Incident diplomatique entre la France la Côte d’Ivoire/ La justice française à l’école ivoirienne #civ
– Les limites d’un chantage judiciaire
– Le MFA Solidaire de Soro : « La Côte d’Ivoire ne se fera pas traiter de la sorte »
Abidjan, 08-12-15 (lepointsur.com)-Peut-on accorder du crédit à la Juge d’instruction au Tribunal de Grande instance de Paris, Sabine Khéris ? Non, eu égard au courrier de « protestation » du ministre des Affaires Etrangères ivoirien remis à l’Ambassadeur de France en Côte d’Ivoire pour son homologue français, Laurent Fabius.
Mais en même temps, doit-on rire ou pleurer de ce qui se présente comme un incident diplomatique ? C’est ici que l’équilibre du chantage de la justice française sur les différents territoires conquis par la France dans le monde s’impose. L’Afrique a des intellectuels qui savent lire entre les lignes et connaissent mieux le droit international que des juristes français.
On entend des citoyens ivoiriens applaudir parce que c’est Guillaume Soro, ex-secrétaire général de la rébellion-un rôle qu’il a toujours assumé à qui veut l’entendre. Cette classe d’Ivoiriens oublie que ce n’est pas la personne de Guillaume Soro qui est visée, mais la seconde institution ivoirienne, après l’exécutif. Autant affirmer que la France n’a aucune considération des personnalités qui incarnent les différentes institutions ivoiriennes. Pis, l’ensemble des dirigeants africains. La colonisation qui permettait d’écraser le colonisé a pris fins dans les esprits, mais demeure dans les actes.
C’est ici, le lieu de prendre en compte l’interrogation d’un internaute adressé à Mme Sabine Khéris en ces termes : « N’avez-vous pas de plainte dans vos tiroirs concernant les journalistes Guy André Kieffer, Jean Hélène dont les conclusions des enquêtes semblent classées ? » Michel Gbagbo serait-il plus français que ces deux victimes? La justice française gagnerait à vous transmettre ces dossiers. Une dizaine d’agents des forces de l’ordre mis en mission par vos soins concernant un mandant d’amener pour une personnalité bien connue, comme Guillaume Soro, président de l’Assemblée Nationale, deuxième personnalité de la Côte d’Ivoire, il faut avoir du culot si l’on n’a pas des arrières pensées.
Le courrier du ministre Charles Diby Koffi qui qualifie de « violation flagrante des accords de coopération, la convention de Vienne et les traités pour les immunités » ce mandat d’amener émis dans le cadre d’une plainte du fils de l’ex-président Laurent Gbagbo est un signal très fort à la justice française, qui doit revoir sa copie.
Mieux les avocats de Guillaume Soro, Me Jean-Paul Benoît et Me Jean-Pierre Mignard, Avocats à la Cour d’appel de Paris, ont jugé « choquant » et « en méconnaissance des pratiques et usages diplomatiques admis et reconnus ». Les termes choisis par les avocats du président de l’Assemblée nationale ridiculisent l’institution prestigieuse qu’incarne Mme Sabine Khéris. Diantre! Que représente la République de Côte d’Ivoire aux yeux des autorités françaises et particulièrement leurs dirigeants? La Côte d’Ivoire n’est peut-être pas une puissance au même titre que la France, mais dans le concert des Nations, elle bénéficie des mêmes droits et du même respect en termes de souveraineté.
N’est-ce pas une honte pour la justice française qui doit annuler ce mandat sur exigence de la Côte d’Ivoire, sa colonie? «Le président de l’Assemblée est en mission officielle de représentation à travers un mandat que lui a donné le président de la République. Il bénéficie d’une immunité absolue. Nous exigeons donc que le mandat soit annulé », a coupé court le ministre des Affaires Etrangères ivoirien à la France.
Sériba Koné
Le MFA solidaire de Guillaume Soro/ « La Côte d’Ivoire ne se fera pas traiter de la sorte »
« C’est avec surprise et questionnement que nous apprenons par voie de presse la tentative d’amener du Président du Parlement Ivoirien Son Excellence Soro Kigbafori Guillaume par les autorités judiciaires françaises dans l’affaire l’opposant à son compatriote Michel Gbagbo.
Nous rassurons les Ivoiriens, qu’à travers ses institutions, la Côte d’Ivoire ne se fera pas traiter de la sorte, car elle est respectueuse des dispositions des accords de coopération et des conventions judiciaires internationales auxquelles sont soumis la Côte d’Ivoire et la France depuis 1961.
La France, depuis des lustres, est un partenaire économique, politique et militaire acquis au bon devenir de notre pays et son peuple. Cet incident diplomatique d’un autre âge, invite le gouvernement ivoirien, en particulier, son Premier ministre et son ministre d’État chargé des Affaire Étrangère, a plus de fermeté dans le traitement de ce vrai-faux scandale tout en lui apportant son soutien pour les décisions qui seront prises pour le règlement de ce malencontreux évènement.
Nous invitons les autorités françaises, en particulier ses autorités judiciaires à savoir faire le tri du vrai de l’ivraie en mettant fin à cette cabale qui trahit la tradition française de la justice, reconnu comme un pays de droit et de libertés. Nous Apportons notre soutien entier au président de l’Assemblée nationale, Soro Kigbafori Guillaume, à sa famille politique et biologique.
Nous rassurons les Ivoiriens, qu’à travers ses institutions, la Côte d’Ivoire ne se fera pas traiter de la sorte, car elle est respectueuse des dispositions des accords de coopération et des conventions judiciaires internationales auxquelles sont soumis la Côte d’Ivoire et la France depuis 1961.
Enfin, nous demandons au président de la République, SEM Alassane Ouattara, qu’une mission officielle d’information auprès des autorités françaises voit le jour afin que ce genre de situation ne puisse plus ternir les relations bilatérales combien légendaires entre nos deux pays. Nous croyons en la Côte d’Ivoire dans l’Union, la Discipline et le Travail ».
Fait à Abidjan Le 8 Décembre 2015
Fofana Yaya Porte-parole du MFA
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