Politique

Face à l’épidémie Ebola/ Alphonse Douati (FPI) : « Les populations ont été abandonnées »


Docteur DOUATI Alphonse 10ème Vice – Président du FPI chargé du Suivi de l’Action Gouvernementale (Dr).

Docteur DOUATI Alphonse
10ème Vice – Président du FPI chargé du Suivi de l’Action Gouvernementale (Dr).

Le dixième vice-président du Front Populaire Ivoirien chargé suivi de l’action gouvernementale, Alphonse Douati  a animé une conférence de presse vendredi 28 mars 2014, au QG de Laurent Gbagbo sis à Attoban, sur le thème : « Analyse et proposition du FPI face à l’épidémie  Ebola qui menace la Côte d’Ivoire« .

« Analyse et proposition du FPI face à l’épidémie  Ebola qui menace la Côte d’Ivoire« .  Voici l’intégralité de sa déclaration.

Mes dames et messieurs

–          chers amis de la presse nationale et internationale ;

 

–          camarades membres de la Direction du FPI : Secrétaires Nationaux, membres du comité Centrale,  membres du Comité de Contrôle ;

 

–          camarades membres des Directions des structures spécialisées et des structures d’activités ;

 

–          camarades militantes, camarades militants, camarades membres du cabinet de la Secrétaire Nationale chargée de la santé et de la lutte contre le SIDA;

chers amis journalistes.

Je voudrais vous saluer et surtout vous remercier pour avoir répondu si nombreux à notre invitation. Nous sommes d’autant plus ravis qu’en moins de dix (10) jours, vous consentez à faire grandement écho des activités du FPI :

–          le jeudi 20 Mars 2014, vous couvriez magistralement la conférence de presse du Président du Parti, le premier ministre Pascal Affi N’GUESSAN. Conférence qui annonçait la décision historique et souveraine du FPI d’appeler au boycott du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) et des auditions  de victimes de la crise de  2002 à 2011 ;

–          le mercredi 26 Mars 2014, vous avez manifesté le même intérêt pour la naissance de la plateforme des Partis  d’opposition dénommée ‘’ Alliance des Forces Démocratique de Côte d’Ivoire’’ ( Alliance) ;

–          ce matin, vous êtes à nouveau mobilisés pour couvrir ce point de presse.

Tout cela dénote du grand intérêt que vous accordez au FPI, le plus grand Parti politique de Côte d’Ivoire. Soyez – en sincèrement remerciés.

Le thème de notre entretien porte sur lanalyse et les propositions du FPI face à l’épidémie de la fièvre Ebola qui menace la Côte d’Ivoire.

En effet, comme chacun d’entre nous le sait, un pays ami et frère, la  république de Guinée Conakry partageant avec le nôtre de longues et poreuses frontières, connait une grave épidémie de fièvre Ebola  qui n’arrête pas de s’étendre avec des dizaines de perte en vie humaine. C’est le lieu, avant tout propos de présenter au nom de la direction du FPI et de son Président, Pascal Affi N’GUESSAN les profondes condoléances et les compassions de notre Parti au peuple frère de Guinée.

Mesdames et messieurs les journalistes, en pareilles circonstances et par ‘’principe de précaution’’ tous les pays voisins procèdent à la prise de mesures préventives pour se prémunir de l’irruption d’éventuels foyers de maladie sur leur sol respectif.

Dès lors, procéder à un examen de l’efficacité des mesures arrêtées par le gouvernement et de leurs effectivités et formuler des propositions idoines constituent l’essence du présent point de presse dont  l’exposé liminaire portera sur:

 

1)     l’aperçu général et succinct sur la fièvre Ebola ;

 

2)     la présentation et les commentaires des mesures gouvernementales en Côte d’Ivoire ;

 

3)     la position et les propositions du FPI.

 

I.                    APERÇU GENERAL ET SUCCINCT

 

 

1.1.           Historique

 

Ebola est le nom d’une petite rivière, près du village de Yambuku, au Nord de la république du Congo ex ZAÏRE). Le village atteint par le virus se situait près de cette rivière qui a donné son nom à la maladie.

