[Culture] Le FATA 2025 s’ouvre à Sakassou : Un festival au service de l’unité waoulé et de la renaissance culturelle africaine
Le Festival des Arts et Traditions d’Akan (FATA), dont la 3ᵉ édition s’est ouverte à Sakassou le 8 juillet 2025, célèbre la culture Akan et appelle à l’unité waoulé. Le Bénin est à l’honneur pour cette édition marquée par des prestations, des discours engagés et une forte mobilisation.
Sakassou, le 9 juillet 2025 (lepointsur.com) – La ville royale de Sakassou, cœur symbolique du royaume Waoulé, a accueilli l’ouverture solennelle de la 3ᵉ édition du Festival des Arts et Traditions d’Akan (FATA), un événement culturel majeur visant à éveiller une conscience collective waoulé, au service d’une Afrique réconciliée avec ses racines.
Le thème choisi cette année – « Levée des cloisonnements du champ de conscience baoulé pour une nation Waoulé unifiée » – donne le ton d’une édition tournée vers la refondation identitaire et l’unité du peuple akan.
Portée par une délégation du ministère de la Culture à travers la direction régionale de Gbêkê, conduite par M. Konan Kouadio, la cérémonie d’ouverture a réuni des figures de la chefferie traditionnelle, notamment Nanan Kouadio Kouassi (chefferie Walebo), la chefferie centrale de Béoumi, ainsi que des centaines de festivaliers.
Une procession rituelle entre mémoire et modernité
Avant la cérémonie à la place Bédié, une procession rituelle s’est tenue sur l’esplanade de la Cour royale. Elle a symboliquement confié le festival aux ancêtres, soulignant l’ancrage spirituel du FATA. Le Maire de Sakassou a ouvert l’événement avec un discours solennel. Il a souligné l’importance du thème de cette édition, appelant à dépasser les divisions internes et à construire une identité baoulé collective, moderne et solidaire :
« Être Waoulé, ce n’est pas seulement partager une langue ; c’est porter un héritage de dignité, de résistance et de sagesse ».
Un festival pour rassembler, transmettre et bâtir l’avenir
Le Manager Général du FATA, dans un discours structuré et porteur d’espoir, a salué la mobilisation de plus de 20 000 festivaliers attendus. Il a mis en lumière un programme riche : danses traditionnelles, conférences, expositions artisanales, ateliers intergénérationnels… autant d’activités pensées pour faire du FATA un levier stratégique de transmission, de dialogue et de cohésion sociale.
Le commissaire général Djeka Jean-Baptiste Arsène a marqué l’événement avec un discours plein de sens rendant hommage aux ancêtres et réaffirmant l’engagement du festival à préserver et transmettre l’héritage culturel akan.

Le Bénin, pays invité d’honneur, était représenté par Aïssi Francis Barnabé, conseiller du Consul Honoraire
« Moi, Wakablé d’Akan… je jure de servir l’Afrique, afin qu’elle se serve de mon œuvre pour sortir de la tribulation », a-t-il déclaré dans une allocution empreinte de spiritualité et de poésie.
Une ouverture placée sous le signe du panafricanisme et du dialogue des cultures
Le Bénin, pays invité d’honneur, était représenté par Aïssi Francis Barnabé, conseiller du Consul Honoraire, qui a salué l’hospitalité ivoirienne et rappelé les liens culturels historiques entre Bénin et Côte d’Ivoire, notamment à travers les peuples akan.
L’invité français Michel Charmasson a conclu par une note philosophique, en soulignant que « la diversité vécue avec sincérité reconnecte chaque individu à l’universel », saluant l’effort de réconciliation culturelle du FATA.
Déclarant ouverte l’édition 2025 du Festival des Arts et Traditions d’Akan (FATA), le ministère de la Culture, à travers la direction régionale de Gbêkê, conduite par M. Konan Kouadio, a pris la parole au nom de Madame la Ministre Françoise Remarck, excusée pour des raisons d’agenda.
Dans un discours empreint de respect et de reconnaissance, il a salué l’héritage culturel du peuple Akan, et plus particulièrement celui du Royaume baoulé de Sakassou, qu’il a qualifié de pilier essentiel du patrimoine national ivoirien.
Le représentant a insisté sur la richesse des arts, des danses, des proverbes, des rythmes et des savoir-faire artisanaux akan, qu’il considère comme des trésors précieux à préserver et à transmettre. Il a également souligné l’importance de la mémoire vivante dans la construction d’une nation forte et fière de ses racines.
Selon lui, le ministère de la Culture, à travers ses actions et son appui institutionnel, réaffirme son engagement à promouvoir la culture akan, tant au niveau national qu’international, notamment dans l’espace francophone.
Enfin, il a proclamé le festival officiellement ouvert, appelant à une élévation collective de la conscience culturelle baoulé, afin de bâtir une nation unifiée et résiliente. Ensuite, une visite des stands, confectionnés pour le plaisir des exposants, restaurateurs et autres, a suivi.
Rendez-vous jusqu’au 14 juillet : entre traditions, concerts et résonances panafricaines
Plusieurs groupes culturels ont marqué cette ouverture, dont Goly Fusion de Kongossou, Adjemele de Yablassou et Animognan. L’apothéose du festival est prévue pour le 14 juillet 2025, avec en point d’orgue le concert de Kajeem le 12 juillet.
Avec cette 3ᵉ édition, le FATA s’affirme comme un catalyseur de renaissance culturelle, un pont entre passé et futur, et un espace de mémoire vivante où se conjuguent identité, spiritualité et unité africaine.
Médard KOFFI, envoyé spécial à Sakassou