Hiré : exploitation minière/Les populations de Bouakako et les forces de l’ordre au bord de l’affrontement
Abidjan, 18-12-15 (lepointsur.com)-Depuis quelque temps, la tension est vive entre les populations du village de Bouakako (propriétaire terrien de la mine de Hiré) et les forces de défense et de sécurité qui ont d’ailleurs renforcé leur contingent. Cette situation fait suite à l’arrêt des activités de la société d’exploitation minière Newcrest, présente dans la localité de Hiré depuis 2014 par les populations du village de Bouakako.
Les faits
De sources proches du dossier, le jeu trouble de certaines autorités administratives notamment celui du préfet de région de Divo serait à la base de cette situation déplorable qui crée un climat de terreur et d’incertitude dans le village. « Les raisons du mécontentement des propriétaires terriens de Hiré qui ont le soutien des autres communautés sont entre autres, le fait que les attentes des populations n’ont pas été prises en compte. Nous en voulons pour preuve, le fait que les statistiques de représentativités des populations autochtones par rapport à la totalité des effectifs de la société minière et ses sous-traitantes soient en deçà de notre espérance. L’effectif des travailleurs des 11 villages de la sous-préfecture de Hiré à Newcrest est de 28 sur 500, soit 5,6%, 14 sur 150 employés, soit 9, 33% pour la société Sftp et 00 sur 40, soit 00% pour Gerson », indique notre interlocuteur, un fils du village sous le sceau de l’anonymat qui a d’ailleurs précisé que par la présence massive des forces de sécurité (gendarme et policiers) le préfet de région qui avait proféré des menaces mettait ainsi à exécution lesdites menaces. Par ailleurs, il souligne qu’une intervention des forces de l’ordre a fait de nombreux blessés graves dans le camp des propriétaires terriens (du village de Bouakako), dont le 2e porte-parole du village Zayoro Djole Latto qui serait depuis dans un état comateux. Comme, il fallait s’y attendre, cette situation a provoqué le mécontentement des villageois, d’où l’arrêt des travaux de la société minière Newcrest par le village de Bouakako, propriétaire terrien de la mine de Hiré.
Après la gendarmerie de Divo présente depuis 3 jours après les forces locales (Police, Gendarmerie de Hiré), la police de Divo est venue en renfort au dispositif des corps habillés sur le site. Comme prétexte avancé par les autorités administratives, la rupture de dialogue exigée par des populations. Et pourtant, les villageois de Bouakako ont toujours entretenu la flamme du dialogue avec les responsables de la société minière. Face à la montée de la tension entre les deux parties, des signes d’un usage de la force seraient perceptibles. Le village est donc sur le qui vive, en dépit du fait que toutes les revendications soient justes, légitimes et organisées. Evidemment, cette situation qui apparait aux yeux de certains observateurs comme un acharnement suscite des interrogations.
Des raisons de l’acharnement du préfet du Lôh Djiboua
Interrogations qui trouveraient des éléments de réponse dans le fait même que des indiscrétions récurrentes révèlent que l’ethnie du préfet serait privilégiée, surtout quand il s’agit de l’emploi des jeunes qui viennent solliciter du travail auprès des sociétés minières. « Il a présidé le comité qui a géré les 2.5 milliards de francs sensés être mis à la disposition des populations de Hiré pour le développement local dans un programme triennal 2012 – 2015. Mais jusqu’ aujourd’hui, aucun bilan n’est disponible. Toute chose qui suscite des grincements de dents. Les infrastructures et investissements promis ne sont pas lisibles sur l’espace de Hiré. La société minière, à travers certains responsables dit avoir honoré tous les engagements. La population veut des comptes. C’est donc une guerre personnelle qu’il livre à la population. » Martèle notre source.
Cette ambiance délétère prévalait, alors même que le village de Bouakako (propriétaire terrien de la mine de Hiré) à travers ses représentants est ouvert au dialogue et s’apprêtait même à rencontrer les adjoints au maire pour discuter avec la Compagnie Newcrest. Aussi curieux que cela puisse paraître, le préfet de Divo, toujours selon les informations à notre possession aurait fait savoir aux maires que les représentants de Bouakako ne seraient pas à la rencontre ; parce que s’étant inscrits dans une logique de boycott et de rupture de dialogue. Alors que, les représentants étaient déjà au bureau du maire pour exposer leurs attentes relatives à l’emploi-jeunes. Mieux, les représentants auraient déjà pris langue avec le chargé des relations extérieures de la Compagnie Newcrest, Monsieur Jean Claude Diplo qui a promis intercéder pour que des discussions, après l’étude du document soient entamées.
Au regard de tout ce qui précède, l’on peut aisément avancer que si rien n’est fait dans les plus brefs délais, la tension vive entre les deux parties(villageois et forces de l’ordre ) pourrait dégénérer, surtout que le dispositif des agents de la gendarmerie et de la police a été renforcé en nombre, au grand dam des populations qui vivent désormais dans la peur.
EKB
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