En France, des bacheliers soupçonnés d’avoir triché avec une intelligence artificielle
Selon nos informations, plusieurs lycéens français participant aux épreuves du baccalauréat à l’aide d’un ordinateur en raison de leur handicap ont été suspectés d’avoir utilisé un agent conversationnel pour rédiger leur copie. RFI a rencontré une jeune concernée.
« Il y a eu un coup de stress parce que je ne savais pas ce que l’on me reprochait », se souvient Nina Viriot, bachelière de 18 ans, suspectée pendant un temps de fraude à l’IA lors de son épreuve de philosophie.
Le 3 juillet dernier, à la veille des résultats de l’examen, Nina Viriot s’imaginait déjà sauter de joie devant le tableau des bacheliers. Mais un mail inattendu a brutalement gâché le début des vacances de cette lycéenne parisienne de 18 ans. « Madame, Monsieur, un procès-verbal de suspicion de fraude a été établi à votre encontre. Conformément aux dispositions réglementaires, vous ne recevrez pas votre relevé de notes. » La douche froide est signée Cyclades, la plateforme numérique de gestion des examens. « Il y a eu un coup de stress parce que je ne savais pas ce que l’on me reprochait, rembobine Nina Viriot. On ne savait même pas comment régler ça. »
Deux semaines s’écoulent. Elle tente de négocier une place en session de rattrapage pour sauver son année scolaire. En vain. Avant de recevoir, enfin, un courriel du « service inter-académique des examens et concours » qui lui apprend officiellement son prétendu tort : « Recours à l’intelligence artificielle (IA) ». De quoi lui valoir une poursuite disciplinaire pour tentative de fraude. Nina, qui bénéficie d’un plan d’accompagnement personnalisé à cause de son trouble de l’attention, a eu le droit d’écrire sa copie sur son ordinateur non connecté à Internet en bénéficiant d’un tiers temps. Son devoir était-il trop bien rédigé aux yeux du correcteur ? La lycéenne jure ne pas avoir triché.
RFI