[FATA 2025] Clap de fin sous les honneurs et les fondations d’un avenir culturel à Sakassou
La 3ᵉ édition du Festival des Arts et Traditions d’Akan (FATA) s’est achevée le 13 juillet 2025 à Sakassou avec la pose de la première pierre d’un Centre Culturel FATA, affirmant la volonté d’ancrer durablement l’identité culturelle waoulé au cœur du Gbêkê.
Sakassou, le 15 juillet 2025 (lepointsur.com) – Clôturée en apothéose par la pose symbolique de la première pierre du futur Centre Culturel FATA, la 3ᵉ édition du Festival des Arts et Traditions d’Akan (FATA) s’est tenue du 1ᵉʳ au 14 juillet 2025 à Sakassou, ville royale du centre de la Côte d’Ivoire. Un terrain de 10 lots, variant entre 500 et 600 m², a été choisi pour accueillir cette infrastructure phare dédiée à la préservation et la transmission du patrimoine akan.
L’acte fondateur a été accompli par Nanan Kouadio Kouassi, Chef de Oualèbo, représentant Sa Majesté Nanan Kouakou Djè II, Roi des Akans. Cette cérémonie solennelle s’est tenue en présence de nombreuses personnalités culturelles et institutionnelles, témoignant de l’ampleur du projet et de sa portée au-delà des frontières ivoiriennes.
La Représentante du ministère de la Culture, Docteur Danielle Kouamé, de la direction régionale de Gbêkê, a souligné l’engagement de l’État à accompagner les initiatives locales de préservation culturelle. Étaient également présents la princesse Abla Pokou, figure historique emblématique, le conseiller spécial du Consul honoraire du Bénin, Aïssi Francis Barnabé, ainsi que Michel Charmasson, venu de France, traduisant l’intérêt international croissant pour le patrimoine akan.
Une édition sous le sceau du Bénin et de l’unité waoulé
Placé sous l’égide du Ministère de la Culture et de la Francophonie, et sous la haute autorité de Sa Majesté Nanan Kouakou Djè II, 14ᵉ souverain du royaume waoulé, le FATA 2025 a eu pour pays invité d’honneur le Bénin, dans une dynamique d’ouverture panafricaine. Le thème fort de cette édition, « Levée des cloisonnements du champ de conscience baoulé pour une nation Waoulé unifiée », a mis l’accent sur l’enracinement culturel comme levier d’unité et de renaissance identitaire.
Une programmation riche en savoirs et émotions
L’ouverture officielle, le 8 juillet, a réuni le maire de Sakassou, des représentants du ministère de la Culture à travers la direction régionale de Gbêkê, le chef de Oualèbo, Nanan Kouadio Kouassi, ainsi que Michel Charmasson, venu de France, témoignant de l’intérêt international croissant pour le patrimoine akan. Le Bénin, pays invité d’honneur, a marqué cette édition par une forte délégation conduite par Aïssi Francis Barnabé, conseiller spécial du Consul honoraire du Bénin.
Au programme, une diversité d’activités :
Une conférence anthropologique animée par le Pr Diamoi Joachim Agbroffi sur le rôle symbolique de la femme dans la société matrilinéaire Akan,
● Soirée « Komians »,
● Un atelier artistique pour enfants avec l’artiste plasticienne Ozoua Harmonie,
● Des concours de danses traditionnelles et d’Awalé,
● Et surtout, le Grand Concert Waoulé, moment fort du 12 juillet, avec Kajeem, artiste engagé, qui a enflammé la Place Bédié.
« Un petit symbole pour de grandes contributions » : des ambassadeurs décorés
Dans une démarche novatrice, le Commissariat général du FATA, conduit par Djeka Kouadio Jean-Baptiste Arsène, a procédé à une distinction symbolique des personnalités qui soutiennent activement la culture. Plutôt que des trophées classiques, des pin’s estampillés « Un petit symbole pour de grandes contributions » ont été remis à divers acteurs : le maire de Sakassou, le chef de Oualèbo, des représentants du ministère, et en première ligne, la Docteure Danielle Kouamé, première Ambassadrice du FATA.
« Nous ne faisons pas dans le folklore décoratif. Ceux qui participent à l’enracinement culturel sont pour nous de véritables ambassadeurs », a expliqué le commissaire général, soulignant que même le logo du FATA — inspiré de l’emblème royal Oualèbo — renferme un message fort : une poule protégeant ses poussins, à l’image de la culture qui protège son peuple.
Une clôture solennelle et porteuse d’avenir
Prenant la parole au nom du ministère de la Culture, la Docteure Danielle Kouamé a exprimé son admiration pour l’engagement des organisateurs et a réaffirmé l’appui de l’État ivoirien aux initiatives culturelles de terrain. Elle a conclu la cérémonie par une déclaration solennelle de clôture du festival, saluant l’ambition du FATA à faire de Sakassou un pôle de rayonnement culturel.
Un centre culturel pour pérenniser l’héritage
Avec la pose de la première pierre du Centre Culturel FATA, c’est tout un rêve de transmission, de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine akan qui prend forme. Ce futur espace, qui verra le jour sur un îlot de 10 lots, sera un lieu d’exposition, de formation, de recherches et de rencontres, à l’image des aspirations du FATA : reconnecter les peuples à leurs racines et aux valeurs d’unité.
Médard KOFFI, envoyé spécial à Sakassou