Fin tragique de Mlle Kourah Traoré #CIV
Lepointsur.com (Abidjan le 6-6-2015) Les réseaux sociaux se sont enflammés depuis le 2 juin 2015 pour présenter une jeune demoiselle, Kourah Traoré, comme une braqueuse, abattue par les forces de l’ordre en compagnie de 4 de ses complices dans le quartier d’Agban dans la commune d’Adjamé.
Bavure policière ou veut-on salir la mémoire de Kourah Traoré #CI ?
En effet, 3 hommes et 2 femmes fusillés à bord d’un taxi, dont une certaine Malo Keïta, vendeuse à Séguela qui aurait fait le voyage en compagnie de Kourah mais pas parente. Seulement, les faits font plutôt état de bavure.
Séguela, 2 juin 2015, il est 6:30 du matin lorsque Kourah Touré, 23 ans s’installe dans le car. Elle prend congé de sa mère, rejoindre son père à Abidjan pour observer le jeûne du mois de Ramadan. Kourah Touré qui a eu son BTS en comptabilité en 2014, effectue un stage au trésor de Séguela.
Ce mardi à 14h, Kader Sidibé, une connaissance depuis Séguela, souhaite avoir de Cissé Djénéba, étudiante en tourisme, amie d’enfance de la défunte, confirmation de l’arrivée de cette dernière sur Abidjan. Il l’invite à aller l’accueillir en taxi à Yopougon-Siporex où elle a l’habitude de descendre. Kaourah Touré n’arrivera jamais… Inquiète, son amie Cissé Djénéba se rend au domicile du père de sa meilleure amie aux environs de 18h. Son téléphone sonne dans le vide.
Cependant, Kader Sidibé apprend depuis Séguela que deux braqueuses ont été abattues par des agents Ccdo (Centre de commandement des décisions opérationnelles) à Abidjan. Il l’annonce à Cissé Djénéba qui, à son tour imprime l’information de la toile et le présente au père de la petite. Traoré Souleyman, commerçant de 47 ans, garde son calme et se rend à la morgue d’Anyama pour avoir le cœur net. Le premier tiroir de la morgue d’Anyama confirme l’horreur. Le corps inerte de sa fille entaché de sang a le dos criblé de balles… Pour lui, traiter sa fille de braqueuse est plus qu’insoutenable : « Allah me l’a donnée, Allah me l’a reprise ; mais j’insiste pour dire que ma fille n’est pas une braqueuse. »
Dans un silence qui trahit le désarroi de la famille éplorée, Kourah Traoré est enterrée au cimetière de Yopoudon. Quelques unes de ses tantes abasourdies dans la douleur, étreintes et inconsolables s’indignent d’une autre bavure de trop des forces de l’ordre alors supposées protéger la population. « Des bavures sans sanctions » sanglote l’une d’entre elle.
« Que la police ivoirienne se professionnalise. Kourah, « la viellle » n’est pas une bandite ou une braqueuse, elle vient d’une famille noble… on attend toujours la version officielle de la police quant à ce qui s’est réellement passée. Même les malfrats ont droit à une justice équitable, pas la mort. Que justice soit donc rendue », lance sa tante Traoré Saly Tina.
De quoi aurait-il été question ? Police, CCDO ? Le taxi emprunté faisait-il l’objet d’une recherche du côté de la police criminelle ? Le chauffeur aurait-il refusé d’obtempérer, ne laissant aucune autre alternative aux forces de l’ordre que d’ouvrir le feu ? La Jeune Kourah aurait-elle été prise en otage ? L’enquête en cours répondra, l‘on espère, à toutes ces questions. Néanmoins, Kourah Traoré, comme l’atteste de nombreux témoignages, était une jeune demoiselle réservée et consciencieuse. La traiter de braqueuse aussi rapidement a tout l’air d’une mascarade qui ne dit pas son nom. La rédaction adresse toutes ses condoléances à la famille attristée et, que l’âme de la defunte repose en paix.
Kakaou Nda
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