GRANDE ENQUÊTE/ Inondation du quartier Ran Extension (secteur Unicafé), litige entre Adm, Nseci : Le ministère de la Construction accuse la mairie d’Anyama.
Le gouvernement ivoirien a lancé en 2013, la construction de l’autoroute Abobo-Anyama. Si cela est un soulagement pour les transporteurs et autres usagers, les riverains du quartier Ran- Extension (secteur Unicafé) sont entre doute et espoir.
La construction de l’autoroute Abobo-Anyama, en aménagement (2voies sur 2 voies), lancée par le gouvernement en 2013, amplifie le doute et l’espoir des riverains du quartier Ran Extension. Les raisons sont toutes simples et s’expliquent. Une correspondance de Mme N’Guetta née Traoré Ahoua Solange, porte-parole des populations de ce quartier adressée à Mme Gnabro née Lobli Zihon Nicole, Sous-préfet d’Anyama achève de convaincre que les riverains vivent la peur au ventre. Et pour cause. A la moindre pluie, leur quartier est inondé par des eaux. « Arrivée dans ce quartier le 16 novembre 2008, j’ai constaté que la moindre pluie occasionne une entrée d’eau importante venant de la grande voie. Mes investigations m’ont dirigée vers la société Adm Cocoa Sifca « , révèle Mme N’Guetta née Traoré Ahoua Solange dans son courrier. Elle a même réussi à obtenir du responsable de l’usine, une promesse de déviation de leurs eaux dès que la mairie leur aura adressé le devis d’un caniveau qui va drainer ces eaux sur environ 1 km plus loin « pour ne pas gêner d’autres personnes ». « Sept mois durant, j’ai désespérément fait tout ce qui était en mon pouvoir pour obtenir ce devis. Et comme il fallait s’y attendre les grandes pluies de la fameuse nuit du 11 au 12 juin 2009 vinrent nous déloger. Nous n’avons pu regagner nos domiciles que deux mois plus tard« , a soutenu la porte-parole des riverains du quartier Ran Extension (secteur Unicafé). En effet, pour cette population, la nécessité de construction d’un ouvrage pour le drainage des eaux pluviales se présentait comme une urgence.
Face à la situation dramatique que couraient les riverains du quartier Ran Extension (Secteur Unicafé), la construction de l’autoroute Abobo-Anyama devrait résoudre le problème. Mais là
encore, les riverains craignent que l’eau d’évacuation soit un réel danger pour eux. Cette crainte s’est transformée en un véritable cauchemar quand ils ont été informés qu’ils seront déguerpis, sans la moindre indemnisation encore moins une relocalisation. « Les responsables de la nouvelle société de construction de l’autoroute nous ont intimidé l’ordre de vider les lieux afin de leur faciliter le travail « , a indiqué Koné Souleymane, l’un des proches de Mme N’Guetta. Cette assertion a été soutenue par Traoré Guel Djibril l’un des riverains. « Les responsables de la Société Nseci nous ont remis des convocations pour une réunion à la mairie d’Anyama. A cette rencontre il y avait messieurs Kipré chef de la mission de contrôle des travaux et Traoré de l’Environnement qui représentaient leur société. Les deux messieurs nous ont informés de partir parce qu’ils doivent créer un lac artificiel dans le quartier « , a soutenu le riverain ajoutant par ailleurs, « je suis tombé des nus dans la mesure où on ne peut pas signifier à des personnes qui ont des certificats d’urbanisme et des arrêtés portant permis de construire délivré par l’autorité municipale. Même si cela devrait être effectif, il y a une procédure qui devrait être engagée. A savoir, nous prévenir un an avant au moins. » Concernant l’inondation du quartier, son point de vue est sans équivoque. « C’est vrai qu’il y a des inondations à la moindre pluie, mais cela est consécutif au fait que la société Adm déversait ses eaux sur nous ici. Un jour, les riverains se sont levés pour boucher leur dalot et depuis ce temps, nous n’avons plus de problèmes d’inondation« , a-t-il indiqué. Traoré Guel Djibril a même poussé son investigation jusqu’au ministère de la Construction. « Je suis allé loin, en me rendant au ministère de la Construction où j’ai rencontré monsieur Coulibaly Ibrahim. Quand je lui ai relaté les faits, il a jugé la décision des responsables de la société anormale. C’est une véritable polémique dans laquelle on ne comprend rien. Tantôt, on nous parle de création de marché, tantôt c’est un lac artificiel », a conclu notre interlocuteur.
