Editorial/La liberté de la presse et la démocratie en Afrique…
Abidjan, 30-12-2020 (lepointsur.com) L’Union des journalistes de la presse libre Africaine (UJPLA), vient, coup sur coup et sur trois fronts (Cameroun, Mali, République Démocratique du Congo) de lancer une véritable et vigoureuse offensive en vue de la claire et nette liberté de la presse en Afrique.
Contre les atteintes et violations à l’encontre du libre exercice par les journalistes de ces différents pays de leur mission d’informer l’ensemble des citoyens, l’Union des journalistes de la presse libre Africaine qui a pour objectifs essentiels de défendre, vaille que vaille, la sécurité des journalistes et la promotion de la liberté de la presse dans notre Afrique où , hélas, abondent encore les prédateurs de cette liberté essentielle consubstantielle à la démocratie, ne veut pas s’en laisser conter.
L’UJPLA a donc décidé de monter au créneau pour voler au secours des journalistes maliens, camerounais, congolais (RDC) qui ont, depuis quelques semaines, maille à partir avec les dirigeants de leur pays.
Au Mali, tout près de la Côte d’Ivoire du 20 au 23 décembre 2020, l’activiste et animateur radio Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath et cinq autres de ses compatriotes ont été interpellés par les forces de l’ordre.
Au Cameroun, le directeur de publication de Kalara, Christophe Bobiokono a été condamné à deux ans de prison avec sursis, 3800 euros d’amende et 15300 euros de dommages et intérêts, sa collaboratrice Irène Mbezele condamnée à la même peine assortie de 2300 euros de dommages et intérêts pour « diffamation et outrage à corps constitué ».
Enfin, en République Démocratique du Congo démocratique (RDC), le journaliste Pascal Mulegwa, correspondant de Radio France Internationale (RFI), est poursuivi en diffamation pour avoir relayé un rapport d’ONG dans lequel figure le nom du sénateur et ancien Vice-ministre des Transports José Makila congolais.
L’Afrique, en cette ère de mondialisation voire de « villagisation » de la planète, comme le démontrent les changements climatiques et le réchauffement de la terre, les effets contingents de l’expansion du coronavirus, les conséquences néfastes et meurtrières du terrorisme international, etc., n’a d’autre choix à faire que de garantir les libertés individuelles et collectives, la bonne gouvernance démocratique et politique, la justice sociale, etc.
La presse joue un rôle prépondérant dans ce processus de normalisation et de moralisation de la vie publique africaine. Pour y parvenir efficacement, éveiller les consciences, et jouer le rôle de contre-pouvoir qui lui revient (d’aucuns ont parlé de 4e pouvoir), elle doit agir en toute liberté, en toute sécurité et en toute responsabilité. . Celle-ci vient de sa propre crédibilité. Pour cela, la presse, dans nos pays, ne doit ni être bâillonnée ni être tenue en laisse.
La sécurité dont il s’agit ici, n’est pas que physique pour les journalistes. Selon les standards et préoccupations de l’UJPLA, la sécurité des journalistes, s’entend tout aussi bien de leur sécurité matérielle et sociale, de leur sécurité technique et professionnelle, etc.
Voilà pourquoi l’UJPLA a décidé de prendre le taureau par les cornes afin que les journalistes des 54 pays du continent africain, aient une Union pour aider à les assister, défendre, protéger, former et promouvoir.
Cet immense chantier qu’ambitionne l’UJPLA ne sera réalisable que si, à côté des pouvoirs et dirigeants africains, les journalistes eux-mêmes accèdent et sont conscients de leur responsabilité (éthique et déontologique) dans la construction et le développement de nos pays à travers leur liberté certes mais aussi de leur sérieux, de leur crédibilité et de leur professionnalisme patriotique et sans faille dans la décisive mission d’informer et d’éduquer leurs lecteurs, auditeurs et téléspectateurs.
Par YAO NOËL