Etablissements d’enseignement privé/ Le gouvernement promet 16 milliards FCFA sur 50 milliards de dette
Suite à la menace de grève de la Fédération Nationale des Etablissements Privé-Laïc de Côte d’Ivoire (FENEPLACI), le gouvernement de l’Etat de Côte d’Ivoire décaisse la bagatelle somme de 16 milliard FCFA, au lieu de 10 milliards FCFA initialement prévus, pour payer une partie de sa dette à l’égard des Etablissements privés de la Côte-d’Ivoire.
Association Nationale des Etablissements Scolaires Privés de Côte d’Ivoire (ANESPLACI), un autre syndicat de la même corporation, n’a pas suivi le mot d’ordre de grève. Le président de l’ANESPLACI, Ladji Bakayoko, estime que les 10 milliards suffiraient pour résoudre les problèmes immédiats des établissements privés. Selon lui, « Ce n’est pas le moment de perturber les cours. Par conséquent, nous déclarons que l’ensemble des fondateurs d’écoles privées n’iront pas en grève« , a-t-il soutenu. A en croire des sources proches de ces établissements, « cette dette est contractée chaque année, à la rentrée scolaire, par l’Etat, qui ne construisant pas suffisamment d’écoles, inscrit les élèves et les étudiants dans les écoles et universités privées de la Côte d’Ivoire« . Et comme l’Etat ivoirien ne respecte pas ses échéances quant à sa dette à payer, le cumul des arriérés qu’il doit aux établissements privés s’élève à plus de 50 milliards FCFA. Dès lors que l’Etat ne paie pas à temps, ne respecte pas ses engagements en termes d’échéances financières, cela crée d’énormes ennuis aux propriétaires, fondateurs, gestionnaires et administrateurs qui ne peuvent plus faire face aux dépenses, salaires, différentes factures et aux charges qui se présentent à eux. Cette situation dure depuis de nombreuses années.
En effet, à chaque élection présidentielle, tous les candidats promettent aux établissements privés d’éponger la dette que l’Etat de Côte d’Ivoire leur doit. Mais, une fois au pouvoir, pris dans la réalité de la gestion du pouvoir, ils sont pris à leurs propres pièges, et deviennent amnésiques.
Entre temps, les écoles d’enseignement privé croulent sous le poids des dettes des banques et des fournisseurs. Leurs enseignants perçoivent de très maigres salaires et les arriérées de salaires dépassant 6 ,7 voire 8 mois. Dans ces conditions, la qualité des enseignements ne peut qu’être médiocre. Et le pays ne peut qu’en pâtir dans un monde où la compétition, à tous les niveaux, est sans pitié. C’est le lieu d’interpeller l’Etat la planification, la programmation, rationalisation et le paiement de ses dettes à l’égard aussi bien des bailleurs de fonds, des multinationales, des entreprises étrangères, extérieures que des PME/PMI locales. Si de telles stratégies ne sont pas mises en place pour anticiper les grèves afin de payer les dettes, il sera très difficile de construire un Etat qui respecte sa parole, sa signature et ses engagements. Or, un Etat de droit, une République, ça respecte sa parole. Nos Etats, nos pays, risquent la faillite en mettant en difficulté les entreprises et industries locales en ne payant par leurs dettes. Attendre des menaces de grèves des fournisseurs de l’Etat, avant que cet Etat ne se sente contraint de décaisser de l’argent, en partie d’ailleurs, pour payer sa dette n’honore pas nos gouvernants et nos pays. A quand encore le prochain débrayage des écoles privés ou d’autres catégories de fournisseurs de l’Etat pour que le gouvernement court, encore, pour parer au plus pressé? La question reste pendante.
DAK