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Ils ont vraiment été élevés dans l’or et l’argent ! (Simple Observation)


Lorsque le général, passant outre la mission à lui assignée par les « Jeunes gens », monte au manguier, le secoue et fait tomber des mangues cfa et mangues voitures mirobolantes, les militants du Pdci accourent. Enivrés par ces fruits succulents, ils clament haut et fort que le général est l’homme qu’il faut et qu’il est bien à sa place dans le fauteuil présidentiel. Auguste Miremont dira: « Nous n’avons pas la culture de l’opposition. » Le député Émile Fayé (paix à son âme !) renchérira lors d’une visite du général à Man : « Monsieur le Président, vous avez tué l’éléphant, ne vous contentez pas seulement de la queue

‘’ Lorsque le général, passant outre la mission à lui assignée par les « Jeunes gens », monte au manguier, le secoue et fait tomber des mangues cfa et mangues voitures mirobolantes, les militants du Pdci accourent.’’

Devant ces allégations et le flux massif des militants Pdci pour un soutien au général, le secrétaire général, président intérimaire, plonge dans un grand dilemme. Suivre le mouvement ou préserver le parti de son guide spirituel politique ? C’est devant cette tergiversation que Jean Konan Banny sort pour asséner : « Moi, mon intelligence ne permet pas de comprendre que le bourreau de mon père soit le mari de ma mère. » Cette rhétorique à la fois antithétique et métaphorique refroidit l’ardeur de bien des militants en instance de nomadisation.

‘’Riiiii ! Bon nombre d’entre eux débarquent chez le tout nouveau président de la Deuxième République. Ils se montrent très inspirés et très incisifs pour pouvoir bénéficier de postes et avantages ‘’viandés’’’’

Puis vient la présidentielle 2000. Les nombreux ‘’considérant’’, les ‘’vu’’, les ‘’ dans la forme’’ et les ‘’dans le fond’’ d’un vendredi soir de Tia Koné éliminent deux candidats redoutables : Constant Bombet et Alassane Ouattara. Mais le général n’a pas la masse Pdci escomptée et perd l’élection malgré un forcing meurtrier.

Arrive alors le président Laurent Gbagbo dans des ‘’conditions calamiteuses’’. Les militants du pdci n’ont pas la culture de l’opposition. Riiiii ! Bon nombre d’entre eux débarquent chez le tout nouveau président de la Deuxième République. Ils se montrent très inspirés et très incisifs pour pouvoir bénéficier de postes et avantages ‘’viandés’’. Par exemple, au cours de deux cérémonies à Dimbokro : l’inauguration du siège du conseil général et le meeting du candidat Fpi, le président de ce conseil, directeur de cabinet du président de la République, N’zi Paul David, s’élance en invectives très virulentes contre celui qui l’avait fait préfet d’Abidjan de 1993 à 1999. Il a même dénoncé l’antipathie de son grand frère de Daoukro à l’encontre de la première Première dame Thérèse Houphouet Boigny à qui il avait refusé le salon d’honneur de l’aéroport FHB.

‘’Le président L. Gbagbo parti, arrive le président Ouattara. Là, le revirement n’a pas été difficile, puisque le président du Pdci a facilité le transbordement par l’alliance Rhdp’’

La nièce Henriette Lagou, lors de ses recherches de ‘’deux millions de filles’’, ne manquait aucune occasion pour incendier son oncle de Daoukro. Ils n’ont pas la culture de l’opposition. Lors d’un meeting au siège du Fpi, au Nouveau Quartier(Yop), le président Gbagbo, connaissant leur appétence, dira : « Ne mangez pas seuls, appelez les autres. Déjà monsieur X…, Mme Y… sont avec nous. »

Le président L. Gbagbo parti, arrive le président Ouattara. Là, le revirement n’a pas été difficile, puisque le président du Pdci a facilité le transbordement par l’alliance Rhdp.

En 2018, le président du parti septuagénaire se sentant floué demande à ses militants de regagner leur base pour essayer un autre mariage. « Nous pas bouger, nous sommes bien traités, nous mangeons bien ici. Nous n’avons pas la culture de l’opposition. Et puis, si nous partons, il peut y avoir une autre guerre. Nous préférons rester ici. Cette case appartient aussi à Houphouet. »

‘’ Chaque semaine, à l’aide de flèches tirées contre leur président redevenu, à leurs yeux, ivoiritaire, ils font des battues et ramènent du gros bétail dans leur nouvelle case.’’

Simple constat. De 1999 à 2010, les militants du Rdr, de manière ‘’citoyenne’’, s’étaient abstenus de migrer au Fpi, préférant souffrir le martyre et affûter dans la discrétion leurs armes pour leur tour. Aujourd’hui, leur patience a payé et ils se ‘’rattrapent’’, à travers la nomination à des postes juteux dont la plupart sont dévolus aux cadres malinkés et sénoufos. Les cadres du Fpi suivent l’exemple. Ils se sont taillé un statut de Gor, malgré la mystérieuse fièvre florale qui fait tomber les roses une à une. Excepté Alcide et son club de soutien Concorde qui naviguent à contre-courant. (Lui, il dira un jour, qu’il était un espion).

Pendant ce temps aussi, les militants Pdci du reste du territoire, sauf celui de Daoukro, sont très actifs sur le terrain dans leur rôle de rabatteurs. Chaque semaine, à l’aide de flèches tirées contre leur président redevenu, à leurs yeux, ivoiritaire, ils font des battues et ramènent du gros bétail dans leur nouvelle case. On vient aligner ces recrues comme des élèves devant un drapeau, sanglées dans leurs nouveaux maillots Rhdp qu’elles arborent fièrement. Les militants Pdci ne peuvent pas attendre, ils n’ont pas la culture de l’opposition. Ils sont nés dans l’or, avec pour totem: la galère.

Par Pascal Kouassi

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