Le virus d’Ebola est apparu pour la première fois chez l’homme en 1976, simultanément au soudan et en République démocratique du Congo.

Depuis cette date, des épidémies et des contaminations sont régulièrement détectées presque chaque année.

La plus grande épidémie d’Ebola recensée  avait fait 280 morts au CONGO, en 2007, mais de nombreuses flambés épidémiques ont été recensées depuis l’apparition du virus en 1976, et ce, presque chaque année. La dernière épidémie date de 2012, et avait touché l’Ouganda et la RDC. Aucun cas n’a été signalé en 2013.

Le virus Ebola a refait son apparition en début d’année en Guinée où plusieurs dizaines de personnes sont mortes, six cas suspects ont été détectés au Liberia et deux en Sierra Leone. Une souche de ce virus sauvage ont été détectées en Côte d’Ivoire et particulièrement dans le parc de TAÏ. Les spécialistes l’ont baptisée Ebola Côte d’Ivoire.

La recrudescence de ces cas suspects ainsi que la possible propagation de l’épidémie a de quoi sérieusement inquiéter la Guinée ainsi que ses voisins.

La fièvre hémorragique fait partie du groupe des maladies dites émergentes ou / et réémergente en ce sens que n’étant pas connues antérieurement, elles font irruption dans la nature comme si un équilibre était rompu quelque part. Ou bien elles avaient disparu du tableau pathologique puis réapparaissent tout brusquement.

 

1.2.             mode de transmission

 

En Afrique, l’infection a été constatée après la manipulation des chimpanzés, de gorilles, chauves-souris, de singes, d’antilopes de bois et de porc épics, d’autres rongeurs retrouvés morts ou infectés dans la forêt tropicale. Le virus se propage aussi entre hommes par transmission interhumaine à la suite  de contacts directs avec le sang, les sécrétions (la sueur, les larmes, la salive, les urines, le sperme, les sécrétions vaginales, les selles, les vomissements), les organes ou les liquides biologiques des personnes infectées, les rituels au cours desquels les parents et amis du défunt sont en contact avec son corps.Il est à noter que certains animaux comme les chauves – souris constituent des réservoirs dits silencieux. C’est-à-dire porteurs de virus sans en souffrir outre mesures alors que les primates par exemple meurent rapidement d’une infection au virus d’Ebola. Il n’est pas sans intérêt de mentionner que le porc domestique a été identifié en philippines par exemple comme un porteur potentiel de certaines  souches de virus Ebola.                                                            

1.3.           Les signes

 

Selon  l’organisation Mondial de la santé (OMS), Après une période d’incubation de deux à vingt-et-un jours, la ‘’fièvre hémorragique à virus Ebola’’ se caractérise souvent par une brusque montée de température avec une faiblesse intense, des myalgies (douleurs musculaires), des céphalées  et maux de gorges.

Elle est souvent suivie de vomissement, diarrhée, éruption cutanées, d’insuffisance rénale et hépatite, hémorragies internes et externes

1.4.           La prévention

 

Le seul moyen de lutte contre la propagation de l’épidémie est lié à la prévention, à l’information des populations et au confinement des malades. La priorité est donc l’identification précoce des cas suspects ou confirmés, pour le suivi et l’isolement en unité spéciale en cas de symptômes.

En raison de la gravité de la maladie, de plusieurs inconnues épidémiologiques, de l’instabilité des vecteurs animaux et de l’insuffisance actuelle des connaissances sur l’agent pathogène, bref en raison de la complexité biologique qui caractérise la fièvre hémorragique, par ailleurs classée parmi les zoonoses , la lutte contre cette maladie requiert au moins trois grands principes :

–      Premièrement le principe de précaution qui préconise que dans une situation de grande inconnue, tout Etat a le droit de prendre toutes mesures de précaution y compris d’interdiction d’accès à son territoire de personnes ou de biens ayant transité dans une zone à risque.

