Economie

Développement économique : Vous avez dit taux de croissance ! #Afrique


CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 19-9-2016) De plus en plus, les pays africains mettent en avant leur taux de croissance alors que celui-ci est très souvent en déphasage avec la réalité des populations. Des recherches nous ont permis de découvrir la notion de taux de croissance. Qu’est-ce qu’il en est exactement ?

Le taux de croissance d’un pays, c’est le pourcentage de la différence entre le PIB (Produit Intérieur Brut) d’une année ‘n’ et le PIB de l’année précédente ‘n-1’, par rapport au PIB de l’année précédente ‘n-1’. Soit, (PIBn-PIB (n-1)) x100/PIB (n-1).

En réalité, le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées des agents économiques résidents, calculée aux prix du marché, à laquelle on ajoute la part de la valeur ajoutée récupérée par l’État (Taxe sur la valeur ajoutée et droits de douane) et de laquelle on soustrait les subventions ; PIB = Somme des valeurs ajoutées + TVA + Droits et taxes sur les importations – Subventions sur les produits.

Si potentiellement trois méthodes coexistent pour calculer le PIB d’un pays ou d’une région (via la production, la dépense ou le revenu), la première méthode (approche par la production) est utilisée pour des raisons pratiques.

Selon cette technique, on additionne toutes les valeurs ajoutées issues des comptes de résultats fournis par les entreprises, et les administrations publiques. Donc, toutes les entreprises qui opèrent en Côte d’Ivoire déclarent leurs recettes pour les besoins statistiques.

Mais les multinationales, une fois les recettes déclarées, les rapatrient immédiatement, d’autant que cette facilité est favorisée par le Fcfa. Partant de cette facilité, il est clair que ces multinationales ne procèdent pas à des réinvestissements. Evidemment, cela limite la création d’emplois. D’où le chômage, la pauvreté et tout ce qui s’en suit. Et pourtant, dans la même veine, le FMI (Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale soumettent les Etats africains à des ajustements structurels.

Obligeant les dirigeants à tout privatiser et aussi opérer des coupes dans les budgets sociaux (éducation, santé, recherche…) et en revanche, ils les encouragent à investir dans la culture de l’exportation des matières premières. A l’évidence, à cette allure, les Etats africains sont juste réduits à être de simples exportateurs de matières premières et à des consommateurs de produits finis importés.

Et ceci est favorisé par les Accords de Partenariat Economique (APE). Les occidentaux s’approvisionnent sans limite en matières premières et les Africains suppriment dès lors les barrières douanières aux surplus de productions de leurs entreprises. Aussi, les gouvernements sont-ils invités à subventionner l’importation de ces produits, afin de faciliter leur évacuation sur leurs marchés.

Ce qui veut dire qu’aucune perspective d’industrialisation n’est possible, car l’Afrique ne transforme, encore moins, ne produit rien. Une image se dégage dès lors, et laisse entrevoir la transformation/production, comme un luxe pour les Africains qui ne doivent consommer que les produits en provenance de l’Occident.

Or jamais la consommation ne transforme l’économie d’un pays. C’est plutôt la transformation-production. L’on comprend aisément que l’émergence tant chantée, n’arrivera jamais tant que l’Afrique sera sous tutelle. Encore moins l’industrialisation.

Idrissa Konaté

 

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