Et pendant ce temps, le ministère du Commerce a trouvé une idée lumineuse pour lutter contre le coût élevé du transport à Abidjan : vérifier la régularité des compteurs de taxis et les flanquer d’un superbe logo « Conforme ». Tous les usagers sont unanimes pour reconnaître à ces taxis-compteurs, leur conformité, en termes de coût de la course. Seulement voilà : les conducteurs refusent de se conformer à cette mesure et préfèrent négocier le tarif (évidemment à la hausse), en prétextant toute sorte d’excuses. Et comme il faut s’y attendre, des clients, sous le faux prétexte d’être pressés, tombent dans le jeu. Voici l’un des drames de l’Afrique. Pendant que les gouvernants trouvent des mécanismes tout pour permettre à la société de bénéficier d’un mieux-être, une bonne partie de cette société fait tout, pour se ramener elle-même en arrière. Qu’est-ce qu’on peut y faire ?

André Silver Konan

Journaliste-écrivain

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