–      Deuxièmement le principe de la transparence dans la gestion de la maladie en déclinant toutes méthodes mises en œuvre et en les faisant connaitre aux instances internationales pour validation. Ces instances sont l’organisation mondiale de la santé (OMS), l’Office International des Epizooties (OIE) ou l’organisation mondiale de la santé animale, le programme des Nation-unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (la FAO) et dans une certaine mesure l’OMC et le PNUE. Cette exigence de transparence a pour but non seulement de renforcer la protection sanitaire des populations mais aussi de garantir un commerce international dit ‘’Equitable’’

–      Troisièmement l’interdisciplinarité associant tous les spécialistes dont l’intervention concourt à forger une complémentarité pour assurer l’efficacité et éviter une vision unilatérale du sujet en cause en l’occurrence ici la fièvre hémorragique due au virus Ebola.

Ces trois dispositifs fondamentaux mais non exhaustifs peuvent être évalués périodiquement selon les critères de bonne traçabilité et de maîtrise des points fragiles de la chaine d’action.

1.5.           le traitement

 Le traitement curatif n’existe pas. Seul le traitement symptomatologique existe. De ce fait, le taux de morbidité est proche de 100% et le taux de léthalité varie entre 75 et 90%.

II.                 MESURES ARRETEES PAR LE GOUVERNEMENT     

        IVOIRIEN : efficacité et effectivité

         2. 1- Mesures prises

v  C’est au cours du conseil des Ministres du 26 Mars 2014 que le gouvernement ivoirien a rendu publiques les mesures qu’il a arrêtées  pour prévenir les risques de propagation en Côte d’Ivoire de l’ épidémie de fièvre Ebola qui sévit en Guinée-Conakry depuis le début du mois de Février 2014

Au nombre de cinq (5), ces mesures portent sur :

1-      le renforcement de la surveillance épidémiologique dans tout le pays, surtout dans les régions de l’Ouest ;

2-      le renforcement du contrôle sanitaire aux frontières terrestres et aéroportuaires ;

3-      la mise en place d’un dispositif de prise en charge des cas éventuels ;

4-      la création d’un poste avancé de contrôle à MAN ;

5-      l’organisation de campagnes de sensibilisation.

Auparavant, le 23 Mars 2014, soit 3 jours avant le conseil des ministres, Mme le ministre de la santé et de la lutte contre le SIDA a adressé à la population une note circulaire signée de son Directeur de cabinet Adjoint, le Docteur KONE MAMADOU indiquant « les mesures de prévention à observer pour éviter l’Ebola ». les mesures sont ainsi résumées :

1°  pour éviter  la contamination : éviter de chasser le gibier (singes, chimpanzés, chauve – souris, gorilles, antilopes porcs…) éviter la consommation des animaux retrouvés morts des causes inconnues ou retrouvés malades en forêt, éviter la manipulation des animaux morts de causes inconnues ou retrouvés morts dans la forêt ;

2°  en cas de suspicion de la maladie (fièvre, maux de tête et saignement), prévenir les agents de santé, informer votre famille et vos amis, restez chez vous … désinfectez les objets souillés par les secrétions du malade  avec une solution javellisée, rechercher l’aide pour les taches ménagères.

3° pour reconnaître et éviter la propagation de la maladie dans la communauté ou la population, éviter tout contact étroit avec les personnes qui présentent la fièvre et des saignements, se laver les mains avec de l’eau et du savon et éviter de manipuler les malades.

v  Tenue d’une réunion inter ministérielle le 26 Mars regroupant les ministres en charge de l’intérieur et de la sécurité, de la santé et de la lutte contre le SIDA, des Eaux et Forêts, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant, de la communication tous ex – qualité. La mesure ‘’phare’’ avancée et que la presse à abondamment diffusée est l’interdiction de consommer la viande de porc épic, d’aulacode (agouti) et autres rongeurs.

 

v  Envoi à tous les préfets de régions de télégramme officiel auquel est annexée la note circulaire de Mme le ministre de la santé laissant soins à chaque administrateur de prendre les mesures locales de mise en œuvre. Ces messages envoyés le 27 Mars 2014 ont été répercutés sur des sous-préfets.

