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[Entretien avec Roby 24] À la découverte d’une voix qui redéfinit la musique ivoirienne


Abidjan, le 12 septembre 2025 (lepointsur.com) Du 4 au 6 septembre 2025, la localité de Koriakro, située dans le département d’Attiégouakro, district autonome de Yamoussoukro, a accueilli la 4ᵉ édition du Klôh-Klôh Festival. Cette rencontre culturelle, désormais inscrite dans l’agenda des grands rendez-vous artistiques de la région, a une fois de plus braqué les projecteurs sur les talents locaux.

Parmi eux, Roby 24 s’est imposé comme la révélation de cette édition. Dès son entrée sur scène, le jeune artiste a captivé le public par une énergie débordante et une authenticité musicale rare. Sa prestation, saluée par les festivaliers et les organisateurs, a confirmé son statut d’étoile montante de la scène ivoirienne.

Rencontré en marge de l’événement, le musicien est revenu sur son parcours et ses aspirations. Passionné de musique depuis son enfance, Roby 24 a su tracer sa voie en conciliant héritage traditionnel et influences contemporaines. Ses compositions, portées par une voix singulière et des rythmes enracinés dans la culture locale, traduisent une volonté affirmée de bâtir un pont entre passé et présent.

Interrogé sur ses sources d’inspiration, l’artiste évoque son parcours personnel, son environnement et la richesse des sonorités africaines. Dans cet entretien, il revient sur ses débuts, dévoile ce qui nourrit sa créativité et partage ses projets à venir, marquant ainsi une étape importante de sa jeune carrière.

Peux-tu te présenter à nos lecteurs. Qui est Roby 24 à l’état civil et quel est ton parcours ?

Merci ! À l’état civil, je m’appelle Yao Gnamien Roberson et je suis originaire de Yamoussoukro. Mais sur scène et dans le milieu artistique, tout le monde me connaît sous le nom de Roby 24. La musique a toujours occupé une place importante dans ma vie. Depuis mon enfance, j’ai été bercé par les sonorités traditionnelles de ma région, ce qui a nourri très tôt ma passion.

En 1997, j’ai fait mes premiers pas dans le monde musical en tant que DJ à la rue Princesse, à Abidjan, qui était à l’époque un haut lieu de la vie nocturne et culturelle. Cette expérience m’a permis de me confronter au public, d’apprendre le sens du rythme, de la scène et de l’animation. C’est aussi là que j’ai pris conscience que je voulais aller plus loin, créer ma propre identité musicale.

Depuis, j’ai persévéré et poursuivi mon chemin, malgré les difficultés, avec la ferme volonté de faire entendre ma voix. Aujourd’hui, j’ai plusieurs chansons à mon actif et je continue de travailler à imposer mon style, qui mêle héritage traditionnel et influences modernes.

Ton nom d’artiste, Robi 24, a-t-il une signification particulière ?

Oui, absolument ! Mon nom d’artiste reflète tout un parcours de vie et les expériences qui m’ont façonné. Avant de me consacrer pleinement à la musique, j’ai exercé de nombreux métiers : tisserand, électronicien, électricien, maçon, peintre… La liste est longue ! Ces expériences m’ont appris la discipline, la patience et l’importance de persévérer, autant de valeurs que je transpose aujourd’hui dans ma carrière musicale.

Roby 24 symbolise donc cette richesse d’expériences et mon identité : un mélange de travail acharné, d’apprentissage permanent et de créativité. C’est un nom qui me représente et qui raconte, à sa manière, mon parcours entre tradition, diversité des savoir-faire et modernité.

Le chemin n’a pas dû être facile, n’est-ce pas ?

Non, ce n’était vraiment pas facile au début. Comme beaucoup d’artistes émergents, je devais faire face à plusieurs défis : me faire connaître, trouver des lieux où me produire, et convaincre le public d’écouter ma musique. Les débuts ont été marqués par beaucoup d’efforts et de persévérance.

Heureusement, avec le temps, les choses ont commencé à évoluer. Aujourd’hui, les gens me découvrent, et chaque prestation me permet de toucher un public plus large. Des événements comme le Klôh-Klôh Festival ont été déterminants pour ma carrière. Chaque année, ce festival me donne l’occasion de me produire devant un public attentif, de rencontrer d’autres artistes et de gagner en visibilité. C’est un tremplin essentiel pour moi et je suis convaincu que l’avenir sera encore plus prometteur.

Et côté musique, où en es-tu aujourd’hui ?

Actuellement, je travaille sur la sortie de plusieurs singles, qui reflètent pleinement mon univers musical. Je souhaite également collaborer avec d’autres artistes pour créer un mélange entre tradition et modernité, afin d’apporter quelque chose de nouveau à la scène musicale ivoirienne.

Mon ambition est claire : je veux avoir les moyens de m’affirmer face aux grands noms du milieu tout en restant fidèle à mon identité artistique. Je chante principalement en baoulé, ma langue maternelle, que je combine avec le français pour toucher un public plus large.

Mes textes abordent la vie quotidienne avec ses réalités, les joies comme les difficultés, et cherchent à transmettre des messages qui parlent à tout le monde. Pour moi, la musique est à la fois un moyen de préserver notre culture et de raconter des histoires universelles auxquelles chacun peut s’identifier.

As-tu des titres phares ?

Oui ! À ce jour, j’ai déjà sorti une dizaine de singles, chacun ayant sa propre histoire et sa signification. Le plus connu actuellement est “Koutoucou”, un morceau dans lequel je mets en garde contre les dangers de cette boisson traditionnelle : il faut absolument manger avant de la consommer, sinon elle peut “prendre photo”, c’est-à-dire avoir des effets inattendus sur le visage et la santé.

Il y a également “Choqué pour plaîre”, qui explore les contradictions de la vie quotidienne. On y parle de ces situations où, malgré le fait de ne pas aimer quelqu’un, on ne peut s’empêcher de l’observer ou de se laisser influencer par cette personne.

Enfin, j’ai composé un hommage aux parents, car élever des enfants n’est jamais simple. Ce titre reflète les sacrifices, la patience et la force nécessaires pour soutenir ses enfants et rester un pilier dans toutes les étapes de leur vie.

Chaque chanson que je crée cherche à transmettre un message, que ce soit à travers des conseils pratiques, des réflexions sur la vie ou des hommages aux valeurs familiales. Pour moi, la musique est un moyen de raconter nos histoires et de partager notre culture.

Un mot pour tes fans et toutes les personnes qui te soutiennent ?

Je tiens à adresser un grand merci à tous mes fans, ainsi qu’à toutes les personnes qui m’accompagnent dans cette aventure musicale. Leur soutien et leur confiance me donnent la force de continuer à me dépasser et à persévérer, même dans les moments difficiles.

Grâce à eux, je peux concrétiser mes projets et partager ma passion pour la musique avec un public toujours plus large. Je leur promets que mes prochaines sorties seront encore plus abouties, avec des mélodies et des textes qui reflètent à la fois la richesse de notre culture et les expériences de la vie quotidienne. Leur fidélité est ma plus grande source de motivation, et je compte continuer à les surprendre et à les inspirer à travers mes créations.

Merci Robi 24 pour ce moment. On te souhaite plein de succès pour tes prochains projets !

Merci à vous ! La musique continue et on ne lâche rien !

Par Médard KOFFI

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