France: un prêtre égorgé pendant une prise d’otages dans une église
Une prise d’otages a eu lieu dans une église de la commune de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de la ville normande de Rouen, ce mardi 26 juillet. Deux hommes armés de couteaux ont retenu en otages cinq personnes dans ce lieu de culte catholique, avant d’être abattus par les forces de l’ordre. Le prêtre a été égorgé. Une autre personne est grièvement blessée. Le chef de l’Etat, depuis les lieux de l’attaque, a déclaré que les assaillants se réclamaient du groupe Etat islamique.
Selon les premiers éléments d’enquête recueillis par la presse, deux individus se sont introduits vers 10 h du matin dans l’église de la rue Gambetta, à Saint-Etienne-du-Rouvray, par une porte arrière pendant l’office matinal. Ils étaient en possession d’armes blanches.
Lorsque les deux hommes sont arrivés, étaient présents dans l’église, outre le prêtre, deux religieuses et deux fidèles. Une religieuse aurait réussi à s’enfuir des lieux, parvenant à prévenir les autorités. La Brigade de recherche et d’intervention (BRI) a été déployée sur place aussitôt.
« Vers 11 h, l’intervention des forces de l’ordre était terminée », assure le site internet du journal Paris Normandie. Les deux preneurs d’otages ont été abattus par la BRI alors qu’ils sortaient de l’église couteau à la main, relate la presse.
Un paroissien a été blessé grièvement, il serait entre la vie et la mort. Le prêtre qui conduisait la messe, âgé de 84 ans, est décédé. Il s’appelait Jacques Hamel et officiait depuis dix ans dans cette paroisse. Il a été égorgé.
La section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisi de l’enquête. Les investigations ont été confiées à la sous-direction antiterroriste (SDAT) et à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Les autorités mobilisées
Le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et le président François Hollande, qui connaît bien la région, ont modifié leur agenda et sont passés sur les lieux de la prise d’otages à la mi-journée. Avant de repartir, François Hollande a assuré que cette attaque était l’œuvre de « deux terroristes se réclamant de Daech ». « Nous devons mener cette guerre » contre l’organisation Etat islamique « par tous les moyens », a ajouté le président.
« La France entière et tous les catholiques sont meurtris », « nous ferons bloc » face à cette « attaque barbare », a déclaré le Premier ministre français Manuel Valls via son compte Twitter. Le vicaire général de Rouen, Philippe Maheut, s’est rendu sur place aussi, en l’absence de l’archevêque Dominique Lebrun, actuellement à Cracovie pour les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ).
Ce dernier, qui s’est exprimé lors d’une conférence de presse depuis la Pologne, a également publié un communiqué : « Je crie vers Dieu, avec tous les hommes de bonne volonté. J’ose inviter les non-croyants à s’unir à ce cri », a-t-il indiqué. « L’innommable arrive », ajoute-t-il, indiquant qu’il repartait sans délai pour la France : « Mon devoir est d’être près de la communauté choquée. »
François Hollande recevra Mgr Dominique Lebrun mardi soir à l’Elysée, puis réunira mercredi matin la Conférence des représentants des cultes en France (CRCF), qui regroupe depuis 2010 six instances responsables des Eglises chrétiennes, de l’islam, du judaïsme et du bouddhisme.