Découverte/Sur les traces du village du Dr Kwame N’krumah
Abidjan,17,02,16 (lepointsur.com) Créé il y’a un mois en Côte d’Ivoire, le think tank Vitrine Chinafrique a consacré sa première mission à l’internationale, une excursion à caractère d’étude culturelle au Ghana, précisément dans le village de Dr Kwame N’krumah du 13 au 14 février 2016.
Ce choix de la première mission du laboratoire d’idées (think tank) Vitrine Chinafrique n’est pas le fruit d’un hasard. C’est un voyage de ressourcement, pour ne pas donner raison à l’auteur de cette célère affirmation de l’homme européen qui déchaine les passions: « le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire ».
Entre les jérémiades, les gesticulations émotionnelles et l’action savante, à savoir le questionnement de l’histoire, le laboratoire d’idées « Vitrine chinafrique » a choisi la seconde option. Traquer l’histoire, sans ménagement et sans complaisance, pour en ressortir la substantifique moelle, telle nous semble être la méthodologie qui sied pour jauger la portée de ce jugement de valeur.
L’Africain a-t-il osé ou non pour comprendre et agir sur son environnement et les relations
internationales ? Voilà la problématique à laquelle nous invite le défi lancé par le porte-parole du leadership européen d’une époque récente. Et ce défi commande de commencer par le commencement, là où l’occident veut que l’on circonscrive le débat : le processus de décolonisation de l’Afrique et son prolongement, le panafricanisme. A ce niveau, un nom fait unanimité et s’offre en précurseur de la longue lutte d’indépendance, et du processus du rapprochement entre l’Afrique et la Chine : Dr Kwame Nkrumah.
Pour rappel, c’est pendant qu’il se trouvait en Chine, à Beijing, que Dr Kwame Nkrumah a été renversé par un coup d’Etat dans son pays. A ce titre, la Chine n’est-elle pas redevable de l’Afrique ? C’est un autre débat, non encore à l’ordre du jour.
Si les livres d’histoire nous ont enseigné que Nkroful serait le village de Dr Nkrumah, ce que nous ne savions pas en revanche, c’est que dans la réalité, Dr Kwame Nkrumah est natif d’un village appelé Half Assini, non loin de N’kroful. A Half Assini que d’aucuns désignent tantôt village de sa mère, tantôt village de son père, une réalité est unanime, à savoir que ce village est le sien, où il a fait ses études primaires, et où il a construit trois bungalows (villas) en duplex.
Si l’adage dit que nul n’est prophète chez soi, à Half Assini, il n’ya pas de doute que N’krumah est un osagyfo « un rédempteur », non pas au sens théologique du terme, mais au sens sociologique en ce que N’krumah est ce leader qui aura délivré le Ghana de l’oppression britannique. Mais, ce n’est pas tout. Dr Kwame N’krumah était surtout à l’avant-garde de la décolonisation de l’Afrique.
En obtenant l’indépendance du Ghana en 1957, la contagion s’est emparée non seulement de l’Afrique Anglophone, mais aussi de l’Afrique francophone. Enfin, il est apparu nécessaire de remonter jusqu’à se rendre dans ce village et à faire une incursion dans l’intimité de la cour de l’Osagyfo Dr Kwame N’krumah.
Ainsi, à Half Assini, l’Administrateur principal de Vitrine Chinafrique s’est fait guider aux pieds et à l’intérieur des trois villas mythiques « N’krumah’s bungalows ». Pour être direct et franc, l’Administrateurs principal de Vitrine Chinafrique, Dapa Donacien a découvert plutôt trois vestiges qui attendent avec un ardent désir leur résurrection par des bonnes volontés.
Ce sont trois résidences chargées d’une bonne partie des secrets du panafricanisme. En effet, en tant que résidences personnelles de N’Krumah, le guide nous a expliqué que plus d’une fois, ces bungalows ont servi de repli tactique à N’krumah et à ses amis du noyau dur. Lorsque lui et ses compagnons ou ses hôtes du panafricanisme étaient traqués à Accra, ce trio de bungalows bâtis sur une belle plage, qui leur offre une belle vue, contre toute attaque surprise par surprise, leur servait de gites.
L’un servait de logement à N’krumah, le second immédiat était à la disposition de ses ministres ou compagnons. Enfin, le troisième comportait une salle de réunions avec possibilité de Conseils de ministres de clandestinité. Pour tout dire, notre guide révèle que ce lieu était celui où s’élaboraient les plans et les stratégies secrètes de Nkrumah.
Raisons pour lesquelles, selon les souhaits de dame Forgive, squatter des lieux, ce patrimoine historique doit être réhabilité et entretenu. Si la succession innombrable de putsch militaire n’a pas laissé subsister des œuvres personnelles à N’krumah à Accra la capitale, en revanche, ces trois constructions dans son village doivent absolument être préservées comme patrimoine commun de l’humanité, sauf si les africains, dans un sursaut d’honneur, s’en préoccupent.
A la décharge des autorités ghanéennes, l’action de la brise de mer, est telle qu’une réhabilitation sans utilisation de matériaux adaptés, ne résisterait durablement aux temps et aux intempéries.
Plaidoyer de Vitrine Chinafrique
Pour le think tank Vitrine Chinafrique, dans le cadre du plan d’actions 2016-2018, la coopération sino-africaine devrait activer le chapitre 5, alinéas 5.1.1 ; 5.1.8 et 5.1.9, adopté le 5 décembre 2015 à Johannesburg, en Afrique du Sud. Enfin, en vertu de l’alinéa 5.3.3 toujours du plan d’action du forum sur la coopération sino-africaine, Le think tank Vitrine Chinafrique, sur la base de certaines informations inédites qu’il détient, projette de poursuivre ses investigations sur les traces de Dr Kwamé N’krumah à Beijing, en Chine, dans une seconde étape. Et ce, dans la droite ligne d’Alain Foka « Nul n’a le droit d’effacer une page de l’histoire d’un peuple, car un peuple sans histoire est un monde sans âme » Assurément au sortir de nos investigations en Chine, nous serons en mesure de réécrire la pensée de l’occident. En lieu et place de l’affirmation selon laquelle, nous pourrions ramener l’auteur à se dédire et avouer ceci« « le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’a pas assez soumis l’histoire à un questionnement afin de retrouver sa propre voie du Développement »
C’est alors que la coopération sino-africaine trouverait un point d’ancrage dans l’histoire, justifiant à souhait la légitimité du changement de cap.
Une collaboration particulière de Dapa Donacien, envoyé spécial au GhanaA
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