Grand Dossier-Universités de CI/ Facultés de Sciences de santé y a problèmes!
-Comment le gouvernement ivoirien tente de sauver une 3ème année blanche à ces étudiants
Abidjan, 18 6 16 (lepointsur.com) Malgré la bonne volonté du président Alassane Ouattara de faire des quatre universités réhabilitées après la crise post-électorale, une référence en Afrique, voire dans le monde, le gouvernement ivoirien tente d’éviter une 3ème année blanche aux étudiants des Facultés de Sciences de santé des Universités Félix Houphouët-Boigny (UFHB) d’Abidjan-Cocody et Alassane Ouattara (UAO) de Bouaké.
L’Université de Cocody, fermée par le gouvernement ivoirien, le 19 avril 2011, pour sa réhabilitation a changé de look. Après dix mois de travaux suivis par le maître d’œuvre, le Bureau national d’Etude technique et de Développement (Bnetd), elle est livrée et baptisée Université Félix Houphouët-Boigny (UFHB). Celles de Daloa, Korhogo et de Bouaké, qui ont bénéficié de la même restauration, portent respectivement les noms ‘’Université Péléforo Gbon Coulibaly (UPG)’’, ‘’Université Jean Lorougnon Guédé (UJLG)’’ et ‘’Université Alassane Ouattara (UAO)’’.
Pour les travaux de réhabilitation des quatre temples du savoir, le gouvernement a décaissé 110 milliards FCFA, environ 168 millions d’euros. « Aujourd’hui, les résultats obtenus pour la réhabilitation des différentes universités pour un coût de cent dix milliards de FCFA, a définitivement clos le débat des pessimistes et l’on peut dire avec fierté : la réhabilitation des universités nationales, pari réussi pour le Bnetd », se félicite le maître d’œuvre sur son site: http://www.bnetd.ci/bnetd/rehabilitation.
L’Université Félix Houphouët-Boigny : un joyau, une merveille!
Dans l’enceinte de l’université, les bâtiments se dressent majestueux avec leurs murs flambants neufs, au milieu du gazon bien tondu et des fleurs bien taillés. Le rond-point est surmonté par la statue de l’emblème de cet édifice académique. Le décor est vraiment impressionnant! À gauche de l’entrée du côté de l’École de Police, un bâtiment est estampillé du portrait du père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, Félix Houphouët-Boigny. Sur l’une des façades est gravée sa célèbre pensée: « La paix n’est pas un mot, c’est un comportement ». Toute chose qui finit par convaincre que nous sommes bel et bien à l’Université de Cocody qui porte le nom de cet illustre personnage.
Si le cadre lui-même ne finit pas d’émerveiller les visiteurs, l’équipement, l’essentiel d’une université, fait défaut. Notamment, dans les Facultés des Sciences de santé que sont la pharmacie, l’odontostomatologie et la médecine générale.
Le vœu du président, Alassane Ouattara a été sanctionnée par la longue fermeture des universités. « Les universités étaient devenues un lieu de violence et de corruption (…) La décision de les fermer a été l’une des plus difficiles à prendre, mais elle était nécessaire », justifie le président Alassane Ouattara sur le site de l’Université de Cocody, à sa réouverture en 2012.
Derrière cette image de l’UFHB qui ne finit pas de surprendre, se cache la triste réalité que vivent les étudiants des Facultés de Sciences de santé. Les laboratoires des Facultés de pharmacie, d’odontostomatologie et de médecine générale sont dépourvues du nécessaire. A ce sujet, plusieurs plaintes d’enseignants et d’étudiants achèvent de convaincre que, certes, « l’université brille, mais les amphithéâtres, les bibliothèques, les salles de laboratoires, de travaux pratiques et dirigés sont loin de remplir les conditions moyennes des normes académiques internationales (en termes d’équipements et de commodités didactiques) », soutient le président du conseil d’administration de l’association des étudiants de l’Université Félix Houphouët-Boigny (AE-UFHB), Yao Yves Fabrice, le 29 février 2016, à Abidjan, au cours d’une conférence de presse.
« Sur la question de l’équipement des laboratoires, je peux vous dire que l’Etat de Côte d’Ivoire s’attelle à ce que ce problème soit réglé, le plus tôt possible. Seulement, il faut savoir que compte tenu des moyens dont dispose l’Etat, la demande est plus souvent excessive. Concernant les UFR à équiper, c’est non seulement beaucoup d’argent, mais aussi un long processus. Parce que l’Etat se donne les moyens de prendre toutes les dispositions, avant la phase d’exécution», indique d’emblée le conseiller Education-Formation-Recherche scientifique du président de la République, M. Diawara Adama, rencontré le 13 avril 2016 à son bureau sis dans l’enceinte de l’Université.
