Actualite, Contribution

[États généraux de l’Education nationale, cherté de la vie] Fernand Dédeh fait le tour de l’actualité ivoirienne


Abidjan, 19-07-2021 (lepointsur.com) À Barthelemy Zouzoua Inabo: États généraux de l’Education nationale ou comment replacer l’Ecole au cœur des préoccupations de la société toute entière. Cérémonie de lancement ce lundi 19 juillet 2021, au Sofitel Hôtel Ivoire à Abidjan. Dialogue.

“ Dans certains salons huppés d’Abidjan, l’on a même assimilé la volonté d’organiser les états généraux sur l’Ecole à « un coup d’Etat ». ’’

Coût de la vie, dialogue. Le ministre du Commerce et de l’Industrie et les jeunes initiateurs de la marche contre la cherté de la vie ont échangé. Tant que les Ivoiriens se parlent…

L’idée même des états généraux de l’Education nationale a mal été perçue au départ : pour certains, c’était pour les nouvelles autorités de l’Ecole ivoirienne, une manière voilée d’exposer leurs prédécesseurs sur la place publique. Pour d’autres, ce n’était même pas nécessaire, d’autant que « des états généraux de l’Ecole, il y en a eus déjà, quatre au total sont les plus mémorables sont ceux conduits par le ministre Arsène Usher Assouan, en 1977, qui avaient formulé la réforme du système éducatif national ». Dans certains salons huppés d’Abidjan, l’on a même assimilé la volonté d’organiser les états généraux sur l’Ecole à « un coup d’Etat ».

“ Pour faire briller l’Ecole ivoirienne, il faut s’appuyer sur les acquis, regarder le présente et regarder le futur. ’’

Finalement, à force de patience, d’explications et de pédagogie, les nouvelles autorités de l’Ecole ont fini par faire passer l’idée : non, les états généraux n’offriront pas de tribune pour les revendications corporatistes. Non, les états généraux ne seront pas une foire d’attaques ou de dénonciations. Ils sont modèles comme un projet de thèse universitaire, pour dessiner collectivement, l’Ecole du futur. La question principale, « comment faire briller l’Ecole ivoirienne » ? Pour faire briller l’Ecole ivoirienne, il faut s’appuyer sur les acquis, regarder le présent et regarder le futur. Il faut connaître la dynamique de la société, la démographie, les équilibres régionaux, se définir les nouveaux objectifs au regard de l’évolution du monde, du développement des nouveaux métiers et des nouvelles technologies… L’Ecole est le cœur de la société. L’Ecole est le futur.

“ Pendant six mois, les débats vont être menés au niveau régional, départemental, communal. Par internet. Chacun a ainsi son mot à dire sur l’Ecole ivoirienne. ’’

Toutes les couches sociales seront impliquées dans la recherche des solutions pour une école ivoirienne qui réponde aux besoins de la société. Pendant six mois, les débats vont être menés au niveau régional, départemental, communal. Par internet. Chacun a ainsi son mot à dire sur l’Ecole ivoirienne. Le document-synthèse qui en sortira sera ainsi l’œuvre de la société entière. L’Unesco et les chancelleries accompagnent les états généraux de l’Education en Côte d’Ivoire.

“ Les jeunes du mouvement social ont porté les frustrations et les souffrances des populations sur la place publique. ’’

Les Ivoiriens savent se parler. Et chacun sait jusqu’où il ne faut pas tirer sur le cuir. Les jeunes du mouvement social ont porté les frustrations et les souffrances des populations sur la place publique. Ils ont projeté une marche pour ce mercredi 21 juillet 2021. Les autorités ont été sensibles à leurs cris de cœur. Dialogue. Les ivoiriens se parlent. Le ministre du Commerce et de l’Industrie était en concertation avec ces jeunes initiateurs du mouvement de protestation contre la cherté du coût de la vie, ce dimanche 18 juillet 2021. Quelques minutes plutôt, pendant les échanges avec les journalistes, il disait : « Je ne connais pas les organisateurs de la marche du mercredi 21 juillet ». Il a découvert plus tard, des jeunes ivoiriens, fonctionnaires, agents de l’Etat, opérateurs économiques, ingénieurs, informaticiens, doctorants… « Monsieur le ministre, la question revient souvent de savoir, qui est derrière nous. Il n’y a personne qui nous manipule. C’est la faim qui nous manipule. Vous nous avez considérés en nous recevant. Nous sommes un mouvement social. Nous ne sommes pas structurés au sens d’un syndicat. Nous allons rendre compte à nos amis et nous allons aviser. Nous reviendrons vers vous ».

“ Je le répète toujours, dans ce pays, apprenons à nous écouter. À nous parler. Faisons du dialogue, notre religion. Tout le reste est possible. ’’

Le ministre venait d’expliquer en long et en large, les réalités du terrain, les actions entreprises par son département et par l’Etat, les dispositions en cours pour maintenir les prix convenables sur les marchés. « Ce qui n’est pas négociable, la protection du consommateur. Quand le Premier ministre se mêle d’une chose, c’est que c’est important. Nous avons un conseil ministériel le lundi sur la question. Sur le sujet, il y a des mesures d’urgence, des mesures structurelles ».

Je le répète toujours, dans ce pays, apprenons à nous écouter. À nous parler. Faisons du dialogue, notre religion. Tout le reste est possible. Par exemple, se préparer pour manger notre mouton tranquillement et bien digérer le lendemain…

Fernand Dédeh

Commentaires

commentaires