[Grève des enseignants, santé, politique, coopération] La Côte d’Ivoire bouge dans tous les sens
Abidjan, 08-04-2025 (lepointsur.com) À Barthelemy Zouzoua Inabo : Le bras de fer se poursuit entre le gouvernement et les enseignants. Santé, lutte contre le cancer de l’utérus, jeunes filles, faites-vous vacciner gratuitement. À Adzopé, les populations peuvent désormais se soigner au CHR. Coopération, la France et la Côte d’Ivoire, main dans la main. L’AES en palabre avec l’Algérie.
“ L’État est dans la position d’un père supposé riche, qui clame dans les manifestations publiques, que tout va bien, dans le meilleur des mondes. Ses propres enfants exigent un peu des richesses vantées par leur pater parce que la charité bien ordonnée commence à la maison. On ne fait pas palabre dans ça. ’’
J’espère que le procureur de la République ne criera pas à la suspicion légitime. Il faut libérer le jeune syndicaliste, dont le procès s’ouvre ce mardi à Abidjan. Franchement, à moins de relever autres choses dans le dossier, au regard des charges annoncées par le parquet, (coalition d’agents publics, entraves au fonctionnement des services publics), avançons !
Il est vraiment un maillon faible dans la grève qui secoue l’école. Les enseignants maintiennent d’ailleurs la pression et ce lundi, ils ont encore répondu nombreux, au mot d’ordre lancé par l’intersyndicale. Le gouvernement, par la voix de la ministre de la fonction publique, Maman Bulldozer, reconnaît la légitimité des revendications des syndicats d’enseignants. Tout le reste est question de pédagogie.
“ Bref, l’école marche au ralenti à quelques semaines des examens de fin d’année. ’’
L’État est dans la position d’un père supposé riche, qui clame dans les manifestations publiques, que tout va bien, dans le meilleur des mondes. Ses propres enfants exigent un peu des richesses vantées par leur pater parce que la charité bien ordonnée commence à la maison. On ne fait pas palabre dans ça. On s’assoit avec les enfants et on leur dit la vérité : « Impossible de trouver, dans l’immédiat, 440 milliards FCFA/an pour satisfaire votre demande, mais dans le fond, vous avez raison. Poursuivons les négociations ».
On ne dégage pas en touche. Les enfants le comprendront, ils ont le minimum à la maison (leur pitance quotidienne, leurs salaires mensuels). Ils vont s’impliquer dans la recherche des fonds d’appui.
Bref, l’école marche au ralenti à quelques semaines des examens de fin d’année.
“ Le cancer du col de l’utérus et celui du sein sont les plus fréquents en Côte d’Ivoire. ’’
Les agents de la santé murmurent eux aussi. Leur ministre de tutelle respire mieux pour l’instant. Pas de grève dans son département. Il peut conduire le projet de vaccination des jeunes filles contre le col de l’utérus sans entraves. Toutes les filles de 9 à 19 ans sont concernées et la campagne est gratuite (du 7 au 13 avril 2025). Le cancer du col de l’utérus et celui du sein sont les plus fréquents en Côte d’Ivoire. En 2022, 2360 nouveaux cas du cancer du col de l’utérus ont été détectés avec un taux de mortalité de 62 %.
Le ministre de la Santé qui a ouvert une nouvelle structure sanitaire dans la capitale de la région de la Mé, ce lundi 7 avril 2025, le CHR d’Adzopé. Un hôpital de 200 lits qui aura coûté 30 milliards de FCFA.
“ Mauvaise ambiance à la frontière. ’’
La coopération entre la France et la Côte d’Ivoire se porte plutôt bien. Les deux pays ont fait le point de la mise en œuvre des projets C2D pendant les douze dernières années. Le contrat de désendettement et de développement a permis, depuis 2013, de réaliser en Côte d’Ivoire, de nombreux ouvrages socio-économiques pour un montant global de 1910 milliards FCFA. Ce qui a fait dire à l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire que « le C2D est bien plus qu’un instrument financier. C’est un instrument de confiance, un outil d’investissement dans les secteurs essentiels ».
Une confiance qui n’existe plus entre les pays de l’AES et l’Algérie. Le Mali accuse le voisin d’avoir abattu un drone de son armée. L’Algerie parle du viol de son espace aérien. Mauvaise ambiance à la frontière.
Par Fernand Dédeh