« C’est d’ailleurs, pour cette raison que, moi, en ma qualité de conseiller du président de la République, je suis quelquefois obligé de mettre la pression pour booster l’avancement des travaux. Le représentant du président de la République que je suis n’intervient pas directement dans l’exécution de ces travaux d’équipement parce que les rôles sont bien définis. Nous avons, d’une part, le maître d’ouvrage qui est le ministère de tutelle, et d’autre part, le maître d’œuvre qui est le Bureau national d’Etude technique et de Développement (Bnetd). C’est lorsque cette structure technique valide le projet que l’on peut passer à la phase d’exécution qui est du ressort de la Société des Infrastructures modernes et de Développement de la Côte d’Ivoire (Smdci). Ce que je peux ajouter, par contre, c’est qu’au niveau de l’équipement des laboratoires, nous sommes déjà à la phase 2. C’est vous dire que la situation se normalise progressivement. Bien que je ne puisse pas entrer dans certains détails, sans l’avis de ma hiérarchie, je peux vous dire que l’Etat se préoccupe de ce problème qui tient à cœur au chef de l’Etat, Alassane Ouattara. À cet effet, les réunions se multiplient pour résorber au mieux et dans les plus brefs délais le problème. Juste après cet entretien, je vais rencontrer des enseignants pour une séance de travail afin de faire le point de l’avancement des travaux d’équipement. En tout cas, je peux vous dire que les choses avancent ».
Et de faire des précisions : « Une lettre de crédit de 5 milliards de FCFA est ouverte à cet effet(…) Je saisis cette occasion pour vous dire que ce que les autorités actuelles ont fait est impressionnant. Au moment où l’Etat a décidé de la réhabilitation des infrastructures universitaires, tout était à reprendre à zéro. Il n’y avait aucune structure existante. Il fallait donc mobiliser des moyens. C’est ce à quoi les autorités se sont attelées. Cela n’a pas été facile parce que, contrairement à ce que les gens pourraient penser, l’équipement ne concerne pas que les UFR des sciences de santé. Même en lettres, des équipements sont tout aussi importants. C’est donc pour toutes ces raisons que le processus paraît long et lourd, car il faut mobiliser les fonds. L’Etat fera de son mieux pour redonner à l’université ses lettres de noblesse », conclut-il avant de prendre congé de nous.
Des étudiants entre espoir et désespoir
Séméga Sékou, étudiant en 2ème année de pharmacie, avait obtenu le BAC D avec la mention assez-bien pendant l’année scolaire 2014-2015. Il fait partie des 50 étudiants sortis (fraîchement) de la promotion 2015-2016 de l’Ecole préparatoire des Sciences de la Santé (EPSS), de l’Université Nangui Abrogoua. Il a obtenu la moyenne de 11,75. Cette école soumet aux 3000 étudiants un concours d’évaluation au cours duquel le candidat ne doit pas échouer à deux reprises, au risque de se faire renvoyer. Tous les étudiants admis comme Séméga Sékou sont orientés en fonction de leur choix.
Ainsi, pour la rentrée 2014-2015, la faculté de médecine générale d’Abidjan et celle de Bouaké ont enregistré respectivement 400 étudiants 200 étudiants. En pharmacie, l’effectif 100 étudiants et en odontostomatologie de 50 étudiants. Soit un effectif de 750 étudiants pour les facultés des sciences de santé.
Depuis la réhabilitation des universités, ce sont environ 3000 étudiants qui se bousculent aux portes de 750 places disponibles pour la 2ème année à la faculté des sciences en Côte d’Ivoire. Bien qu’issu des promotions des années académiques 2014-2015 et 2015-2016, Séméga Sékou le nouvel étudiant sorti de l’EPSS, n’a aucune connaissance de ce qui se passe dans les laboratoires. Cependant, il est conscient de l’année blanche subie par ses prédécesseurs. « Nous savons que l’effectif des 80 étudiants de la promotion de la 2ème année 2014-2015, en Pharmacie, accuse un retard causé par le manque de matériel de travaux pratiques (TP) », souligne-t-il. À l’instar des milliers d’étudiants de la faculté de sciences pharmaceutiques et biologiques, Séméga Sékou attend avec beaucoup d’espoir et d’impatience la rentrée académique 2015-2016. Une rentrée qui sauvera du coup deux promotions, celle de 2014-2015 et 2015-2016.
Pour éviter l’année blanche aux 80 étudiants de 2014-2015 et aux 50 nouveaux de l’année 2015-2016, les professeurs proposent que les deux promotions suivent les cours ensemble à partir de mi-juin 2016.
Pour les 130 étudiants des deux promotions réunies Séméga Sékou a sa solution et garde espoir. « Si on doit sauver notre année et éviter une seconde année blanche à la promotion 2014-2015, je pense que les 130 étudiants de la 2ème année de la faculté de pharmacie doivent prendre les cours ensemble », indique-t-il, affirmant par la suite : « ce sera une chance pour nous dans la mesure où nous sommes encore loin de la rentrée académique pourvu que les matériels de TP soient disponibles dans les différents laboratoires.»
De son côté, Pierre Romain Kacouyé, étudiant en 2ème année des sciences pharmaceutiques et biologiques, regrette déjà la première année blanche de sa promotion en 2014-2015. Il a obtenu 10,89 de moyenne au sortir du concours de l’EPSS qui lui a ouvert l’accès à la faculté en 2014. Malheureusement pour lui et les autres 79 étudiants affectés, l’année académique 2014-2015 a été invalidée à cause d’un manque de matériel de TP.
