L’aviation israélienne a bombardé ce vendredi 28 mars un immeuble dans la banlieue sud de Beyrouth pour la première fois depuis l’accord de cessez-le-feu, en riposte au tir non revendiqué de deux roquettes sur la Galilée. Les avions israéliens ont mené une vague de raids dans le sud du Liban et dans la plaine orientale de la Békaa, faisant, selon un bilan provisoire, au moins deux morts et une douzaine de blessés.

Des scènes de chaos indescriptible ont été enregistrées dans la banlieue sud de Beyrouth après une menace israélienne de prendre pour cible un immeuble dans cette région densément peuplée. Des habitants en panique ont fui à pied, en voiture ou à motocyclette vers des quartiers périphériques et des parents affolés se sont rués vers les écoles pour récupérer leurs enfants.

Après deux tirs d’avertissement, un drone israélien a finalement tiré plusieurs missiles sur l’immeuble désigné, qui a été sérieusement endommagé, rapporte notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh. Des avions et des drones israéliens ont mené une vague de raids contre des localités du sud du Liban malgré le fait que le Hezbollah ait nié toute implication dans les tirs de roquettes. L’un des projectiles a été intercepté par le « Dôme de fer » et l’autre s’est abattu en territoire libanais.

Face à cette escalade, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a mis en garde contre une reprise à grande échelle des opérations militaires à la frontière sud. Il a également convoqué le chef de l’armée libanaise et lui a ordonné d’enquêter rapidement pour identifier les auteurs des tirs de roquettes. Le chef du gouvernement a qualifié ces tirs d’ « actes irresponsables qui menacent la sécurité et la stabilité du Liban » et a une nouvelle fois appelé tous les groupes et milices « à remettre leurs armes à l’armée libanaise ».

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a lui menacé la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, d’être frappée par Israël « à chaque tentative » d’attaque contre la Galilée, dans le nord d’Israël. « À chaque tentative de causer du tort aux localités de Galilée, les toits de la banlieue [sud de] Beyrouth trembleront », a déclaré M. Katz dans une vidéo publiée après une frappe israélienne sur un quartier sud de la capitale libanaise. « J’adresse ici un message clair au gouvernement libanais : si vous ne faites pas appliquer l’accord de cessez-le-feu [avec le Hezbollah], nous le ferons appliquer », a-t-il ajouté.

« Tout indique » que « le Hezbollah n’est pas responsable »

En visite à Paris, le président libanais Joseph Aoun a assuré que « tout indique » que « le Hezbollah n’est pas responsable » des derniers tirs de roquettes vers Israël, qui a mené en représailles de nouvelles frappes au Liban. « Il va y avoir une enquête sur l’origine de ces tirs », a déclaré Joseph Aoun.

Le président français Emmanuel Macron a jugé que ces frappes israéliennes au Liban étaient « inacceptables » et « en violation du cessez-le-feu ». « Les frappes sont des actions unilatérales qui trahissent une promesse donnée et qui font le jeu du Hezbollah », a estimé Emmanuel Macron.

Le Hezbollah libanais a quant à lui annoncé dans un communiqué avoir annulé un rassemblement prévu dans la banlieue sud de Beyrouth vendredi après-midi. Le chef du Hezbollah devait prononcer un discours télévisé lors d’un événement organisé dans une salle à quelques centaines de mètres de l’immeuble visé par la frappe, à l’occasion de la « journée de Jérusalem », une initiative de l’Iran visant à soutenir les Palestiniens.

Source : Rfi

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