Culture

Entretien/ Kouah Honorat Comoé, ex-Directeur du Centre culturel Jacques Aka : «Sans culture, il n’y a pas de développement »


«La Côte d’Ivoire doit faire de sa culture le substrat de sa société »

Anciennement Directeur du Centre Culturel Jacques Aka de Bouaké, du 24 mars 2010 au 10 avril 2016, Comoé Kouah Honorat, est promu Directeur Central de l’Administration Publique. 

Avant son départ de la tête de cette structure, il s’est confié au journal numérique «wwwlepointsur.com ».

La ville de Bouaké a été fortement secouée par la crise politico-militaire de 2002

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jusqu’à 2010. Quelles sont les conséquences subies par le secteur culturel dans la capitale du Gbèkè ?

Comme toutes les régions de l’ex-Cno, la ville de Bouaké a été fortement secouée et le secteur culturel a souffert des effets collatéraux néfastes de cette crise.

Le Centre Culturel Jacques Aka, jadis, symbole culturel fort de la ville n’existait que de nom parce qu’affecté à une autre fonction, étrangère aux programmes et activités qui autrefois, faisaient sa renommée nationale et même sous-régionale.

Peut-on parler de renaissance de la culture dans la ville de Bouaké ?

L’on peut parler aujourd’hui de renaissance de la culture dans la ville de Bouaké.

En tant que directeur du centre culturel Jacques Aka, quelle a été votre touche personnelle?

En tant que directeur, accompagné dans notre mission par une jeune et dynamique équipe, constituée en majorité de professionnels de l’action culturelle (Pac), il nous a été donné de combiner sacrifices et dépassement des limites inimaginables, pour reconstituer non seulement les reliques de ce qui existait comme Centre de Documentation et d’information mais aussi et surtout réorganiser les Arts et Spectacles dans les espaces qui leur sont dédiés

Autant d’épreuves selon nous, ne pouvaient être surmontées si nous n’étions pas des passionnés de la Côte d’Ivoire et de l’Action culturelle. En d’autres termes, nous avions intériorisé et pratiqué les propos du Père Fondateur de notre Nation, Félix Houphouët-Boigny, qui disait qu’ « on peut servir son pays à tous les niveaux, à la seule condition d’y mettre son cœur ».

Le cœur dirais-je, est l’organe vital pour tout être humain et le nôtre a eu parfois à saigner du fait de nos conditions précaires de travail. Et cela l’était, bien avant la réhabilitation de nos locaux. J’y insiste non pas pour

susciter une quelconque compassion mais, pour que ces faits soient consignés dans les annales du CCJAB.

Vous venez d’être promu directeur régional de la culture du Worodougou. Pensez-vous avoir réussi la mission de relance du centre culturel Jacques Aka qui a longtemps fait la fierté de Bouaké ?

Salle de spectable après rénovation

Le Centre Culturel totalement rénové(Photo DR)

En partant du principe selon lequel ‘’les hommes passent mais les institutions demeurent et que l’Administration est une continuité’’, nous nous réjouissons de la fière allure que le CCJAB présente au moment où nous sommes appelé à faire valoir notre modeste compétence à la Direction Régionale de la culture et de la francophonie de la Région du Worodougou.

C’est avec un cœur léger et un sentiment de joie que je quitte la tête de l’institut culturel phare de la Région de Gbêkê, aujourd’hui devenu un Centre d’intérêt national par Décret (n° 2014-561 du 1er octobre 2014 portant organisation du Ministère de la Culture et de la Francophonie) conférant à cet auguste institut culturel, une compétence d’intérêt national.

Une telle émotion s’appréhendant sous le signe d’une mission satisfaisante et méthodiquement accomplie conformément aux règles de l’Art.

Nous voulons par la même occasion, par cette tribune à nous offerte, remercier le Ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Kouakou Bandaman et tout son cabinet du choix porté sur notre modeste personne appelée à faire valoir notre modeste compétence à la Direction Régionale de la Culture et de la Francophonie de la Région du Worodougou.

Quel est votre regard personnel sur l’évolution culturelle en Côte d’Ivoire ?

Notre regard personnel sur l’évolution culturelle en Côte d’Ivoire est un regard de Professionnel de l’Action Culturelle se faisant un regard d’une culture d’avenir prometteur et de renaissance.

Ne pensez-vous pas que la culture reste le parent pauvre de la marche de la Côte d’Ivoire vers l’émergence ?

La culture a toujours été le parent pauvre. Mais je crois que la Côte d’Ivoire dans sa marche vers l’émergence doit faire de sa culture le substrat de sa société car sans culture, il n’y a pas de développement.

Revenons sur l’intéressant projet des Clac ou Centres de lecture et d’animation culturelle initiée par le gouvernement avec l’appui financier de l’Oif (Organisation internationale de la Francophonie). Où en sommes-nous ?

ESPACE VERT ET UN BATIMENT EN 2014

Concernant les Centres de Lecture d’Animation Culturelle (Clac), c’était un projet d’expérimentation c’est pour quoi ils étaient implantés dans dix zones. Tout projet qui ne fédère pas l’approbation des populations concernées ne peut aboutir convenablement. Le projet certes était intéressant mais était-il une priorité des populations ?

Aujourd’hui, le projet a été repensé et restructuré avec de nouvelles ambitions. Outre l’organisation Internationale de la Francophonie (OIF), le Ministère de la culture et de la francophonie (Mcf) en a fait son cheval de bataille en nommant à la tête de cette structure un DG.

Monsieur le directeur, pouvez-vous nous préciser le contenu de votre nouvelle mission dans la région du Worodougou ?

Concernant le contenu de notre nouvelle mission dans la Région du Worodougou, nous ne pouvons pas vous le préciser pour le moment. Nous attendons la passation de service qui se fera bientôt et notre rencontre avec le Ministre, après la passation, afin de recevoir notre feuille de route.

Nous ne saurions achever notre intervention sans adresser nos sincères remerciements à Monsieur le Préfet de la Région de Gbêkê, Préfet du Département de Bouaké, à mes chers collègues, collaborateurs, aux différents partenaires et à tous ceux qui à un moment donné ont été là pour nous épauler, aider et soutenir.

Ce fut un plaisir pour nous d’avoir œuvré avec vous. Il est vrai qu’une urgente nécessité administrative, nous impose la disjonction de nos destins. Cependant, sachez que la vie est ainsi faite.

Nous ne saurions terminer notre propos sans rappeler ce slogan : « yéwô Centre Culturel Jacques Aka ».

Réalisé par Opportune Bath

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