En effet, l’autorité préfectorale a pu constater que ledit quartier subit une forte inondation pendant la saison des pluies, et renforcée par les eaux de ruissellement provenant de l’usine Acher Daniel Midland (Adm). Nous avons pu constater que cette société possède des canaux d’évacuation d’eaux pluviales dont l’orientation se trouve être à la base des différentes inondations vécues par les riverains du quartier Ran Extension (secteur Unicafé). « Les eaux provenant de l’usine viennent s’accumuler aux eaux déjà existantes parce qu’il n’existe pas d’aménagement adéquat », explique l’un des riverains du quartier, Monsieur Fofana Mongbê. La tension reste vive dans la mesure où selon Fofana Mongbê, à certaines rencontres les responsables de la construction de l’autoroute soutiennent que, « le dédommagement n’est pas un préalable. Mais plutôt le déguerpissement ». Or, il faut les recaser, étant donné que les habitants « sont dans la légalité« . Comme le témoigne le certificat d’urbanisme délivré à Traoré épouse N’Guetta Ahoua Solange et l’Arrêté N°571 portant permis de construire du lot 2210 BIS ILOT 328 BIS ANYAMA RAN délivré à Mme Traoré épouse N’Guetta Ahoua Solange (Voir fac-similé).
Le quartier Ran Extension (secteur Unicafé) dans un bassin orageux
En effet, le sous-quartier Ran Extension (secteur Unicafé), juste en face de la nouvelle société de construction de l’autoroute Abobo-Anyama, est installé dans un bassin orageux. L’usine Adm et la société de construction de l’autoroute sur une pente.
La société Adm, faut-il le préciser, travaille les fèves de cacao, donc ses activités ne sont pas liées à l’eau. Ce sont donc, les canalisations recueillant l’eau de pluie qui débouchent sur l’axe principale, non bitumé et non viabilisé qui causent les différentes inondations, sources de dégâts aux riverains.
Aussi, nos investigations ont-ils permis de découvrir que le site de l’entreprise (Adm) s’étend sur une superficie de 11 hectares. Selon l’un des ouvriers de l’entreprise qui a requit l’anonymat, « la société recueille en conséquence une quantité importante d’eau stagnante. Ainsi, compte tenu de cette vaste aire, l’écoulement des eaux en provenant, se prolonge des heures après l’arrêt des pluies ».
A l’analyse, c’est l’eau issue de l’usine, ajoutée à l’eau de ruissellement qui cause, des désagréments aux riverains de ce quartier qui est dans un bassin orageux pendant la saison des pluies.
L’eau de cette société ne vient qu’ouvrir la boîte aux pandores, dans la mesure où le quartier est un passage naturel de l’eau, le dégât pendait toujours comme une épée de Damoclès sur le quartier. Et il aurait fallu trouver une solution, tôt ou tard.
Au regard de la position du quartier dont la majorité des maisons sont sur le passage naturel de l’eau, l’on se pose la question de savoir pourquoi cette facilité de l’administration à autoriser un lotissement jusqu’à octroyer des permis de construire dans une zone non constructible ? Pis, on sait que les permis de construction son délivrés soit par les mairies soit par le ministère selon le type de construction à réaliser.
Toutefois, lorsqu’il revient aux mairies la délivrance du permis de construire, il leur faut au préalable soumettre la demande administrative aux services d’urbanisme du ministère afin que sur la base d’un certificat d’urbanisme ledit permis soit produit et délivré.
En somme, le ministère, par ses services, demeure pleinement responsable dans la délivrance des permis de construire.
