Politique

Démission en cascade au Gabon/L’étau se resserre sur Ali Bongo


Abidjan-06-09-16 (lepointsur.com) L’information est tombée, tel un couperet ce mardi 6 septembre 2016. Le ministre gabonais de la Justice Séraphin Moundounga, a annoncé sa démission, critiquant le processus électoral et demandant un recomptage des bulletins de vote de la présidentielle du 27 août. Evidemment, ce revirement  de situation ,  aussi bien du ministre gabonais de la Justice que du chef d’état-major des Armées suscite des commentaires aussi bien des populations gabonaises que de l’opinion internationale.

 Le ministre de la Défense gabonaise a démissionné. Ph. Dr

Le ministre de la Défense gabonaise a démissionné. Ph. Dr

« Je redoutais que le Gabon ne puisse basculer dans la violence si les résultats étaient contestés, suite au refus de recomptage. Ceci, n’ayant pas eu lieu, vous avez constaté que le pays a basculé dans la violence. Donc la paix est gravement menacée dans notre pays, la sécurité est gravement menacée. J’ai fait hier une nouvelle déclaration dans laquelle j’ai indiqué quelles devraient être les modalités d’une négociation politique avec des alternatives. Il a été répondu que le recomptage n’était pas prévu par la loi, ce qui est une toute petite fuite en avant et une volonté manifeste de faire en sorte que nous puissions continuer à faire en sorte que le pays sombre dans une violence la plus absolue. Et en même temps, ayant constaté que du côté du pouvoir, on n’apportait pas de réponse » tels sont entre autres propos avancés par le ministre gabonais de la Justice Séraphin Moundounga pour justifier sa démission du gouvernement.

Le chef d'état-major des Armées a démissionné également. Ph. Dr

Le chef d’état-major des Armées a démissionné également. Ph. Dr

Par ailleurs, il s’est prononcé sur l’épineuse question du recomptage des voix exigé par la communauté internationale et rejeté par le clan Bongo, arguant que cette disposition n’est pas prévue par la loi gabonaise. « Dès que le recomptage confirme la victoire du Parti démocratique gabonais, l’opposition n’aura plus rien à redire. » renchérit-il. S’il est vrai que le départ du ministre gabonais de la justice a jeté un froid dans le dos des populations, la démission du   général de corps d’armées (4 étoiles), Auguste Roger Bibaye Itandas, un autre fidèle des fidèles de Bongo Ondimba Ali  a créé une psychose généralisée au sein des populations qui redoutent un coup d’Etat militaire. Pour autant, l’information est  quelque peu tenue sous cape par les autorités gabonaises.

Selon certaines  sources, cette démission du chef de l’Armée gabonaise  serait liée à la présence de mercenaires étranger venus mater les manifestants au Gabon. La même  source rapporte que lesdits mercenaires seraient proches du burundais  Pierre Nkurunziza et d’Idriss Déby Itno, le président en exercice de l’Union africaine (UA). Autres démissions au sein du PDG, après le patron du PDG en France, Dieudonné Tahiro Aperano, et  le responsable PDG des Etats-Unis, Ony Obame Nzé, vient, aussi, de démissionner. On peut le dire. Le bateau PDG  prend l’eau de toutes parts. D’ailleurs, d’autres démissions et non des moindres sont prévues  au sein du PDG, du gouvernement, des institutions, du Sénat, de l’Assemblée nationale (qui avait été incendiée) et d’autres institutions constitutionnelles.

Le boycott comme moyen de pression selon Ping

À quelque trois jours de la fin du délai pour introduire un recours devant la Cour constitutionnelle, la situation devient inquiétante au Gabon. Jean Ping a décidé de passer à l’offensive  en sortant de ses manches une nouvelle stratégie pour emmener Ali Bongo à lâcher du lest. « Nous devons résister par tous les moyens pour faire tomber ce tyran », a-t-il dit dans un communiqué, appelant les populations à « ne pas utiliser la violence ».

Proposant dans la foulée une grève générale comme moyen de résistance. « Afin de préserver les vies humaines, il faut décréter le Gabon pays mort »,  préconise Jean Ping   pour éviter une confrontation physique avec les forces de sécurité. « Il faut résister par le blocage économique du pays.  Je vous propose de cesser toute activité et de commencer une grande grève générale », a-t-il poursuivi, accusant son adversaire Ali Bongo Ondimba de vouloir  tuer les Gabonais. Va-t-on assister au schéma ivoirien ? Rien, n’est moins sûr. Toujours est-il que les jours à  venir réservent bien des surprises.

EKB

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