Distribution de pains, interdiction de sachets, … : Des promesses non tenues du gouvernement #CIV
lepointsur.com (Abidjan, le 13-7-2015) Décidément, la Côte d’Ivoire est en passe de devenir ce pays où des décisions salutaires sont prises sans toutefois être réellement appliquées. Une situation qui pose la question de l’opportunité de telles sorties souvent à grand renfort médiatique du gouvernement. L’espoir suscité par l’annonce desdites décisions a fait place à la désillusion des populations. Qui n’accordent désormais plus le moindre crédit à ces prises de décisions qu’elles qualifient d’ailleurs de « shows » gouvernementaux.
Diminution du prix de la caution des loyers : Un an après, que devient le code foncier urbain ?
En mars 2014, le ministre ivoirien de la Construction, du logement, de l’assainissement et l’urbanisme a fait une importante annonce au cours d’une conférence de presse. Rencontre avec les hommes de média dans le cadre des ‘’Rendez-vous du gouvernement’’ du Cicg (Centre d’information et de communication gouvernementale. Mamadou Sanogo prenait ainsi rendez-vous avec l’histoire en décidant de s’attaquer à un problème qui touche les populations abidjanaises, voire ivoiriennes confrontées au coût élevé des cautions de loyers.
Pour l’invité du rendez-vous mensuel du Cicg, il s’agissait de mettre en place un code foncier urbain, en vue de « réguler la fixation du loyer et des cautions de sorte que les propriétaires n’aillent pas au-delà de deux mois ». En clair, pour le ministre de la Construction, la caution du logement en Côte d’Ivoire devait respecter les normes de ce code dans la fixation du prix du loyer. Mieux, la caution ne devait plus excéder plus deux mois. Evidemment, une telle décision ne pouvait pas être une panacée, eu égard aux besoins croissants en matière de logements.
C’est pourquoi, dans la foulée, Mamadou Sanogo a souligné la nécessité d’accompagner l’initiative par le renforcement des opérations de logements économiques et sociaux. Une décision qui a rencontré l’assentiment de plusieurs personnes désespérément bloquées par le coût très élevé des cautions de loyers qui variait d’un propriétaire à un autre.
Plus d’un an après l’annonce du ministre de la Construction, du logement, de l’assainissement et de l’urbanisme, le constat reste malheureusement le même. Pis, les cautions de loyers sont devenues plus chères, eu égard à la forte demande. Allant même jusqu’au-delà de l’inimaginable. Le code foncier urbain annoncé semble n’exister que de nom, faisant place à une sorte de chienlit où chaque propriétaire fixe sa caution au gré de ses besoins financiers et à la tête du client.
Plusieurs autres mesures restées sans suite
A côté de la mesure du ministre Mamadou Sanogo visant à faire baisser le montant de la caution des loyers à seulement deux mois qui n’a eu aucun écho, malgré la joie qu’elle a suscitée, plusieurs autres décisions de ses collègues sont restées sans suite. Il s’agit notamment des mesures qui interdisent de fumer dans les lieux publics, la distribution et la vente de pains dans les rues, l’utilisation et la vente des sachets non biodégradables. Sans oublier l’interdiction de la vente de médicaments dans les rues et les communications au volant.
Malheureusement, toutes ces mesures qui, en principe, devaient profiter aux populations, sont prises de façon hâtive, pour semble-t-il, seulement faire plaisir au Président de la République. Une manière pour ces ministres de montrer au chef de l’Etat qu’ils conduisent effacement la mission à eux confiée. Bien entendu, point n’est besoin de rappeler que la voie qui mène à l’émergence tant souhaitée par le chef de l’Etat ne peut s’accommoder de telles légèretés.
Idrissa Konaté
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