ECHOS DES REGIONS

Foncier rural à Biankouma/Après les affrontements de l’an dernier, les autochtones dans une logique de vengeance


Abidjan-07-03-16(lepointsur.com)En dépit de l’implication des autorités administratives politiques et judiciaires, la situation est  encore tendue dans la localité de Dio, SP Biankouma. Alors qu’on croyait les évènements de l’an dernier oubliés, autochtones et allogènes se regardent  toujours  en chiens de faïence

« Nous avons peur présentement. La dernière fois , des jeunes de Dio sont venus dans le champ de l’un de nos compatriotes et ont intimé l’ordre à ceux qu’ils ont trouvé de les suivre. Ce que ces travailleurs ont refusé. Le lendemain, ils sont allés dans le campement et ont clamé haut et fort qu’ils vengeront la mort de leur frère.  Nous ne savons plus quoi faire. Nous avons pensé que tout était fini avec l’intervention des autorités préfectorales, judiciaires et politiques, que non »,

Ces propos sont de Zoungrana Stanislas, président des jeunes ressortissants du Burkina. Selon lui,  chaque jour, il subit le courroux des jeunes yacouba. « Nos pieds de Cacao sont coupés nuitamment ou bien nos champs sont carrément incendiés. C’est déplorable et nous demandons pardon à nos tuteurs de nous aider et nous laisser travailler pour qu’ensemble, nous puissions développer ce département », plaide-t-il.

Selon Stanislas Zoungrana, des intimidations, des menaces de mort en passant par des coups bas sont devenus aujourd’hui, monnaie courante. « Nous ne sommes plus prêts pour collaborer avec les burkinabé. Nous demandons purement et simplement qu’ils se retirent de nos forêts. Ils sont méchants. Les nuits, ils brûlent nos champs. Nous pouvons pardonner, mais jamais nous n’oublierons pas ce qui nous est arrivé l’an dernier. Nous n’allons pas laisser cette histoire tant que nous voyons ces meurtriers déambuler dans nos villages et nos forêts », lancent des jeunes déterminés sous le sceau de l’anonymat.

Le préfet du département de Biankouma, N’dri N’guessan Apollinaire, pour sa part souhaite ramener tous les partis en conflit à la raison. «  J’ai reçu deux jeunes du village de Dio. Ils m’ont laissé entendre que les burkinabé incendiaient leurs champs et coupaient par la suite les pieds qui résistaient au feu. Ils m’ont dit plein de choses. Je leur ai demandé s’ils avaient vu des burkinabé s’adonner à ces pratiques. Les choses se compliquent chaque fois que nous abordons les temps de défrichage. Mais nous allons tout mettre en œuvre pour ne pas que les évènements malheureux de l’an dernier ne se répètent dans notre circonscription », tel est le vœux du  préfet de Biankouma.  Pour joindre l’acte à la parole, l’autorité compte instruire le sous-préfet,  afin de rencontrer les deux parties  pour aplanir les différends.

Doumbia Balla Moise(Correspondant régional)

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