Politique

Forces Armées de Côte d’Ivoire : Quand la force spéciale dévoie sa mission et se discrédite #Mutinerie


CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 10-2-2017) Lorsqu’elle était portée sur les fonts baptismaux, juste après l’investiture du Président Alassane Ouattara qui s’était tenue le 21 mai 2011, les populations et encore moins les dirigeants étaient loin de s’imaginer que les éléments de la force spéciale se dresseraient contre le pouvoir et semer le désarroi au sein des citoyens. D’autant que celle-ci avait pour principale mission de mener des opérations spéciales dans le cadre d’un conflit non conventionnel comme ce fut le cas le dimanche 13 mars 2016.

Et pourtant, à la surprise générale, ce dernier rempart sur lequel le pouvoir Ouattara a fondé tous ses espoirs, en termes de riposte appropriée à la moindre attaque, s’est illustrée de la pire des manières, le mercredi 8 février 2017 en entrant en mutinerie pour exiger des primes et exprimer  des griefs contre leurs chefs comme les 8400 sergents et caporaux des Forces armées de Côte d’Ivoire qui, depuis Bouaké avaient initié la première mutinerie de l’armée à partir du vendredi 6 janvier 2017.

Bien entendu, cette situation ponctuée par des tirs à l’arme lourde a entraîné des conséquences fâcheuses sur l’activité économique à Adiaké, localité où les éléments de la force spéciale sont basés. Aux dernières nouvelles, l’on dénombre plusieurs blessés qui ont été évacués pour des soins intenses sur Abidjan. Après des négociations avec la hiérarchie militaire, tout semble rentré dans l’ordre. Mieux, les mutins auraient demandé pardon aux autorités, comme ce fut le cas à Bouaké il y a quelques semaines.

A la lumière de ce qui précède, l’on est en droit de se demander ce qui ne va pas réellement au sein de l’Armée pour que les 2600 acteurs d’une unité aussi importante qui, plus est, concentre en son sein toutes les armes lourdes, se mutinent et que deux jours après, les mutins affirment la main sur le cœur s’être trompés. En tout état de cause, et à la loupe des différents soulèvements, force est de reconnaître que le gouffre de la confiance entre les soldats et le régime s’est profondément élargi.

Il est donc temps que les différentes préoccupations des militaires soient prises avec beaucoup de sérieux. Mieux, il serait intéressant pour les détenteurs du pouvoir de revoir leur copie en termes de favoritisme vis-à-vis d’une quelconque unité et placer tous les soldats sur le même pied d’égalité. La République s’en porterait mieux.

Idrissa Konaté

 

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