Le délégué adjoint de la 2ème année des sciences pharmaceutiques et biologiques, depuis la commune de Yopougon, espère qu’une solution sera trouvée pour sauver l’année académique 2015-2016 fixée au début du mois de juin. « Nous sommes informés des différentes séances de réunion avec les enseignants sur les avancées concernant le rééquipement de nos différents laboratoires (botanique, chimie organique, etc.) », ajoutant par ailleurs que leurs prédécesseurs ont entamé les travaux pratiques et en sont au second semestre qui doit prendre fin vers mai, à cause d’une session spéciale de rattrapage de l’année académique 2013-2014.
Cet acte est qualifié de « sacrifice » par les étudiants. Il est, selon eux, la seule alternative qui s’impose aux enseignants pour permettre à tous les étudiants de la 2ème à la 5ème années des sciences pharmaceutiques et biologiques d’obtenir une seconde chance afin de valider l’année académique 2013-2014.
Par ailleurs, le délégué adjoint Pierre Romain Kacouyé, de plus en plus optimiste, tient à remercier l’ensemble des enseignants qui ont levé une cotisation pour l’achat des réactifs, de la verrerie et l’installation du matériel, sans attendre les moyens de l’Etat de Côte d’Ivoire. Cela montre bien leur bonne foi et leur volonté à contribuer à la bonne formation des étudiants.
L’étudiant en 6ème année d’étude à l’UFR d’odontostomatologie, Kouakou Kouamé Arsène, reconnaît que sa faculté a connu deux années blanches (2010-2011 et 2011-2012), qu’il qualifie « d’injustifiées, car l’UFR venait fraîchement d’être équipée en matériel de TP et de soins pour les stages, quand la fermeture a été décidée». Selon lui, la reprise fut difficile, avec les laboratoires et salles de soins vidés de tous leurs contenus. « Des amphis vides, un contraste entre l’intérieur des salles et l’image que donne l’Université Félix Houphouët-Boigny. Le décor des façades, les beaux jardins ressemblent plus à un lieu touristique. En fait, les discours du ‘’départ nouveau’’ ne reflètent aucune réalité. C’est pourquoi, depuis le mois de mai 2013, les enseignants de l’UFR d’odontostomatologie privilégient les cours théoriques, en attendant le matériel de TP. Depuis cette date, la situation commence à se normaliser », rassure Kouakou Kouamé Arsène.
Difficile équation en faculté de médecine générale
« Avant la fermeture des universités de Cocody, Nangui Abrogoua, Bouaké et autres, pour leur réhabilitation de 2011 à 2013, les éprouvettes graduées, les acides pour les expériences, les microscopes, bien qu’insuffisants, étaient disponibles. Les étudiants de la faculté de la médecine générale parvenaient, au moins, à faire les travaux pratiques par groupes. On passait par groupe de 20 étudiants selon un emploi du temps bien établi et on faisait la pratique », se rappelle comme si c’était hier, Diomandé Ismaël, en 6èmeannée de médecine générale et secrétaire général du syndicat national des étudiants en sciences de la santé (Syness), réagissant devant le manque criant de matériels de TP dans les facultés de santé.
Kouamé Jean-Marc, étudiant à la faculté de médecine générale, à cheval sur les 2èmeet 3ème années et délégué de la promotion 2014-2015, n’aura pas la chance de la promotion de Diomandé Ismaël. Il a suivi la livraison du matériel des travaux pratiques aux responsables des laboratoires vers fin mars 2014. « C’était un matériel incomplet et inutilisable aussi bien pour le laboratoire de physique que pour la salle de mesure de la fonction pulmonaire », explique-t-il sans entrer dans le détail.
Le PCA de l’AE-UFHB, Yves Yao Fabrice, est à la tête d’une organisation d’étudiants, qui regroupe l’essentiel des mouvements estudiantins de l’Université Félix Houphouët-Boigny. A savoir selon lui, les associations à caractère syndical, les délégués, les associations académiques, socio-culturelles et sportives. Dans sa déclaration du 29 février 2016, au cours d’une conférence de presse, il a interpellé les autorités sur le renforcement de la capacité de tous les laboratoires des sciences de santé. « Vu la grande urgence, le conseil d’administration de l’association des étudiants de l’Université Félix Houphouët Boigny (AE-UFHB) appelle les autorités compétentes à équiper très rapidement les laboratoires de biochimie et d’anatomie en matériels de TP et à renforcer la capacité des autres laboratoires ».
Les cours de la faculté de médecine de l’UAO de Bouaké basés sur les enseignements dirigés
Le lycée américain (ou Le Village Baptiste) de Bouaké a été transformé en faculté de médecine pour l’Université Alassane Ouattara (UAO) par le gouvernement ivoirien après la crise post-électorale. Selon des renseignements pris auprès des étudiants sur place, cet établissement servait d’école aux enfants des missionnaires américains résidant en Afrique de l’Ouest.
