comme précaution à prendre pour que ce soient les vraies victimes qui puissent bénéficier du droit à la réparation. Je suis sûre que les victimes savent un peu dans les conditions dans lesquelles nous travaillons et nous faisons au mieux pour les satisfaire».
Egalement présent à cette rencontre d’échanges, le représentant de la Commission d’accès à l’information d’intérêt public et aux documents publics (CAIDP), Ehouan Elo Désiré, a quant lui, présenté aux participants le rôle, la mission et la mesure dans laquelle on peut saisir la CAIDP, lors d’une recherche d’informations d’intérêt public et de documents publics.
Au sortie des travaux de cette rencontre d’échange entre la COVICI et les institutions étatiques venues assister à ce forum, notamment le ministère de la solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté et la CAIDP, plusieurs victimes ainsi que certaines organisations de la société civile engagées dans le processus d’indemnisation, ont indiqué avoir été instruits sur plusieurs sujets les concernant. Et qu’ils ont également eu des réponses à certaines de leurs préoccupations, telles que les conditions de prises en charge quand on est supposé être une victime de guerre et qu’est-ce que c’est qu’une personne victime de guerre, avant de remercier la COVICI d’avoir permis ce cadre d’échange.
Par ailleurs, il faut préciser que la COVICI a profité de ce forum pour distribuer son 5ème rapport de monitoring. Celui de juillet 2018, démontrant entre autres comment regagner la confiance des victimes à travers l’information, qui d’après les dirigeants de la COVICI, est le premier pas vers une réparation effective.
Georges Kouamé
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