Abidjan, 21-09-2021 (lepointsur.com) Tout échappe-t-il à la Grande France ? Grosse crise diplomatique entre les États-Unis et la France, à propos de la rupture du contrat d’achat de sous-marins français par l’Australie. Les intérêts divisent les alliés. La France donne de la voix. Le président américain ne cède pas sur l’essentiel mais annonce un échange téléphonique avec son homologue français.

En Afrique, le Mali pousse la France à jouer à découvert. La junte au pouvoir décide de contracter avec la société russe de sécurité Wagner. La France a des coliques et menace de plier bagages. Elle dépêche son ministre de la Défense à Bamako pour dire clairement sa position. Elle n’accepte pas le deal entre le Mali et les barbouzes russes. Ouvertement, la France refuse à un pays « indépendant » de choisir ses amis. La France se comporte comme une amoureuse jalouse et menaçante : « ou bien c’est moi, ou je pars et tu en paieras les conséquences », pourrait-on imager l’attitude de Paris. Côté malien, il y a une volonté manifeste d’affirmer et de faire valoir sa souveraineté : « personne ne peut choisir nos amis à notre place ».

La question aujourd’hui : La France analyse-t-elle sereinement l’évolution des tendances dans les pays qui sont considérés comme « ses pre-carrés » ? Arrive-t-elle à lire entre les lignes, les nouvelles postures de la jeunesse africaine, notamment francophone ? Celle qui n’a pas connu la colonisation et qui ne comprend pas le tutorat qui n’a que changé de gants. Le gant de fer de l’exploitation est devenu gant de velours. Pour les mêmes objectifs…

Docteur Wazi Guipié, viens éclairer ma lanterne : la France a-t-elle des raisons de craindre la perte de son influence en Afrique, notamment dans les pays francophones ? Ou alors, est-ce juste des velléités d’émancipation sans lendemain ? J’attends.

Fernand Dédeh

Commentaires

commentaires