Kpan Jonathan, étudiant en 2ème année de médecine générale à l’instar de ses camarades, rêve de devenir médecin. Cependant, comme ceux d’Abidjan, les étudiants sont confrontés au manque de matériels de travaux pratiques. « Comme les cours sont basés sur les enseignements dirigés (ED), les professeurs utilisent le peu de moyens à leur disposition pour nous enseigner, par groupe de 25 ou 30 étudiants. Cela permet aux 100 étudiants de la 2ème année de mieux suivre et comprendre les cours, même si cela ne saurait combler le manque de matériels de travaux pratiques », indique notre interlocuteur.
Par ailleurs, en plus du manque de matériels de travaux pratiques, un problème d’infrastructures se pose. « C’est la chapelle du ‘’Village Baptiste’’ qui sert d’amphi aux 100 étudiants. Les étudiants de la 4ème année, eux, se font dispenser les cours au Campus III. À part cela, tout se passe bien. Nous attendons toujours que les promesses soient tenues », souhaite Kpan Jonathan. L’un des responsables de la communication de l’université abonde dans le même sens : « Nous avons les mêmes problèmes que les responsables des facultés des sciences de santé d’Abidjan. Le doyen est en séminaire à Grand-Bassam, sinon vous seriez mieux situé. »
Face au manque criant de matériels de TP, le vice-président de l’Université FHB, Pr Affian Kouadio, a eu une rencontre avec les différents responsables des facultés des sciences de la santé et les doyens, en juin 2014, pour trouver un compromis entre l’administration et les enseignants. Il a été décidé, selon le délégué Kouamé Jean-Marc, que les enseignants fassent les cours dans les matières comme la santé publique, l’épidémiologie, la psychologie médicale, voire dans toutes les disciplines où les étudiants n’ont pas besoin de cours de TP. Cette assertion vient confirmer les propos de Diomandé Ismaël : « Au cours des échanges, la date du 15 septembre 2014 avait été avancée pour l’équipement des laboratoires par la présidence de l’Université. Et la période de juin à septembre devait laisser le temps à l’Etat de Côte d’Ivoire de préparer les laboratoires à recevoir les matériels du premier semestre de la 2ème année de la rentrée académique 2014-2015, afin que l’on puisse faire l’évaluation du premier partiel. À la fin du premier semestre, en octobre 2014, le matériel n’a pas été livré comme promis. Par conséquent, en décembre 2014, les cours se sont arrêtés à la faculté des sciences médicales. Les étudiants, de la 3ème année à la thèse, avaient, eux, arrêté les cours deux mois auparavant, soit en octobre 2014. »
En revanche, à partir de la 3ème année, les étudiants de la faculté des sciences médicales sont à cheval sur les TP (contacts avec les mannequins) et les stages dans les CHU pour se familiariser avec les malades, loin de la théorie. Ainsi, pour les étudiants des 4ème, 5ème et 6ème années, les 70% des cours sont réservés aux stages pratiques dans les CHU ; pour ceux de la 7ème année, la formation est basée sur 100% de pratique et en contact avec les malades dans les CHU.
Le délégué de la promotion 2014-0215, Kouamé Jean-Marc soutient que les salles de biochimie médicale et d’anatomie ne sont pas prêtes à accueillir de matériel de TP. « Un problème d’installation de l’électricité dans les salles de biochimie et le manque de paillasses (support de travail sur lequel l’étudiant fait des exercices pratiques) se posent. C’est vrai que nous attendons du matériel, mais les installations de la Société d’eau en Côte d’Ivoire (Sodeci) et de la Compagnie d’électricité (CIE) ont été mal faites dans ces deux salles. Un court-circuit peut intervenir à tout moment vu que des tuyaux d’eau mal installés peuvent causer des dégâts aux installations des fils électriques qui sont déjà en contact avec l’eau dans ces salles », a révélé l’étudiant.
Pour Diomandé Ismaël, étudiant en 6ème année de médecine générale, les apprenants de sa faculté ne doivent pas se focaliser sur les TP qui, certes, sont ‘’nécessaires’’, mais pas ‘’fondamentaux’’ pour la formation. Il opte pour la pratique dans les hôpitaux. « La médecine générale se pratique au chevet du lit du malade, au CHU. Je ne peux pas comprendre qu’un étudiant en médecine générale soit bloqué pour des TP qui ne sont que la base de départ», soutient Diomandé Ismaël. Avant de préciser: « les TP servent à avoir une idée générale de ce qui se passe dans les autres domaines.»
Pour étayer son propos, il a pris l’exemple des étudiants de la 2ème année de la rentrée académique 2013-2014. Pour cette promotion, les TP n’existaient que de nom. Les cours dirigés sans les TP, sont à cheval sur les 3ème et 4ème années. Par conséquent, les TP ne sont importants et nécessaires que pour les étudiants en Faculté de pharmacie. « C’est eux qui travaillent beaucoup dans les laboratoires », a-t-il soutenu. En sciences médicales, c’est environ 2000 étudiants, y compris ceux qui préparent leurs thèses.
