CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 22-3-2017) La sérénité semble avoir foutu le camp dans le rang des alliés du Rassemblement des houphouëtistes pour la paix et la démocratie. Les sorties inopportunes constatées de part et d’autre des cadres du Rdr et du Pdci, les deux poids lourds, laissent percevoir le grand malaise qui secoue actuellement le Rhdp.

Contre toute attente, alors que l’on s’y attendait le moins, c’est le Ministre Cissé Bacango qui annonçait les couleurs à travers une interview accordée au confrère L’Inter dans sa parution du lundi 20 mars 2017. Dans les colonnes du confrère, ce cadre du Rdr remettait en cause la question d’une alternance en faveur d’un cadre du Pdci en 2020.  « Je n’ai pas entendu le président Alassane Ouattara prendre l’engagement de permettre au Pdci qu’il choisisse un candidat issu de ses rangs, en 2020 », mentionnait-il.

Le même jour, comme la réponse du berger à la bergère, la réplique du Pdci ne s’est pas fait attendre. Elle a été faite par le Secrétaire Exécutif du vieux parti. Depuis Diabo (23 Km de Bouaké, dans le Centre de la Côte d’Ivoire) où il présidait une réunion de réconciliation entre des cadres du parti septuagénaire, Pr Maurice Kacou Guikahué a été clair sur la question de l’alternance en 2020.

« L’alternance nous perd le temps. Prenez le temps de réfléchir à  trouver une stratégie pour la reconquête  du pouvoir. En 2020, le Pdci ne peut pas faire l’économie d’un candidat. Nous l’avons fait une fois, Nous ne saurions le faire une deuxième fois », indiquait le N°2 du Parti démocratique de Côte d’Ivoire. Et de poursuivre en invitant les militants à demeurer mobilisés pour gagner l’élection présidentielle en 2020. « Préparons les outils pour gagner en 2020. Le Pdci a  de l’avenir. » Réaffirmait-il.

A l’évidence, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix est désormais en proie à une profonde division accentuée par des jeux d’intérêt qui ont fini par amener le Rdr et le Pdci à se tourner dos, malgré les apparences que le chef de l’Etat Alassane Ouattara et le président du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié, essaient tant bien que mal de sauver.

Cette division avec son prolongement sur la place publique donne des sueurs froides quant au lendemain réservé à l’élection présidentielle de 2020. En allant en rangs dispersés à ce scrutin qui profile à l’horizon, il est clair que le Rdr et le Pdci, après avoir contribué à assurer deux mandats au Président Alassane Ouattara, ouvrent les vannes d’un pugilat sans merci, aux conséquences incertaines pour les citoyens ivoiriens. Une situation qui conforte tous les sceptiques qui ont toujours pensé que la Côte d’Ivoire était encore dans l’œil du cyclone, pour ce qui concerne les violences postélectorales.

Idrissa Konaté

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