[FATA 2025] Le commissaire général Djeka Kouadio appelle les Africains à un réveil par le retour aux sources culturelles
À Sakassou, en clôture du FATA 2025, le commissaire général Djeka Kouadio Jean-Baptiste Arsène appelle à un retour lucide aux racines culturelles africaines, marquant une étape symbolique avec la pose de la première pierre du Centre Culturel Waoulé, pilier d’une renaissance identitaire et spirituelle.
Sakassou, le 16 juillet 2025 (lepointsur.com) – Après quelques jours de vibrations culturelles à Sakassou, le Festival des Arts et Traditions Akan (FATA) a refermé ses portes, laissant un message puissant : le retour de l’Africain à sa culture pour réancrer l’humain dans son humanité. Djeka Kouadio Jean-Baptiste Arsène, commissaire général, est revenu sur cette vision lors d’un entretien avec la presse nationale, réaffirmant que la culture est une source vivante permettant à l’Africain de se réapproprier son identité.
Une renaissance culturelle et spirituelle
Le FATA n’est pas qu’un événement festif. Il est un espace de renaissance culturelle et spirituelle, invitant chaque Africain à renouer avec ses racines pour mieux affronter l’avenir. À travers le concept du Waoulé, le festival encourage la réappropriation des langues, des valeurs et des traditions africaines dans une approche de paix et d’harmonie avec l’environnement.
« Nous voulons que l’Africain reprenne contact avec son histoire », a déclaré le commissaire général, rappelant que les proverbes, les sons et les traditions des anciens demeurent une source intarissable de savoir.
La jeunesse au rendez-vous
L’édition 2025 s’est distinguée par une forte mobilisation de la jeunesse, consciente que le FATA est un chemin de renaissance et non un espace de luttes politiques.
« On ne peut pas avoir une nouvelle igname sans planter l’ancienne sous terre », a illustré Djeka Kouadio, soulignant l’importance des racines dans la construction de l’avenir.
Vers la construction d’un Centre Culturel et de l’Académie Waoulé
Moment fort de cette édition : la pose de la première pierre du Centre Culturel et de l’Académie Waoulé à Sakassou, berceau du peuple Akan. Le centre comprendra une bibliothèque, un espace de débat et un lieu d’expérimentation pour préserver et moderniser les savoirs oraux, tout en actualisant les langues akan et alliées.
Le commissaire général a lancé un appel aux fils et filles d’Afrique ainsi qu’à la diaspora pour soutenir ce projet, tout en invitant les détenteurs de savoirs traditionnels à contribuer à l’enrichissement de ce futur centre.
Cap sur 2026 : vers un mariage culturel et cultuel
Pour l’édition 2026, le FATA ambitionne d’élargir ses partenariats avec le Brésil, le Cap-Vert, la Martinique et le Bénin afin de renforcer le « mariage culturel et cultuel » dans un esprit de respect des différences, pour offrir une édition encore plus vibrante et humaine.
Un festival de lumière malgré les défis
Malgré des difficultés financières, le FATA a su mobiliser la population, avec en point d’orgue le concert de l’artiste Kajeem, symbole d’une parfaite fusion entre modernité musicale et traditions africaines.
« À chaque fois, je suis profondément ému, et c’est cela, la vie », a confié Djeka Kouadio en clôturant le festival.
Le FATA dépasse le cadre d’un simple festival : il est un appel à la réappropriation des langues, des valeurs et des spiritualités africaines, nécessaires pour rééquilibrer un monde en quête de sens.
Médard KOFFI, envoyé spécial à Sakassou