En conséquence, à cette préoccupation, la réponse de Mme Gnabro née Lobli Zihon Nicole, Sous-préfet d’Anyama est apaisante : « les responsabilités sont partagées avec l’administration« . Le permis de construire municipal, comme celui du quartier Ran Extension est délivré par le maire. Selon des experts, « il concerne les bâtiments ou immeubles à usage d’habitation ne dépassant pas R+3, c’est-à-dire la construction de villa basse, villa duplex, d’immeubles R+1, R+2, R+3 à usage d’habitation ou de commerce au rez-de-chaussée ». Le dépôt du dossier du permis de construire municipal se fait dans les locaux des différents services techniques de la mairie pour les villes de l’intérieur du pays et à la direction technique du District d’Abidjan pour les constructions dans la ville d’Abidjan. « Au niveau de la ville d’Abidjan où la plupart de nos enquêtes ont été réalisées, le permis de construire municipal, après avis favorable de la commission du permis de construire est transmis à la mairie de la commune où s’effectuera le projet de construction« , a soutenu l’un de nos interlocuteurs sous le sceau de l’anonymat.
A l’en croire, il y a un deuxième type de permis de construire. Pour mieux nous édifier, l’expert a expliqué qu’il y a un permis de construire ministériel. « Le permis de construire ministériel est délivré par le ministre de la construction de l’urbanisme et de l’habitat. Il concerne la commune du Plateau, les projets de construction immobilières, les immeubles à usage d’habitation dépassant R+3 et les bâtiments et établissements recevant du public comme, les projets d’écoles, les stations de distribution de produits pétroliers, les lieux de culte, les hôpitaux, les bureaux de grands ensembles commerciaux, les usines etc….Ce permis est délivré par le ministre après avis favorable de la commission du permis de construire », a-t-il conclu. Dans tous les cas, c’est le ministère de la Construction qui supervise tout. Il doit être rassuré que la fiche technique est en conformité avec le plan d’urbanisation.
Les plans d’extension sont sous le contrôle des mairies et le ministère s’occupe du contrôle.
Le cas du quartier Ran Extension est un réel problème d’urbanisation qui mérite beaucoup d’attention dans la mesure où le mal est déjà fait (lotissement, octroie de permis de construire etc).
La construction de l’autoroute Abobo-Anyama en rajoute à la peur des populations, avec la construction du dalot et, dit-on, de l’aménagement du lac artificiel.
La mairie d’Anyama ne sait pas si les propriétaires ont des permis de construire
Monsieur Allou Denis, chef du service technique de la mairie d’Anyama reconnait que les pluies
de juin-juillet 2009 et 2010 avaient créée des inondations et il y a eu un collectif des habitants qui avait saisi le maire d’alors (Ndl : Akouandi Appia Georges) pour indexer la société Adm. « Nous y avons été dépêchés en tant que technicien et nous nous sommes rendus compte que ceux qui se plaignaient étaient installés dans un bassin d’orage (un fond de cuvette en quelque sorte). Naturellement c’est le point de rassemblement de l’eau. C’est à partir de là, que par infiltration ou par évaporation, l’eau va disparaître« , a soutenu le chef du service technique de la mairie d’Anyama. Des dispositions ont été prises selon lui, auprès de la société jusqu’à ce que tout rentre en ordre. » Ce qu’on a eu à demander à l’Adm et qui a été fait. On a demandé qu’il refasse leur pente afin que toutes leurs eaux aillent du côté des rails et que la pente de l’eau qui vient du côté des populations soit supprimée », a indiqué Allou Denis.
Concernant le permis de construire, il n’a pas donné l’assurance de ce que les habitants du quartier Ran Extension aient reçu des permis de construire. Mieux, à l’en croire, c’est une zone qui n’avait pas de lotissement. « Il va falloir que nous fassions des recherches si effectivement il y a eu des permis de construire. Je pense bien que leurs habitations même causent problème. Lorsqu’on parlait de bassin d’orage, je me suis rendu compte qu’il n y avait pas de lotissement sur le plan initial de la zone, ajoutant par ailleurs, « vous savez, à Anyama, ce qui est dommage c’est que quand les techniciens font un bon travail, il y a toujours des petits malins, des topographes ou des propriétaires terriens qui passent derrière pour faire des morcellements et qui vendent les lots sans autorisation« , a-t-il conclu.
