Abidjan, le 15-8-15 (lepointsur.com)-A peine publié à Paris, aux Editions du Net, le pamphlet intitulé « Le Faux Messie » et signé par le journaliste-écrivain ivoirien, Sylvain Takoué, fait déjà le tour des mains dans les librairies en ligne et sur tous les sites commerciaux européens où il est en vente.

Exclusif :Sylvain Takoué, l’auteur de« Le Faux Messie« , parle/ « C’est sous M. Ouattara que je vois qu’un chef d’Etat peut faire des écrivains engagés des cafards bons à pulvériser»

Sylvain Takoué (Ph:Dr)

Un premier pamphlet intitulé « Gbagbo le petit » et publié en 2009, en Côte d’Ivoire, avait, en effet, révélé l’auteur au grand public. Journaliste-écrivain travaillant, jusqu’à son débarquement récent (à cause de la publication de ce nouveau pamphlet) pour le journal Le Nouveau Réveil (un journal très proche du pouvoir Ouattara), l’auteur a voulu sortir de son silence et de sa réserve pour remettre publiquement en cause toute la question de la légitimité du régime Ouattara, à moins de trois mois de l’élection présidentielle ivoirienne. Mais il n’a même pas le temps de s’en expliquer et de présenter son livre au grand public ivoirien, que déjà, le sort semble se refermer sur lui.

En effet, l’auteur de ce livre cinglant se voit contraint à la clandestinité, à cause des caciques du régime Ouattara qui sont à ses trousses et qui menacent aussi les siens. « Je suis bien obligé de fuir le pays, parce qu’on veut me brûler avec ma famille et mon livre. Et je vois, malheureusement, que les dirigeants politiques de notre pays ne supportent pas que l’on pense différemment d’eux, alors que nous ne sommes plus dans l’ère peu glorieuse de la pensée unique, qu’ils veulent ramener à notre époque intelligente avec leur histoire de Rhdp », a réagi l’auteur, joint au téléphone, peu avant son départ.

« Nous sommes bien au 21^ème siècle, mais je ne savais pas que l’exercice du pouvoir d’Etat en Côte d’Ivoire était aussi arriéré que cela. C’est avec monsieur Ouattara que je vois réellement qu’un chef d’Etat peut effectivement devenir un faux messie et faire des écrivains engagés des cafards bons à pulvériser. C’est à peine si on ne nous enferme pas dans des chambres à gaz, après nous avoir embastillés dans des camps de concentration. Et c’est bien dommage pour nous autres, qui sommes des intelligences libres dotées de conscience critique», a regretté l’auteur Sylvain Takoué. Non sans se montrer égal à lui-même : « Pourtant, la Côte d’Ivoire a, aujourd’hui plus qu’hier, besoin d’air frais pour respirer à pleins poumons le temps du vrai changement, celui des libertés humaines », a-t-il martelé.

Collaboration extérieure de Bossiehi Sylvain Jules

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