Interview

[FACAG 2025] Casimir Latiepo dévoile les ambitions de la 2ᵉ édition : De la Côte d’Ivoire aux scènes culturelles internationales


Dans un entretien exclusif accordé le samedi 26 juillet 2025, dans son antre à Adzopé, Casimir Latiepo, initiateur de la Foire des Arts Coutumiers Attié et Ghwa (FACAG), dévoile les grandes orientations de la 2ᵉ édition : restaurer les traditions, sensibiliser la jeunesse et inscrire l’événement dans une dynamique internationale.

Adzopé, le 28 juillet 2025 (lepointsur.com) À l’approche de la deuxième édition de la Foire des Arts Coutumiers Attié et Ghwa (FACAG), prévue aux dates du 4 et 6 septembre 2025, nous avons rencontré son initiateur et Commissaire général, Casimir Latiepo, dans son fief à Adzopé. Avec passion et détermination, il nous livre la vision, les innovations et les enjeux culturels de ce rendez-vous patrimonial en pleine expansion.

Monsieur Casimir Latiepo, vous êtes le promoteur, initiateur et Commissaire général de la Foire des Arts Coutumiers Attié et Ghwa (FACAG), quel est le sens profond et la vision qui sous-tendent cette création ?

L’idée de la FACAG est née d’une urgence : celle de sauver de l’oubli les savoir-faire artisanaux et coutumiers des peuples Attié et Ghwa. Nous assistons à une érosion alarmante de ces pratiques. Cette foire vise à les valoriser, à en faire redécouvrir la beauté, notamment aux jeunes, pour qu’ils en deviennent les relais.

Quelles sont les grandes innovations prévues pour cette 2ᵉ édition, par rapport à la première ?

Nous allons inaugurer un petit musée éphémère où seront exposés des objets traditionnels datant de plus de 50 à 100 ans : canaris, ustensiles en terre cuite, artefacts rares… Ce patrimoine matériel tend à disparaître, car la transmission des savoirs, notamment la poterie, se perd. Ce musée est un acte de mémoire.

En quoi la FACAG contribue-t-elle à la sauvegarde et à la promotion des identités culturelles Attié et Ghwa dans un monde en pleine mondialisation ?

La mondialisation est inévitable, mais elle ne doit pas nous faire renier nos racines. J’aime rappeler l’exemple de pays comme la Corée du Sud ou la Chine, qui ont bâti leur développement en s’appuyant sur leurs identités culturelles. Notre culture est un levier de développement. La FACAG est un appel à ne pas nous perdre, à redevenir fiers de ce que nous sommes.

Quels seront les temps forts et les profils attendus à cette édition ?

Nous attendons des chefs traditionnels, des rois, des artisans, des artistes, des femmes et surtout des jeunes. La foire se veut intergénérationnelle. Des expositions, des panels, des démonstrations artisanales rythmeront l’événement. Chaque acteur culturel y aura sa place.

La jeunesse étant souvent déconnectée des traditions, quelles actions concrètes la FACAG mène-t-elle pour impliquer et sensibiliser les jeunes aux valeurs ancestrales ?

Nous avons mené des campagnes de sensibilisation dans les associations de jeunes. L’accueil a été très positif. Certains nous ont même sollicités pour organiser des panels éducatifs sur les traditions. Cela montre que les jeunes veulent se reconnecter à leurs origines, mais attendent qu’on leur en donne l’occasion.

Quels sont les soutiens institutionnels, techniques ou financiers que vous avez obtenus pour garantir le succès de cet événement ?

À ce jour, nous n’avons bénéficié d’aucun soutien institutionnel, technique ou financier. Mais notre passion reste intacte. Grâce à l’engagement de bénévoles et de partenaires locaux, nous avons réussi à avancer. Nous espérons que cette 2ᵉ édition attirera enfin l’attention des autorités et bailleurs.

À long terme, quelle ambition portez-vous pour la FACAG : une foire nationale, régionale ou même internationale ?

Absolument. Je rêve de faire de la FACAG un événement d’envergure internationale. Les Attié ont des liens historiques avec les Ashanti du Ghana. Cette foire pourrait devenir un espace de retrouvailles culturelles entre peuples frères, et un rendez-vous majeur de la culture africaine.

Quel message souhaitez-vous adresser au public ?

J’invite tous les Ivoiriens et amis de la Côte d’Ivoire, sans distinction d’ethnie ou d’origine, à venir découvrir la FACAG. Ce n’est pas qu’un événement culturel : c’est un acte de cohésion, de transmission et de renaissance. Venez nombreux partager ce moment unique !

Entretien réalisé et retranscrit par Médard KOFFI

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