[FACAG 2025] La deuxième édition de la Foire des Arts et Coutumes d’Adzopé met à l’honneur la culture et le savoir-faire local
La Foire des Arts et Coutumes Akye et Ghwa (FACAG 2025) a marqué son grand retour à Adzopé. Entre artisanat, traditions et jeunesse, l’événement a rassemblé autorités, chefs traditionnels et public autour du patrimoine culturel ivoirien.
Adzopé, le 05 septembre 2025 (lepointsur.com) – La Foire des Arts et Coutumes Akye et Ghwa (FACAG) a signé son grand retour à Adzopé le jeudi 04 septembre 2025. Pour sa deuxième édition, elle s’impose comme une véritable vitrine culturelle, mettant l’artisanat et les traditions locales au cœur de sa programmation.
L’initiative, selon son promoteur Casimir Latiepo, répond à une urgence : celle de préserver de l’oubli les savoir-faire ancestraux des peuples Attié et Ghwa. Trois axes majeurs orientent l’édition 2025, prévue du 4 au 6 septembre : restaurer les traditions, sensibiliser la jeunesse et inscrire la FACAG dans une dynamique internationale.
La cérémonie d’ouverture, organisée le jeudi 4 septembre, a donné le ton. Plus d’une dizaine de chefs traditionnels, dont la chefferie d’Adzopé conduite par le Chef supérieur, ont répondu présents. Ils étaient accompagnés par des autorités locales, des délégations villageoises et un public venu nombreux pour célébrer l’identité culturelle de la région.
« C’est le seul festival de la région où les chefs des villages se retrouvent », a rappelé avec fierté Casimir Latiepo, commissaire général de la FACAG.
L’artisanat local à l’honneur
Les stands de la foire ont permis aux artisans de mettre en lumière leur savoir-faire. Parmi eux, Madame Odette a captivé l’attention en présentant des ustensiles en argile façonnés selon les techniques ancestrales, rappelant les pratiques des femmes qui puisaient jadis de l’eau au marigot. Proposés à des prix accessibles (500 à 5 000 F CFA), ces objets témoignent d’une volonté de rapprocher la culture de toutes les couches sociales.
D’autres créateurs ont exposé des filets de pêche, accessoires pour bébés, objets décoratifs et équipements domestiques, affichant des tarifs allant de 7 700 à 10 000 F CFA. Cette diversité reflète la vitalité de l’artisanat local et son potentiel de développement économique.
Une jeunesse sensibilisée à ses racines
Le parrain de cette édition, Vivien Anoh, a insisté sur le rôle central de la jeunesse dans la pérennisation des traditions. « Un peuple sans culture est un peuple déraciné », a-t-il rappelé, invitant les jeunes à s’intéresser à leurs racines et à s’éloigner des dérives sociales.
Casimir Latiepo a, pour sa part, affirmé que cette initiative constitue une alternative éducative et culturelle pour la jeunesse. La mobilisation des chefs traditionnels, a-t-il ajouté, représente un signe fort en faveur de la continuité des coutumes.
Le Directeur Régional de la Culture et de la Francophonie d’Adzopé, Usine Boca, a salué la qualité des expositions tout en regrettant la faible mobilisation des exposants, liée aux contraintes logistiques. Il a appelé à une meilleure préparation pour les prochaines éditions.
Un regard tourné vers le patrimoine
La cérémonie s’est clôturée par une visite guidée à la Galerie des Arts du Voyageur, située au Centre Omela d’Adzopé. Fondée par Jabra Audi Camille, cette galerie abrite des pièces uniques collectées pendant plus d’un demi-siècle à travers près de 200 pays. Destinée aux écoles et aux jeunes, elle organise des visites thématiques en histoire, géographie, sciences et anglais.
Pour son fondateur, la préservation du patrimoine passe par l’éducation et l’engagement collectif : « Les écoles doivent multiplier les visites afin de sensibiliser les jeunes à l’art et à la culture. »
Un rendez-vous culturel désormais incontournable
En réunissant artisans, chefs traditionnels, institutions et jeunesse, la deuxième édition de la Foire des Arts et Coutumes d’Adzopé s’impose comme un rendez-vous culturel majeur pour la région. Elle confirme l’importance de la culture comme moteur de développement et met en lumière la nécessité de renforcer la transmission intergénérationnelle.
Médard KOFFI avec B. A à Adzopé