Hissène Habré: une condamnation historique scrutée de près sur la Toile
Le verdict rendu à Dakar lundi 30 mai 2016 est sans équivoque : les Chambres africaines extraordinaires ont condamné l’ex-président tchadien Hissène Habré à la prison à vie. Un procès historique, que tous les internautes du continent ont pu suivre et commenter en direct sur Internet et les réseaux sociaux.
Des tweets lancés en direct du tribunal, des pages Facebook entièrement dédiées à l’évènement, ainsi qu’une retransmission en ligne sur le site des Chambres africaines extraordinaires, ont permis à des millions d’internautes africains d’assister à la longue lecture du verdict prononcé à l’encontre de l’ex-président tchadien Hissène Habré.
Lundi à Dakar, au petit matin, « il y a foule à l’entrée de la salle 4 » et « il sera difficile de contenir tout le monde », résumait déjà un internaute. Puis tout s’enchaîne ! « Arrivée de Fatimé Raymonde Habré, épouse de l’ex-président, avec des membres de sa famille » ; « Une délégation de la Cour pénale internationale rentre au tribunal » ; « Habré vient de quitter la prison du Cap Manuel sous bonne escorte », indiquent les messages.
Le verdict suivi par les internautes en direct sur les réseaux sociaux
Quelques heures plus tard, la chambre du tribunal est au complet. La séance peut commencer. « Le président de la cour rappelle le nombre d’auditions des victimes, témoins, experts », écrivent les twittos depuis la salle. Puis les messages fusent : « Le juge Kam énumère les traitements inhumains infligés aux ennemis du régime d’Hissène Habré » ; « Le tribunal affirme qu’il a violé, à quatre reprises, une femme tchadienne ».
« La chambre déclare qu’il a ordonné l’exécution de soldats prisonniers et d’opposants », « qu’il est coupable de crimes de torture, d’homicides, d’enlèvements et de disparitions forcées », « qu’il a commandé l’exécution de personnes par écrit, téléphone ou talkie-walkie ». L’ex-président écoute impassible, « les yeux clos derrière ses lunettes teintées ». Et le magistrat burkinabè prononce enfin la sentence.
La joie pour les uns, les Occidentaux en ligne de mire pour les autres
Des cris de joie et des youyous envahissent alors la salle du tribunal des Chambres africaines extraordinaires, et la Toile s’embrase. « Habré prend » perpèt « . Je suis soulagée » ; « Victoire pour les victimes, avertissement pour les bourreaux ! » Les uns exultent, tandis que les autres fulminent : « S’il a commis des crimes, c’était sous les yeux d’Occidentaux également coupables », reprennent ainsi les invectives.