Le ministère de la Construction accuse et précise le départ des riverains
Au ministère de la Construction, toutes les portes nous sont restées fermées. Les différents directeurs ont préféré le silence radio. Cependant, un expert proche de ce ministère s’est ouvert à nous sous le sceau de l’anonymat. Celui que nous nommons, Sam Le Grand, pour des raisons de sécurité, a indiqué qu’il y a dix communes à Abidjan et qu’une fois qu’on veut avoir une lettre d’attribution, il faut forcément que cela passe par le ministère. Mais, pour les autres communes telles qu’Anyama, Bingerville, Grand-Bassam qui sont « purement autonomes » le demandeur n’est pas obligé de venir à Abidjan. Les permis de construire de ces localités sont délivrés par la mairie ou bien par le préfet ou Sous-préfet parce qu’il y a des lettres de préfectures. « Dans le cas de votre préoccupation c’est à la mairie de la commune d’Anyama que vous devez voir, demander des explications et de la documentation« . En effet, le certificat d’urbanisme délivré à Traoré épouse N’Guetta Ahoua Solange et l’Arrêté N°571 portant permis de construire du lot 2210 BIS ILOT 328 BIS ANYAMA RAN délivré à Mme Traoré épouse N’Guetta Ahoua Solange est la preuve que les populations sont dans le vrai. Malgré cela, notre interlocuteur soutient qu’il y a plusieurs cas de « faux » à Abidjan où le ministère de la Construction a pu identifier des zones de dépression ou des points bas. »Nous dénombrons plusieurs zones de ce genre à travers le District d’Abidjan. Vous savez, il y a une chose qui est connue de tous, c’est que des personnes parviennent à contourner la vigilance des gens. Ils lotissent des trous, mais sur le plan il ne désigne pas de trous, il montre un plan plat. Quand les responsables voient cela ils signent et ce n’est qu’après, ils se rendent comptent que c’est un trou« , a révélé notre interlocuteur. C’est dire que l’administration, à ce niveau, est laxiste. C’est pourquoi, soutient-il, aujourd’hui, « il est recommandé de faire des courbes de niveau sur le plan afin de pouvoir identifier tout ce qui peut être défaillant pour la construction« . Non sans préciser ce qui suit : « Ce que je dis n’engage pas le ministère de la Construction puisqu’il y a plusieurs personnes des différentes Directions telles que l’urbanisation, l’assainissement qui interviennent. Par le passé ces démarches n’étaient pas respectées. Donc, pour ce qui se passe à Anyama, la réponse se trouve à Anyama ». A en croire Monsieur Sam Le Grand, au niveau du ministère de la Construction ces cuvettes ou points bas sont répertoriés par le ministère qui cherche les financements afin de réaliser des aménagements. Selon lui, le ministère de la Construction réalise déjà des travaux dans ce sens dans la commune d’Abobo. « Je sais que le ministère a déjà été saisi pour le cas de ce quartier, c’est parce que nous n’avons pas encore eu de financement pour le quartier « Ran Extension »qu’il y a toutes ces voix qui se lèvent » a-t-il indiqué avant de faire la précision suivante : « pour être clair, à l’avenir, qu’on le veuille ou pas, les riverains de ce quartier doivent partir. En tout cas, que ce soit nous ou pas, ils iront de façon naturelle parce que c’est un quartier qui doit être aménagé. »
Un véritable dilemme
La construction de l’autoroute Abobo-Anyama en aménagement 2 voies sur 2 voies, lancée par le gouvernement en 2013, qui doit résoudre le problème d’inondation et lever le doute d’une quelconque inondation de l’esprit des riverains du quartier Ran Extension (secteur Unicafé) semble un dilemme. Ils craignent le pire parce que cette fois-ci, le dalot en question est au nez et à la barbe du quartier, toujours en hauteur. Face à cet autre tableau sombre, la grogne monte et les rencontres se multiplient au fur et à mesure que la société Nseci continue ses travaux. « Ce sont des craintes justifiées dans la mesure où, les populations du quartier Ran Extension ont longtemps été traumatisées par les eaux de la société Adm Cocoa Sifca« , a indiqué M. Claude Kipré chef de la mission de contrôle des travaux de la société Nseci, rassurant que, « les travaux qui seront réalisés par la société concernant l’ouvrage, ne doivent pas inquiéter les riverains « . En effet, selon l’explication de l’expert, l’eau des caniveaux qui venait au niveau de Adm Cocoa Sifca et du marché sera réduite à une distance de 700 m. Ces eaux passeront selon lui, par le dalot pour être acheminées par un canal dans le quartier en question. »Nous sommes en train de voir avec l’Ageroute, le plan Orsec, le ministère de la Construction pour une solution technique à long terme consécutive à l’évacuation des eaux sortant du canal et du dalot parce que c’est une dépression naturelle« , a expliqué M. Claude Kipré, avant de rassurer : « les populations ne seront jamais inondées comme par le passé parce qu’elles ne recevront que de l’eau qui passe dans des caniveaux sur une distance de 700m avec la protection de ces caniveaux. Ce ne sont plus des eaux qui viennent de tous les sens ». Selon notre interlocuteur, plusieurs réunions de sensibilisation sont tenues avec la mairie et certaines autorités afin de baisser la tension et lever le doute.