L’Université Alassane Ouattara de Bouaké oublié
Face à toutes ces difficultés, par arrêté N°222/MPMBPE/DGBF/DBE2/BM du 8 avril 2016, le ministère auprès du premier ministre chargé du budget et du portefeuille de l’Etat, décide du transfert de crédit d’un montant d’un milliard sept cent vingt neuf millions soixante dix mille cinq cent quatre vingt (1.729.070.580 FCFA). Le cachet du 11 avril 2016 du directeur du compte financier dudit ministère, M. Koné Yaya, fait foi.
Par ailleurs, le document comptable précise que cette somme est transférée ‘’au profit’’ de l’Université Félix Houphouët-Boigny et des centres hospitaliers universitaires (CHU) de Cocody, de Treichville et de Yopougon, gestion 2016. Une ligne budgétaire qui ne profite nulle part à la faculté de médecine de l’Université Alassane Ouattara de Bouaké.
Le jeudi 2 août 2012, le chef de l’Etat, M. Alassane Ouattara a limogé, par un décret, le directeur des finances et du Patrimoine du ministère de l’Enseignement supérieur, M. Adama Méïté, suite à des ‘’problèmes de gouvernance’’ dans la gestion du budget des travaux de réhabilitation de l’Université d’Abidjan. Son limogeage, selon le communiqué de la présidence, fait suite ‘’aux problèmes de gouvernance constatés lors des travaux de réhabilitation de l’Université d’Abidjan’’. Le chef de l’Etat a demandé au premier ministre de diligenter une enquête sur ‘’les conditions d’attribution’’ du marché de réhabilitation de l’Université. « Les travaux de réhabilitation de l’université de Cocody (et d’Abobo-Adjamé) avaient été estimés à 47 milliards FCFA, avant de connaitre une hausse de 20 milliards FCFA, passant du coup à 67 milliards de FCFA au moment de l’exécution du projet, sans que pour autant le cahier de charges ne connaisse un changement ou une modification », indique une source proche de la présidence de la République. L’article 46 du Code des marchés publics est clair : «En ce qui concerne les marchés de l’Etat, les ministres techniques, à l’échelon central ont le pouvoir de signature, lorsque le marché est d’un montant supérieur au seuil du contrôle de validation de la structure chargée des marchés publics». Une affaire restée impunie, dont les étudiants sont les premières victimes. Dans tous les cas, les problèmes ont leurs origines quelque part. Et ce sont les étudiants qui en pâtissent.
Sériba Koné
kone.seriba67@gmail.com
Légende de l’image de la UNE: Le rond-point de l’Université FHB
Encadré 1
De quelle volonté politique parle l’Etat ?
En 2008, l’étudiant D.K.J faisait partie des 5700 étudiants orientés au département d’anglais, pour l’année académique 2008-2009. Cette promotion a été confrontée à un blocage. « Le département d’anglais ne pouvait pas accueillir de nouveaux bacheliers parce que nos prédécesseurs accusaient un retard qu’il fallait rattraper. Nous avons donc dû attendre près d’un an avant de commencer les cours de la 1ère année académique 2008-2009, donc une année perdue», révèle l’étudiant D.K.J.
Selon lui, dans cette faculté de langue, le problème tournait autour du déficit de professeurs, du manque de salles, etc. « Le peu de professeurs disponibles avait du mal à mieux gérer leurs emplois du temps, parce qu’on squattait les FAC des Sciences ou de Médecine pour nos cours », poursuit-il. A l’en croire, le programme étant perturbé, la 1ère année s’est tenue sur 12 mois environ. «Pour rattraper ce retard on devait entamer immédiatement la 2ème année en un seul trimestre, ce qui n’était pas chose aisée. Malheureusement, la volonté des responsables du département et des professeurs à rattraper ce retard a été stoppée par la crise de 2010 », précise-t-il.
Le blocus installé suite à la crise militaro-politique a fortement perturbé l’année académique et brisé le rêve de milliers d’étudiants à partir de la 1ère année, au cours de l’année académique. Depuis lors, D.K.J est devenu gérant de cyber dans un quartier de la commune de Yopougon, lieu qui lui sert de bureau désormais. Il y dispose de deux vieux ordinateurs, d’un appareil photo et d’un scanner. C’est avec ce matériel de seconde main qu’il propose ses services à ses clients pour faire des photocopies, des saisies de rapports de stage et mémoires, etc., en attendant des lendemains meilleurs.
S.K.
Encadré 2
La CAIDP, un simple slogan, malheureusement
Dans ce dossier, nous avons décidé de tout mettre en œuvre pour que les responsabilités soient situées dans la réhabilitation de l’UFHB. Mais hélas ! Du 15 mars 2016 à la publication de ce dossier, les ministères de la Santé et l’Hygiène publique, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, la Société des Infrastructures modernes et de Développement de la Côte d’Ivoire, le Bureau national d’Etude technique et de Développement, qui ont été sollicités, ont opposé une fin de non recevoir. Pour traduire notre volonté d’informer, nous avons transmis les différentes copies de nos courriers par voie électronique, à la Commission d’Accès à l’Information d’Intérêt public et aux Documents publics (CAIDP). Cela fait quatre mois que des ministres, des directeurs de société ont rangé nos requêtes dans les tiroirs. Malgré nos appels et déplacements à leurs secrétariats, nous avons buté sur du roc, silence radio.
