Actu Inter

Europe/ Sarkozy appelle à suspendre Schengen


Nicolas Sarkozy et François Hollande (Ph: Dr)

Nicolas Sarkozy et François Hollande (Ph: Dr)

Dans sa tribune, l’ancien président appelle à suspendre Schengen. Une position dans la continuité des idées qu’il défendait en 2011.

«Il faut suspendre immédiatement Schengen I!», écrit Sarkozy. La réforme de Schengen a été l’idée fixe de Nicolas Sarkozy dans la dernière année de son mandat. «La gouvernance de Schengen est défaillante. Il faut réfléchir à un mécanisme qui permette, lorsqu’il y a une défaillance systémique à une frontière extérieure de l’Union européenne, d’intervenir en prévoyant une suspension provisoire, le temps que la défaillance soit réglée», avait dit le président d’alors, le 22 avril 2011, lors d’un sommet bruxellois. De fait, l’Élysée souhaitait une sérieuse adaptation du texte de Schengen, qui permet, depuis son entrée en application en 1995, la libre circulation des personnes dans l’UE.
Une initiative qui s’inscrivait sur fond de tensions transalpines, Paris ayant suscité la colère des Italiens en suspendant la circulation des trains depuis la ville frontalière de Vintimille, face à l’afflux de migrants venus de Tunisie et de Libye.
La France, de son côté, s’était agacée de la décision de Rome d’octroyer des permis de séjour de six mois aux plus de 20.000 Tunisiens arrivés sur les côtes de la péninsule depuis janvier, leur permettant ainsi de rejoindre «amis et parents» dans les pays européens. Le code Schengen ne prévoit pas en lui-même de suspension du traité. Il se borne à envisager «exceptionnellement» la réintroduction du contrôle aux frontières, pour trente jours éventuellement renouvelables, en cas de «menace grave pour l’ordre public ou la sécurité intérieure». Cela s’était produit en 1995, lors des attentats terroristes à Paris, mais aussi en 2001, pendant le sommet du G8 à Gênes, ainsi qu’en 2009, au moment où se tenait, sous très haute surveillance, le sommet de l’Otan à Strasbourg.
Le deuxième volet de la remise à plat envisagée en 2011 par la France et l’Italie concernait la gouvernance du traité. Paris et Rome voulaient améliorer l’évaluation des «bonnes pratiques» entre Européens et accélérer le renforcement de Frontex, l’agence européenne chargée de la coopération en matière de surveillance aux frontières, dont les moyens sont notoirement insuffisants.
Europe qui protège

Lors de la présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy remettra le sujet sur la table lors de son discours de Villepinte. Il en a fait l’un des piliers de son appel à une Europe qui protège. Dans la tribune publiée par Le Point il propose cette fois-ci que l’on revienne sur toute la jurisprudence communautaire qui protège la liberté de circulation des étrangers une fois qu’ils ont été admis à l’intérieur de l’espace.

De notre correspondante à Paris Maty G.F.

Commentaires

commentaires


Les commentaires sont fermés