La livraison de cette autoroute sera faite en juin 2014. C’est un engagement signé par l’Etat de Côte d’Ivoire avec la Banque ouest africaine de développement (Boad). Un projet dont le coût est d’environ 7 milliards FCFA pour la réalisation des travaux.
Sériba Koné
Encadré 1
La société Nseci ne peut pas attendre
La société Nseci a un engagement vis-à-vis de l’Etat de Côte d’Ivoire. Elle doit rendre les travaux de construction l’autoroute Abobo-Anyama en aménagement 2 voies sur 2 voies en juin 2014. Il ne reste que cinq mois. Ce n’est pas elle, encore moins à la société Adm qui a autorisé un lotissement et l’octroi des permis de construire dans le quartier Ran Extension bien que ce soit une zone non constructible. L’Etat est fautif à travers le ministère de la Construction pour n’avoir fait une enquête approfondi sur le terrain. La société de construction de l’autoroute a un fétichisme de temps. Il revient à l’Etat de relocaliser cette population déjà en détresse. Quant aux élus, ils gagneront à trouver des mots justes et apaisants que de jeter de l’huile sur le feu. Le coût de réalisation des travaux du projet est financé par la Boad à, environ 7 milliards FCFA. Il faut mériter la confiance des bailleurs certes, mais il ne faut pas faire de frustrés. Dans la mesure où la société Nseci ne peut pas attendre, c’est maintenant que l’Etat doit prendre les négociations en main au lieu de laisser pourrir l’atmosphère. Si le ministère de la Construction, via les experts qui étaient venus en son temps sur le terrain, n’avaient pas autorisé un lotissement et l’octroi des permis de construire dans le quartier, on n’en serait pas à ce conflit dans lequel la cendre couve des braises ardentes.
Sériba K.
Encadré 2
Ouverture du bassin ou ouverture à d’autres maladies
Les populations du quartier Ran Extension seront bientôt épargnées des inondations. Si ce problème semble résolu par la société de construction de l’autoroute Abobo-Anyama, il en soulève d’autres. Soit la difficulté liée au déguerpissement ou l’aménagement d’un bassin ou un lac artificiel pouvant recueillir l’eau venant des caniveaux et du dalot. Ce bassin qui, selon les populations sera construit sur une longueur de 50 à 360 mètres et une largeur de 20 à 30 mètres, avec une profondeur de 4 mètres, restera ouvert. Du côté de la société Nsce on parle « d’aménagement » parce que le quartier est un bassin d’orage naturel. Au plan environnemental, ce sera le nid des moustiques et autres bestioles qui seront à la base de certaines maladies. Du coup, le problème d’inondation est résolu, mais un autre s’ouvre. Qui doit pallier cela ? Est-ce la société de construction qui doit assainir le bassin ou l’Etat ? Du côté de l’entreprise, la réponse est sans équivoque. « Cela ne fait pas partie de notre contrat« , a signifié Claude Kipré, chef de la mission de contrôle des travaux de la société Nseci.C’est ici que le plus dure va commencer pour les riverains.
Mais où est-le BNETD (Bureau National d’Etudes Techniques et de Développement), qui a toute une batterie d’expertise à sa disposition, dans ce genre d’affaire ? Notre administration doit éviter dans ses décisions et actes d’être tatillonne et toujours hésitante.
S.Koné
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