Pourtant, le décret N°214-462 du 08 août 2012 portant attribution, organisation et fonctionnement de la CAIDP est précis: “Cette loi reconnaît désormais à toute personne physique ou morale, le droit d’accéder aux informations et documents d’intérêt public détenus par les organismes publics à savoir, l’Etat et ses différents démembrements; les autorités judiciaires dans le cadre de leurs fonctions administratives; les sociétés d’Etat et les entreprises privées accomplissant une mission de service public par délégation, concession ou autorisation de l’Etat”, peut-on lire sur le site: http://www.caidp.ci/
Si des journalistes ne peuvent pas avoir accès à l’information d’intérêt public à cause du refus des ministres du gouvernement qu’en sera-t-il du citoyen lambda ? On peut l’affirmer, le ministre de la Communication est allée trop vite en besogne, dans la mesure où aucun de ses collègues n’est solidaire d’elle sur l’accès à l’Information d’Intérêt public et aux Documents publics. Malgré les sensibilisations de la CAIDP, le ministre la Communication devra expliquer amplement les objectifs, qui ont présidé à la création de cette structure, à ses pairs qui les ignorent encore ou feignent de les ignorer.
S.K
Regards croisés sur les doyens de la faculté des Sciences
Le Professeur titulaire de chimie analytique et bromatologie, doyen de l’UFR sciences pharmaceutiques, Atindehou Eugène, celui de la faculté de médecine, Pr Nandjui Mamsé Béatrice et Pr Gnagne Koffi Yolande doyenne de l’UFR odontostomatologie, tous de l’UFHB de Cocody se sont prêtés à nos questions au cours d’un entretien pour une meilleure approche de la situation qui prévaut dans nos universités.
Pr Atindehou Eugène (Doyen de l’UFR Sciences pharmaceutiques): “Notre préoccupation se situe au niveau de la réouverture des laboratoires”
Quelle explication donnez-vous au manque de matériels dans les laboratoires ?
Cela est la résultante de ce que la nation a vécu. Ce sont les effets collatéraux de la guerre, qui ont entraîné la détérioration du matériel de travail au niveau des bâtiments et de l’équipement. L’Etat se trouve donc devant ces deux grandes difficultés: la réhabilitation des locaux et le rééquipement des laboratoires. Comprenez que la réhabilitation des locaux a pris beaucoup de temps tout de même. C’est vrai que jusqu’en 2015 ce n’était pas totalement fini, mais nous étions à environ 80, voire 90% d’achèvement au niveau de certains bâtiments. En ce qui nous concerne, à l’UFR des sciences pharmaceutiques, notre préoccupation se situe au niveau de la réouverture des laboratoires, en vue des travaux pratiques. Ce qui a nécessité beaucoup de difficultés deux années durant au cours desquelles nous avons dispensé seulement des cours théoriques.
Quel est à ce jour l’état des lieux ?
Aujourd’hui, je peux vous dire que la réhabilitation a été faite. L’équipement, malheureusement, tarde à accompagner la réhabilitation des bâtiments. Il n’est pas totalement livré.
Qu’est-ce qui manque ?
Les produits chimiques et les réactifs manquent dans les laboratoires. À cela s’ajoutent les verreries et de petits instruments de travaux pratiques.
Y a-t-il des soutenances depuis la réouverture de l’Université au niveau de l’UFR des Sciences pharmaceutiques ?
Oui, pour ceux qui avaient déjà obtenu les pré-requis avant les évènements. Mais tous ceux qui devaient faire les travaux pratiques avant de soutenir, ce n’est pas encore le cas. Dieu merci! Aujourd’hui les laboratoires réhabilités pourront recevoir les matériels appropriés. Déjà, grâce à la gestion interne et aux aides glanées çà et là, les TP sont en train d’être réalisés, ce qui permettra de valider les deux années précédentes qui n’ont connu que des enseignements théoriques. Ainsi nous entrerons dans une année universitaire normale d’ici au mois de juin 2016.
Qui de l’Etat et de la SMDCI doit équiper les laboratoires en matériels didactiques ?
C’est un contrat entre l’Etat et la société. Pour nous, c’est l’Etat qui doit réhabiliter et équiper. À ce niveau déjà, nous pouvons dire que l’Etat a fait ce qu’il pouvait. Certes, des empêchements ont fait traîner les choses, mais en attendant, avec le premier lot de matériels réceptionnés, nous avons démarré les TP depuis le mois de janvier 2016.
Rassurez-vous donc qu’il n’y aura pas d’année blanche ?
Je vous disais tantôt que nous démarrerions, au mois de juin 2016, une année universitaire normale. Nous n’attendons plus grand chose pour valider ces années. Mais pour la prochaine année, si nous n’avons pas le nécessaire, la situation sera difficile.
Aux dernières nouvelles, l’Etat serait en train de débloquer une somme importante (plus d’un milliard de francs) pour résoudre définitivement les problèmes d’équipement des laboratoires dans les UFR de Santé.