Tels sont, mesdames et messieurs, les mesures prises par le gouvernement Ivoirien pour prémunir la Côte d’Ivoire d’une épidémie d’Ebola.

2.2. Réalité et efficacité

Dans son rôle de Parti provisoirement dans l’opposition, le FPI conçoit avec noblesse la mission de suivi de l’Action Gouvernementale dont le Président a élevé la coordination au rang de Vice-Président.

Aussi, avons – nous procédé à un examen attentif des mesures arrêtées par le gouvernement pour prévenir l’épidémie de la fièvre Ebola dans notre Pays. Cet examen s’est doublé d’un regard sur la réalité de la situation du terrain. Il se dégage ce qui suit :

Sur les mesures annoncées par le conseil des ministres du 26 Mars 2014. Cet organe suprême de l’exécutif s’est contenté d’égrener et d’énumérer une série de mesures sans les insérer dans un cadre institutionnel formel basé sur une stratégie d’ensemble identifiant les ressources humaines, matérielles et financières adéquates afin de riposter avec professionnalisme à ce grave danger qui menace la Côte d’Ivoire.

·                         Aucune mesure crédible de renforcement épidémiologique n’est mise en place ni à la frontière Ouest ni ailleurs. Dans de rares cas connus à Sipilou, les quelques agents dépêchés sur place n’ont aucun équipement même pas le kit de protection pour eux – mêmes. Aucun matériel de première nécessité (stérilisateur, désinfectant et combinaison) n’est pré-positionné.

·                        Les mouvements des populations ne sont soumis à aucun contrôle sanitaire : il n’y a donc pas de veille sanitaire et aucun dispositif de quarantaine et aucun poste d’observation sanitaire n’est disponible aux frontières terrestres ni dans les chefs lieux de département, ni dans les sous – préfectures encore moins dans les villages stratégiques disposant de gros marchés hebdomadaires frontaliers.

·                        Le conseil des ministres s’est focalisé sur les frontières terrestres et aéroportuaires qui comme dit plus haut est une opération virtuelle en frontière terrestre, ignorant la façade maritime de notre pays qui constitue un paysage intense souvent pour des causes illicites.

·                        Le poste dit avancé de MAN manque de plateau technique solide pour un centre d’appui régional. Il ne peut pas faire face à une épidémie moyenne touchant une trentaine de personne. De plus,  MAN est trop éloigné des centres à risque ( MAN-SIPILOU : 100km ; MAN – NIMBA : 180 km) dont une forte proportion de mauvaises pistes. Plus grave est de savoir qu’adviendrait – il si l’épidémie se déclarait plus au Nord à OUANINOU, à BAKO ou GBELEBAN par exemple où la végétation du coté guinéen offre des conditions salvatiques de l’éclosion du virus Ebola. Le poste avancé de MAN suffirait – il ?

 

·                        La campagne de sensibilisation en frontière dictée par le conseil des ministres tarde à se mettre en place par manque de logistique notamment les moyens de déplacement et d’un mécanisme de récolte et d’acheminement rapide d’information.

 

En résumé, les mesures égrenées en conseil des ministres manquent de consistance, sont tardives car intervenant deux (2) mois après la survenue de la crise guinéenne (début février 2014). Elles ne rassurent pas et ne peuvent pas protéger les populations.

De la note circulaire de madame le ministre de la santé et de la Lutte contre le SIDA. Cette  note, également très tardive n’est accompagnée d’aucune mesure de référence pour les populations comme un centre d’écoute ou un numéro vert…etc.

·            Il n’est prévu aucun système de communication de proximité pour assurer le relais des administrateurs.

·                        Cette note crée plus de psychose dans la population qui éprouve le sentiment légitime d’être abandonné car lui demander de s’adresser à des centres de santé revient à lui proposer un rendez-vous mortuaire. Cette note circulaire est un acte médiatique dépourvu d’impact réel.

