FPI : La longévité carcérale de Gbagbo expliquée par Affi N’Guessan #Politique
CIV-lepointsur.com (Abidjan, 25-1-2015) Décidément, les militants du Front populaire ivoirien(FPI) ne finiront pas de surprendre. Après avoir eux-mêmes fragilisé leur formation politique par le boycott des activités politiques de la Côte d’Ivoire et la scission du parti en deux, ils essaient de donner une explication à la longévité carcérale de Laurent Gbagbo, le leader incontesté du Fpi.
C’est Pascal Affi N’Guessan qui a annoncé les couleurs samedi 23 janvier 2016 à l’occasion d’une cérémonie de présentation de vœux des femmes du Front populaire ivoirien au président du parti. « Les dissensions que nous avons connues ont retardé le processus pour que le président Gbagbo nous revienne », a indiqué le successeur de Laurent Gbagbo à la tête du parti à la rose.
Un aveu qui vient conforter ceux des observateurs de la scène politique ivoirienne qui avaient vite fait d’annoncer que le transfèrement de Laurent Gbagbo le 29 novembre 2011 à la prison de la Cour pénale internationale est la conséquence des incohérences de sa formation politique dans leur position. Qui, alors que celui-ci était encore incarcéré à Korhogo dans le Nord de la Côte d’Ivoire, s’est mise dans une position de belligérance totale avec le nouveau pouvoir, plutôt que d’engager des démarches conciliatrices pour le maintien de leur leader en Côte d’Ivoire.
Hélas ! Ce qui devait arriver arriva avec le transfèrement de l’ancien Président vers la Haye, où il doit répondre de graves chefs d’accusation, dont des crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Cependant, une fois interné à la prison de Scheveningen, le fossé de la division s’est davantage creusé entre les militants dont un camp se reconnait au président statutaire, parce que légalisé par les textes et un autre à Sangaré Aboudramane, chef de file des frondeurs.
La preuve en a été donnée pendant les obsèques de la mère de Laurent Gbagbo. A cette occasion, sous la houlette de leur chef de file, les différentes étapes de l’hommage du Fpi ont été interdites au camp de Pascal Affi N’Guessan. Mieux, lors de l’élection présidentielle du 25 octobre 2015, par un boycott sans précédent, les frondeurs ont fait subir une cinglante défaite au candidat du Front populaire ivoirien, qui n’a récolté que 9,29 % des suffrages.
Evidemment, le fossé qui sépare désormais les deux camps au sein du Front populaire ivoirien a fini par faire perdre de vue l’essentiel qui, en principe devait être la libération de Laurent Gbagbo. Et pour réussir ce pari, il aurait fallu aux deux parties de s’unir et s’adresser d’une seule et même voix aux autorités ivoiriennes. A ce prix, le Front populaire ivoirien aurait constitué un contrepoids de taille qui aurait eu pour conséquence d’influencer les décisions politiques du pays.
Idrissa Konaté
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