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Par Sériba K.
Pr Nandjui Mamsé Béatrice (Doyen de la Faculté de Médecine) : “Les problèmes essentiels sont en train d’être résolus”
Madame, pouvez-vous confirmer à ce jour, qu’il y a des soutenances, depuis l’ouverture de l’UFHB ?
Depuis le début des inscriptions, les soutenances sont autorisées.
N’est-ce pas des soutenances qui étaient en instance ?
Lorsque nous sommes arrivés en 2013, il s’agissait de soutenances en instance. Mais depuis 2014, nous avons eu des soutenances, je dirais normales.
Le manque de matériels dans les salles de travaux pratiques n’est-il pas un facteur inhibant?
Non pas vraiment, d’autant plus que les soutenances concernent les étudiants qui sont en fin de cycle. A priori, ceux-là ne sont pas concernés par les problèmes de travaux pratiques, car déjà plus en avance que les autres.
Le problème de matériels dans les laboratoires n’est-il pas une sorte d’épée de Damoclès sur la validation de l’année académique ?
Non pas vraiment. Les problèmes essentiels qui avaient été décelés sont en train d’être résolus, en vue d’avoir une année correcte. Notamment, la dernière mise à disposition pour pouvoir renforcer les équipements qui avaient été livrés, mais qui n’étaient pas fonctionnels. Il s’agit de les rendre opérationnels pour réaliser les travaux pratiques. Cet apport de crédit nous permet, en principe, de faire une année correcte. Il n’y a pas de raison qu’il y ait une année blanche.
Après la réhabilitation, les laboratoires sont-ils prêts à recevoir le matériel ?
Ici, il y a encore certains laboratoires qui ont des problèmes d’électricité. Des dispositions avaient été prises pour que ces problèmes soient résolus. Les gens s’y attellent, mais cela prend juste un peu de temps. Nous sommes donc en attente. A cela s’ajoutent les problèmes d’étanchéité qu’il faut résoudre dans certains laboratoires.
Après la réouverture de l’université, qu’est-ce qui n’a pas véritablement marché pour ne pas être à 100% de matériels dans les laboratoires ?
Je ne sais pas ce qui n’a pas marché. Je ne peux pas savoir ce qui n’a pas marché, d’autant plus que je n’étais pas directement responsable des équipements. Par contre, ce que je peux constater, c’est que les équipements ont mis du temps à arriver. Ils ont été livrés, mais il y avait des problèmes d’installation.
En tant que doyen, vous en avez fait vos préoccupations auprès de la hiérarchie. Qu’est-ce vous revenait en terme d’informations ?
Il était plutôt question de retard de livraison en général.
Trois années durant…
Ecoutez, je ne vais pas mettre en doute ce que les gens disent. Je m’en tiens à ce qu’ils disent.
Par S. Koné
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Pr Gnagne Koffi Yolande (Doyen de l’UFR Odontostomatologie UFHB): “Notre équilibre n’a pas encore été retrouvé”
En 2010-2011 et 2011-2012, la Faculté d’odontostomatologie a connu deux années blanches à cause de la réhabilitation de l’UFHB. Depuis 2013, les enseignants privilégient les cours théoriques, selon les étudiants. Qu’en est-il exactement ?
Ce n’est pas que les professeurs ont des priorités, cela s’impose à eux. On ne peut que faire des cours théoriques à l’issue des perturbations de 2010-2011, lorsqu’il y a eu la perte de tous nos matériels et des équipements. Il faut noter aussi la détérioration du cadre de travail. Tout ce qui était possible de faire, ce n’était que des cours théoriques.
En avril 2016, le gouvernement a débloqué plus d’un milliard FCFA, en vue d’une solution pour les questions de santé. Et ce, au profit de l’UFHB et des Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) de Cocody, de Treichville et de Yopougon, gestion 2016. Pensez-vous que cette somme pourra résoudre le problème des équipements du laboratoire de l’UFR d’Odonto ? Sinon, à combien de FCFA évalue-t-on vos besoins ?
Nous avons déjà exprimé tous nos besoins. Je peux vous dire que la somme d’un milliard FCFA ne suffira pas. Car l’UFR que je dirige “creuse’’ beaucoup, déjà en pourcentage et en coût de fournitures techniques. Nous avons une dotation de 50 millions Fcfa. Cela est insuffisant pour faire un certain nombre de travaux pratiques. Les 50 millions dont nous disposons servent seulement pour le tiers de l’effectif, soit environ 16 étudiants. Si vous multipliez, cela fait 50 millions par 3. Il faut donc 150 millions Fcfa pour tous les étudiants qui font les TP. Or, l’on entend dire que nous avons un effectif de 50 étudiants et que, par conséquent, les 50 millions sont suffisants. Pour que la formation soit complète et répondre aux normes internationales, il faut beaucoup plus d’argent. On espère que progressivement cela va se faire. Quant à nous, nous sommes reconnaissants de ce qui a été dégagé depuis le début, parce qu’on avait vraiment tout perdu. Mais nous attendons encore plus, car nous avions déjà des demandes non satisfaites. Notre équilibre n’a pas encore été retrouvé. Sur 50 fauteuils, nous n’avons pu acquérir que 45. Nous étions en priorité sur la liste de l’Etat, d’autant plus qu’on ne pouvait vraiment rien faire. Mais entre temps, on a accordé la priorité à d’autres facultés.