          2.3. De la réunion interministérielle

Cette réunion qui aurait pu constituer l’espoir d’un cadre institutionnel cohérent a pêché par l’absence des acteurs majeurs que sont les ministres en charges de ressource animale, de l’environnement, de l’agriculture, de l’intégration et des Ivoiriens de l’extérieur, des affaires étrangères … etc.

Pis, aucun organisme technique crédible et conforme aux principes de précautions, de traçabilité et d’interdisciplinarité n’est observé, car, par exemple, comment parler de zoonose en absence des vétérinaires ? De la faune sans le chargé de l’environnement ? Etc.

Les mesures gouvernementales souffrent de méthode, de rigueur et d’actions concrètes qui s’imposent en pareils circonstances.

 

III– POSITION ET PROPOSITIONS DU FRONT POPULAIRE 

     IVOIRIEN

Au regard de l’importance et de la gravité du thème lié à la santé des populations et à l’économie du pays, le Front Populaire Ivoirien, parti qui aspire à gérer à nouveau ce pays, pour le bien-être des Ivoiriens, ne peut se contenter de relever les faiblesses structurelles de l’Action du gouvernement en la matière. C’est pourquoi, il porte à la connaissance de l’opinion nationale  et internationale  les propositions qu’il juge indispensables pour mettre en place un dispositif efficace de prévention et de riposte contre l’épidémie de la fièvre Ebola qui menace la Côte d’Ivoire. Nos propositions s’articulent autour de trois (3) actions principales. Il s’agit:

1.       de la mise en place formelle d’un cadre institutionnel ;

2.       du renforcement des capacités managériales et matérielles des acteurs et structures identifiés ;

3.       La prise de mesures d’accompagnement pour susciter l’adhésion des populations

 

               3.1- Création d’un cadre institutionnel

Le Front Populaire Ivoirien  propose:

1.       la création  formelle d’un (1) comité interministériel de prévention, de veille et de riposte contre la fièvre Ebola. Ce comité politique présidé par le premier Ministre en personne et institué par décret présidentiel ou par arrêté du premier Ministre, comprendra entre autres les Ministres en charge de :

 

–          l’Intérieur et de la Sécurité, vice-président (dimension administration du territoire et forces de sécurité) ;

–          Affaires étrangères pour mieux sensibiliser les acteurs internationaux ;

–          la Santé et de la lutte contre le SIDA, assurant le secrétariat (pilotage du système sanitaire) ;

–          la Production animale, secrétariat adjoint (traitement de l’aspect zoonose de la maladie) ;

–          l’Environnement (gestion de la faune et de la police des chasses) ;

–          l’Agriculture pour mobiliser l’ANADER et le LANADA ;

–          l’Intégration Africaine pour les relations sous-régionales ;

–          la Défense pour la sécurité aux frontières, la mobilisation des services de Santé et des services Vétérinaires de l’armée ;

–          de l’Information pour coordonner la communication ;

–          de la Recherche pour les aspects de recherches opérationnelles ;

–          de l’enseignement supérieur pour la mobilisation des enseignants chercheurs ;

–            du commerce pour aspect liés à la fraude ;

–          du budget, de  l’économie et des finances ;

–          etc…

 

2.       la création d’un comité technique d’experts (organes d’exécutions) émanant des services techniques des Ministères impliqués. Ce comité assurera la mise en œuvre et proposera des mesures opérationnelles au comité interministériel. Il sera présidé par un Conseiller de haut rang du premier Ministre et secondé par le Directeur général en charge de la Santé Publique. Les autres membres auront les charges de leurs Ministres. Les représentants de l’Institut Pasteur, de LANADA, du LSP siègeront ex-qualité ainsi que des éminents professeurs de nos universités, des experts indépendants et les représentants des agences de coopération technique, de l’OMS, de l’OIE, et de la FAO…etc ;

 

3.       la création d’un programme d’Urgence de prévention, de veille et de riposte contre la fièvre Ebola doté d’un budget de ressources humaines, matérielles et financières autonomes avec un grand volet d’équipement ; ce programme aura un volet spécial et renforcé à la frontière Ouest et un volet épidémiologique de surveillance légère ailleurs.

