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Immigration/ La Suisse dit «oui» à la limitation


Les Suisses se sont prononcés à 50,3% en faveur d’une limitation de

Les affiches qui attestent (Ph: Dr)

Les affiches qui attestent (Ph: Dr)

l’immigration, notamment européenne, ce dimanche 9 février lors d’un référendum, selon les résultats officiels. Le référendum, organisé à l’initiative du parti UDC (droite populiste) a obtenu la double majorité requise, soit la majorité des cantons et la majorité des électeurs. La Suisse donne un coup de frein à l’immigration. Consultés par référendum, les citoyens ont accepté une proposition de la droite nationaliste de mettre un terme à la liberté de circulation, et à réintroduire un contingentement de la main-d’œuvre étrangère. Le résultat du scrutin a été obtenu à une très faible majorité, marquant ainsi une profonde division du pays entre les tenants du repli sur soi et les partisans de l’ouverture. Il ne s’agit toutefois pas d’un vote xénophobe, mais de la manifestation d’un certain malaise face à une arrivée massive des étrangers attirés par l’étonnante prospérité de la Confédération dans une Europe en crise. La Suisse accueille 23,5% d’étrangers, un niveau record qui à force d’accroissement pose des problèmes d’infrastructure et de dumping salarial. La cassure est claire entre la Suisse romande francophone qui a rejeté l’initiative et le reste du pays, plus ouvert aux mesures de réglementation de la main-d’œuvre étrangère. Le gouvernement, la plupart des formations politiques et les milieux économiques avaient prôné le rejet du projet de l’UDC, le premier parti du pays qui réclamait donc avec succès la mise en place de garde-fous efficaces.

Des milliers de travailleurs frontaliers français concernés

Les Suisses demandent la limitation du nombre des travailleurs qui résident en France mais occupent un emploi en Suisse. Les Français représentent la moitié des travailleurs frontaliers en Suisse. Ils sont plus de 130 000 à faire chaque jour le trajet, un déplacement vite rentabilisé grâce à un salaire nettement supérieur de l’autre côté de la frontière. Rien qu’à Genève, les Français sont 65 000 et ils occupent un quart des emplois. En dix ans, leur nombre a pratiquement doublé. Il est vrai qu’en Suisse le taux de chômage est de 3,5%. Dans des villes françaises comme Thonon ou Annecy, près de 10% de la population travaille en Suisse, cumulant ainsi salaire élevé et loyer faible. L’instauration de contingents de travailleurs frontaliers risque donc d’avoir des effets sur l’économie de ces régions. Mais aussi sur l’emploi des jeunes de moins de 30 ans qui sont nombreux à souhaiter un emploi en Suisse. On estime qu’ils sont 50 000 à occuper un emploi en Suisse alors que la France enregistre un pourcentage élevé de chômage chez les jeunes.

Du correspondant à GenèveLaurent Mossu de RFI

 

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