Je ne peux pas vous donner tous les chiffres, parce que notre structure est très spécifique. Toutefois, ce que je peux dire, c’est que les besoins de l’UFR d’odontostomatologie s’évaluent à plusieurs centaines de millions FCFA par département. Eu égard à la spécificité et à la technicité de cette UFR qui s’appuie sur beaucoup d’équipements et de matériels très coûteux. Je ne connais pas le pourcentage prévu, mais je pense que le gouvernement va en tenir compte de façon à ce que chacun puisse avoir une partie par priorité.
Où en sommes-nous avec le problème d’étanchéité au niveau des salles de laboratoire qui doivent accueillir les matériels ?
C’est un constat général. Des problèmes d’étanchéité se posent effectivement dans certains bâtiments. La réhabilitation était en cours…Mais il fallait commencer les cours. S’il fallait attendre la fin totale des travaux, on ne commencerait certainement pas.
Eu égard à toutes ces difficultés, peut-on éviter la troisième année blanche à l’UFR d’odontostomatologie ?
Je ne parlerais pas d’année blanche, d’autant plus que je suis à la tête de la seule faculté qui, avec un minimum de moyens, a réussi à finir déjà l’année 2014-2015. En 2015-2016, certaines facultés viennent à peine de démarrer les cours.
Qu’est-ce qui manque pour que vos laboratoires soient totalement à l’abri du besoin ?
Il s’agit de beaucoup de matériels consommables qui coûtent excessivement cher. Et c’est dans toutes les disciplines. Il manque des salles de TP, les laboratoires de recherches qui attendent d’être équipés. Ce sont au total les consommables et les gros équipements.
Confirmez-vous que l’espoir est permis?
Pour moi, l’espoir est permis, parce que, du début au stade actuel, il y a un effort louable à saluer. Mais, ce n’est pas suffisant parce que nous sommes arrivés à une étape où, par rapport à d’autres facultés, nous avons quand même fait un pas en avant.
Nous avons reçu un petit apport qui nous a permis de retrouver notre équilibre d’antan. Aussi, avec la bonne volonté des enseignants et la compréhension des étudiants, les cours et les TP déjà effectués sont acceptables.
Quel message, lancez-vous aux autorités?
Il faut encourager notre gouvernement. Il n’est pas donné à tous les pays d’avoir des gouvernants aussi compréhensifs. Cependant, il faut pouvoir associer les personnes qui font la formation dans le choix du matériel, dans le choix même des fournisseurs. Ensuite, la démarche budgétaire est trop lourde pour des institutions scientifiques, et de surcroît des Sciences de la santé. S’il faut attendre d’avoir trois factures, les comparer et choisir la moins chère, vraiment cela ralentit le système.
Par ailleurs, cette lourdeur retarde le paiement des fournisseurs. Du coup, on ne peut pas faire de commandes parce que nos dettes ne sont pas apurées, par conséquent, on ne peut pas commencer de TP. Cela nous oblige aussi à reporter et à décaler les années académiques. C’est un plaidoyer pour que ce système budgétaire soit revu et que le montant alloué soit dégagé au plus vite. Il faut également qu’on puisse avoir un spécialiste en la matière pour régler le problème.
Tous ces fournisseurs qu’on sollicite ici et là, s’ils ne sont pas spécialisés, ils ne nous arrangent pas. Même si on traite gré à gré, on ne doit pas être complaisant. Les fournisseurs qui sont habitués à nos réalités sont prompts à anticiper pour nous proposer des solutions quelquefois moins coûteuses, et même à pré-financer le matériel.
Je reviens, pour terminer, dire que l’effort du gouvernement est louable, mais nous l’encourageons à aller au-delà. Nous souhaitons aussi l’implication du ministère de la Santé afin qu’il prenne en compte les sites de stages pour finir la partie formation clinique et théorique. Je vous disais tantôt que nous n’avons pas obtenu les 51 fauteuils. On aimerait bien en avoir plus. Ce sont des projets que nous sommes en train d’élaborer avec des structures de la place, que nous présenterons au ministère de la Santé.
Nous sommes dans l’attente. Des promesses ont été faites et nous attendons qu’elles soient tenues. Nous comptons, par ailleurs, sur les autorités pour revoir le système. Il nous faut une ligne différente de fonctionnement de budget. On leur demande de nous laisser le soin de choisir le matériel et nos fournisseurs. Nous voulons la célérité de la livraison de nos besoins pour pouvoir atteindre nos objectifs. Après, les décideurs sont libres de faire un audit. C’est du matériel de la santé, ça n’attend pas. Quand on n’a pas le matériel, rien ne peut être accompli. Nous sommes optimistes et comptons sur la bonne compréhension du gouvernement.
S.K
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