Point Sur

En l’absence de Ouattara, Soro et Kablan Duncan/ Hamed Bakayoko humilie Alain Lobognon


« Pourquoi laisserai-je la proie pour l’ombre? Les réformes au niveau de la jeunesse et des sports déplaisent à la mafia. Ceux qui dénoncent mes manières doivent se souvenir de mon parcours. Mon combat ne cessera que lorsque les voleurs seront en prison. Le jour où le PR m’enlèvera sa confiance, je m’en irai fier d’avoir fait bouger les lignes au sein d’une société gangrenée par le vol ».

M. Alain Lobognon, ministre de la Promotion de la jeunesse, des Sports et des Loisirs (Ph:Dr)

M. Alain Lobognon, ministre de la Promotion de la jeunesse, des Sports et des Loisirs (Ph:Dr)

Telles sont les paroles fortes de M. Alain Lobognon, ministre de la Promotion de la jeunesse, des Sports et des Loisirs  extraites de sa page twitter en date du samedi 11 Octobre 2014. Comme pour dire à l’opinion que la Côte d’Ivoire des dernières 48 heures est aux mains de quelqu’un qui n’a aucune maîtrise de la conduite d’un pays.

En effet, pour celui qui suit l’actualité dans le milieu du sport ivoirien, les phrases du ministre Alain Lobognon ont un sens profond et collent avec les derniers évènements liés à la décision ministre ivoirien de la Promotion de la jeunesse, des Sports et des Loisirs, quant au débarquement du Directeur de l’Office National des Sports (ONS) Salif Koné de ses fonctions, « pour mauvaise gestion« .

L’incapacité du ministre Hamed Bakayoko à diriger un pays

En l’absence du Président de la République, celui de l’Assemblée nationale et du Premier ministre tous en déplacement à l’extérieur, la Côte d’Ivoire est dirigée actuellement par le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Hamed Bakayoko.C’est fort de ce pouvoir intérimaire qu’il a pris la décision de réhabiliter Salif Koné, nommé par arrêté par le ministre des Sports.

48 heures après la passation de charge avec Mme Amira Odette Ben Mourad, le Dg démis de ses fonctions a été réinstallé dans son fauteuil des locaux du stade Félix-Houphouët-Boigny. Cela s’est passé dans la matinée du jeudi 9 octobre 2014. Ce, après avoir fait appelle à Alain Lobognon à son cabinet, l’intérimaire du Président de la République selon certaines indiscrétions n’est pas allé du dos de la cuillère.

Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Hamed Bakayoko, l’un des plus proches d’Alassane Ouattara a profité de cet intérim pour régler ses comptes à son collègue des Sports, un proche de Soro. Ouvrant ainsi, la guerre de leadership qui l’oppose au Président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro. En somme, tous les moyens sont bons pour fragiliser l’adversaire.

Pourtant dans le fond, le ministre Alain Lobognon s’est présenté en rigoureux administrateur en suivant les instructions du Président de la République qui demande et exige de tous ses collaborateurs, tous les administrateurs d’ »être  scrupuleux et rigoureux dans la gestion des finances publiques« .

Dans cette vaine, Alain Lobognon découvre des malversations  financières, constatant que les fournisseurs de l’Etat au niveau de l’Ons ne sont pas payés et que ceux-ci organisent des sit-in devant le stade Félix Houphouët-Boigny et même à son cabinet, il a ordonné et décidé par arrêté ministériel de démettre le présumé malhonnête directeur de l’Ons, Koné Salif de ses fonctions en le faisant remplacé par Mme  Amira Odette Ben Mourad, responsable de département au sein de cet office.

Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko, foulant aux pieds les règles élémentaires de la bonne administration, du sérieux et de la rigueur scientifique, et ne respectant pas le parallélisme des formes, décide de son piédestal de l’imposer en le réhabilitant à son poste.

En général, les directeurs et administrateurs sont nommés par décret pris en Conseil des ministres. Et ce décret de nomination est signé par le Président de la République.

Des règles élémentaires foulées aux pieds

Dans le cas du ministère de la Promotion de la jeunesse, des sports et des loisirs,  Koné Salif a été nommé par arrêté ministériel et non par décret. C’est dans le respect des droits que le directeur de l’Ons a été débarqué.

Question. Sur quelles bases légales le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko a-t-il imposé au ministre Alain Lobognon de réintégrer Koné Salif dans ses fonctions de Directeur général  de l’Ons ? La réponse dans le twitt du ministre Lobognon. « Les réformes au niveau de la jeunesse et des sports déplaisent à la mafia« , selon le ministre Alain Lobognon.

En clair, c’est une certaine mafia qui ne dit pas son nom que Hamed Bakayoko est en train d’installer en Côte d’Ivoire dans la guerre de positionnement entre lui et Soro, après 2015.

Sinon, pourquoi profite-t-il de l’absence du Président de la République, Chef de l’Etat, du Président de l’Assemblée nationale et de celui du Premier ministre pour violer les lois et s’imposer en pharaon, en dictateur ? Si ce n’est pour régler des comptes.

Il faut le dire tout net, aucune loi, aucun décret ne donne le droit au ministre de l’Intérieur qui plus est intérimaire d’imposer à un autre ministre la gestion, la nomination et la révocation des fonctionnaires de son administration. A moins que ce soient de nouvelles lois votées et non encore rendues officielles.

Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Hamed Bakayoko (Ph:D)

Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Hamed Bakayoko (Ph:Dr)

En le faisant,  le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité donne raison aux opposants d’Alassane Ouattara qui soutiennent que « la Côte d’Ivoire est une République bananière, dirigées par des médiocres. »

Le ministre d’Etat Hamed Bakayoko, a foulé aux pieds les règles de fonctionnement de l’Etat, et le Président de la République, est interpelé. Lui qui avez été élu sur la base de son honneur, son intégrité, son parcours professionnel et politique. Sur cette base, la République ne doit pas et ne peut pas s’abaisser par la faute, l’arrogance et l’omnipotence de certains de vos collaborateurs qui foulent la loi et le droit et qui les piétinent parce qu’ils sont vos proches.

Le pays, le peuple, la Côte d’Ivoire, l’Afrique et le monde vous observent et vous regardent. La bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, la construction des infrastructures en tous genres. Voilà votre programme électoral. Le peuple de Côte d’Ivoire vous attend  sur les faits, et les actes que vous poserez.

Par Diarrassouba Abdoul Khader Stéphane (D.A.KS).

Directeur de publication de www.lepointsur.com

 

 

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