4.       Institution par acte règlementaire des comités régionaux, départementaux et sous –préfectoraux avec des moyens budgétaires autonomes surtout en équipement et avec un minimum de fonctionnement. Son budget devra être établi dans la transparence avec une traçabilité permettant d’évaluer les apports du gouvernement et ceux des partenaires au développement. Pour ce programme, le FPI demande la réaffectation d’une Partie des ressources du programme présidentiel d’urgence (PPU).

 

3.2. Renforcement des capacités opérationnelles

 

5.       Renforcement des capacités des cadres et agents d’exécution par des formations dédiées et ceci dans le cadre du programme cité plus haut.

6.       Intensification de la formation à travers des comités de sensibilisation, des séminaires régionaux destinés aux administrateurs, aux ONG, aux leaders d’opinion … etc.

7.       Prendre les textes réglementaires pour encadrer les mesures annoncées afin que les forces de l’ordre et l’administration agissent  en toute légalité dans l’application et le suivi des mesures gouvernementales.

8.       Battre le rappel de toutes les compétences nationales en mettant fin à la politique de rattrapage ethnique afin de bénéficier de l’apport des tous ces hauts cadres (médecins, pharmaciens, vétérinaires, chirurgiens-dentistes) et surtout tous ces éminents professeurs d’université mis au chômage du fait de leur appartenance politique, ethnique et religieuse.

9.       Renforcement en capacité matériel technique des postes sanitaires, des laboratoires et de l’administration déconcentrée dont des membres sont dépourvus de véhicules. Le programme cité plus haut doit inclure ces besoins et l’Etat doit veiller à éviter le double emploi.

10.   Concevoir des fiches de rapportage simple à usage des agents de l’ANADER à impliquer dans la récolte des évènements susceptibles d’influer sur la surveillance de la maladie ;

 

3.3             Mesures d’accompagnement particulières

 

11.   Prévoir des mesures pour accompagner la suspension des programmes d’élevage de rongeurs (aulacodes en particulier) en indemnisant les propriétaires des fermes ;

 

12.   blocages et contrôle de prix de viande de grande consommation et du poisson pour compenser la rupture de la viande du gibier qui représente une forte proportion de protéine animale (30.000 tonnes sur 150.000 tonnes consommés par an).

13.   Surveillance épidémiologique des parcs nationaux et des élevages de porcs domestiques.

14.   Développer un système simple de communication de proximité utilisant les agents d’encadrement de l’ANADER, les ONG, les leaders de communautés et religieux  et les radios de proximités et impliquant les entreprises privées par explication.

 

CONCLUSION

La fièvre Ebola, maladie qui menace notre pays doit être traitée avec beaucoup de sérieux et surtout avec efficacité.

Cela demande de s’appuyer sur les trois (3) principes énumérés  plus hauts : le principe de précaution, le principe de la transparence et enfin celui de l’interdisciplinarité. Il faut abandonner toute incantation médiatique mystificatrice et  toute politique de rattrapage ethnique et surtout prendre des mesures fortes, réelles et efficaces en écoutant toutes les suggestions dont la mise en place d’un cadre institutionnel cohérent et pérenne. Ce sont ces principes qui sous tendent les propositions du Front Populaire Ivoirien (FPI) formulées en quatorze  (14) points.

En effet, comme toutes maladies émergentes ou réémergente, la Fièvre Ebola menace notre survie commune mais aussi notre économie car pays exportateur de matière primaire, la Côte d’Ivoire peut, se voir au nom du principe de précaution dont peut se prévaloir certains pays, interdire l’accéder à des marchés porteurs. Ce blocage non tarifaire est parfaitement admis même par l’OMC. Le gouvernement doit éviter de jouer avec le feu en abandonnant pour une fois la méthode de communication virtuelle et en abandonnant le rattrapage ethnique pour mobiliser toutes les compétences nationales.

Je vous remercie

Docteur DOUATI Alphonse

10ème Vice – Président du FPI chargé du Suivi de l’Action Gouvernementale.

 

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