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[Département de Bangolo : L’insécurité en plein essor] Un gendarme et deux bandits tués, un chef de village suspecté


Bangolo, le 03-06-2024 (lepointsur.com) La région du Guémon, au sein du District Autonome des Montagnes, est secouée par une recrudescence inquiétante d’attaques armées. Dans le Département de Bangolo, l’insécurité atteint des sommets, plongeant les habitants, les fonctionnaires, et les opérateurs économiques dans une angoisse constante. Deux braquages récents, survenus en une seule nuit, ont laissé la communauté en état de choc. Un gendarme et deux bandits ont perdu la vie, et un chef de village est désormais sous les feux des projecteurs, suspecté de complicité.

Une nuit de terreur

Dans la nuit du mercredi 1er novembre 2023, deux attaques à mains armées ont frappé la Sous-préfecture de Zou et l’axe Gloplou-Béoué/Zibiao. La première attaque s’est déroulée alors que des gendarmes escortaient un opérateur économique. Une embuscade tendue par des bandits a coûté la vie à un gendarme et à un présumé coupeur de route. La découverte d’un téléphone portable sur les lieux a mené à l’implication supposée d’un chef de village, suspecté de complicité.

La même nuit, sur l’axe Gloplou-Béoué/Zibiao, un agent de santé a abattu un bandit surnommé « Héba », alors qu’il tentait de lui voler sa moto avec deux complices. Ces événements ont profondément marqué la population et les forces de sécurité locales, exacerbant le climat de peur et de méfiance.

Des bandits aux méthodes identiques

Les attaques dans le Département de Bangolo sont loin d’être des incidents isolés. Les bandits utilisent des méthodes similaires, notamment des barrages routiers improvisés, souvent situés dans des zones où les routes sont dégradées. Parfois, ils tendent des cordes pour arrêter les véhicules ou se font passer pour des auto-stoppeurs vulnérables. Ces barrages sont généralement surveillés par des hommes armés, équipés de kalachnikovs (AK47), prêts à intervenir à tout moment.

Cibles privilégiées : Fonctionnaires et Opérateurs Économiques

Les attaques du 1er novembre ne sont pas le fruit du hasard. Selon des sources sécuritaires, les bandits ciblent spécifiquement les fonctionnaires en fin de mois et les opérateurs économiques durant la traite agricole, une période marquée par une hausse des prix du cacao. Ces criminels semblent disposer d’informations précises, leur permettant de frapper là où l’argent circule.

Une lutte complexe contre l’insécurité

L’insécurité à Bangolo est en grande partie alimentée par la circulation illégale d’armes, conséquence des crises successives qu’a connues la Côte d’Ivoire depuis 2002. Bien que les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) soient dynamiques, elles peinent à juguler cette violence sans la collaboration franche de la population.

Le Commandant Bosson, de la gendarmerie de Duékoué, appelle régulièrement à une coopération accrue entre les citoyens et les forces de l’ordre. Cependant, la prudence et la discrétion restent les conseils principaux adressés aux fonctionnaires et aux opérateurs économiques.

Somme toute, l’insécurité grandissante à Bangolo est un défi majeur. Alors que les forces de l’ordre redoublent d’efforts pour restaurer la paix, il est crucial que la population reste vigilante et coopérative. Comme le disait l’écrivain Hector Malot, « se confier, c’est s’exposer ». Il en va de la sécurité de tous.

Lainé Gonkanou, Correspondant Régional

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