[Guerre en RDC] Le M23 prend le contrôle total de Goma et instaure une administration parallèle
À Goma, l’Alliance fleuve Congo (AFC) – dont le groupe armé du M23 fait partie – a tenu, ce jeudi 6 février, son premier meeting. Des milliers de personnes étaient rassemblées au stade de l’Unité. À cette occasion, le mouvement a dit vouloir poursuivre son offensive, malgré le cessez-le-feu unilatéral qu’il avait pourtant annoncé en début de semaine. L’AFC/M23 a aussi officialisé mercredi la nomination d’autorités parallèles dans un communiqué.
Erasto Bahati Musanga, désigné comme gouverneur, est bien connu pour être le chef des finances de l’Alliance fleuve Congo (AFC)/M23. Selon un rapport du groupe d’experts des Nations unies, il avait été blessé en janvier 2024 lors d’une frappe de drone menée par l’armée congolaise.
En plus de ses fonctions financières, Erasto Bahati Musanga fait également partie des responsables chargés de superviser les recrutements au sein du mouvement.
D’après un communiqué du mouvement, il sera secondé par deux gouverneurs adjoints, dont Shadrack Amani Bahati. Ce dernier est un député provincial de la précédente législature. Ancien membre de la majorité présidentielle, il fait partie des premiers députés provinciaux à avoir appelé à un dialogue avec l’AFC/M23.
Nouvelles autorités à Goma nommées par le M23
Outre la nomination des gouverneurs, le mouvement a aussi désigné les nouvelles autorités de la ville de Goma.
Julien Katembo Ndalieni a été nommé maire, assisté de Désiré Ngabo, nommé maire adjoint. Il s’agit d’un ancien membre des Wazalendo, ces groupes d’autodéfense locaux qui soutiennent les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
Désiré Ngabo avait auparavant occupé le poste de porte-parole du NDC (Nduma Defense of Congo), un mouvement proche des forces armées congolaises.
Cependant, selon des sources sécuritaires, sa présence au sein de l’administration mise en place par l’AFC/M23 soulève des questions sur la loyauté au sein de certains groupes Wazalendo.
Mandat d’arrêt international contre Corneille Nangaa
La justice militaire congolaise a en outre émis un mandat d’arrêt international contre Corneille Nangaa, coordonnateur du mouvement politico-militaire AFC/M23.
Un autre mandat d’arrêt international a été lancé contre Jean-Jacques Mamba, ancien député du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, aujourd’hui cadre de l’AFC/M23 et résidant en Europe. Les deux hommes ont été condamnés à mort en août 2024 par la justice militaire congolaise, notamment pour appartenance à un mouvement insurrectionnel.
Source : Rfi