[Crise foncière à Agboville] Une famille réclame ses 28 ha de terrain urbain à un chef de village
Agboville, 17-03-2023 (lepointsur.com) Couvant depuis belle lurette, la crise foncière portant sur une superficie de 28 hectares situés à l’entrée de la ville d’Agboville sur lequel gît un restaurant de renom, a fini par éclater. Des membres de la famille Ablé Adjoua, propriétaire terrien, ont manifesté ce vendredi 17 mars 2023, sur le site contre l’immixtion de certaines personnes et l’occupation illégale de leur espace terrain. C’est Abolé Kichi Henriette, petite fille d’Ablé Adjoua, le propriétaire terrien (selon elle) et porte-parole de la famille, qui donne des explications sur la contestation qu’ils ont organisée ce vendredi.
« Illettrée, je ne connais rien des démarches administratives pour pouvoir réclamer notre parcelle qui porte sur 28 ha laissée par mon grand-père Ablé Adjoua, le véritable propriétaire terrien. Ainsi, c’est Abolé Kouakou David, mon défunt frère qui a fait un certain nombre de démarches administratives et judiciaires. On a été à maintes reprises confronté à la justice et mon frère Abolé Kouakou David a remporté le procès. Mais après sa mort, des gens étrangers qui se comportent comme de véritables gangsters sont venus remettre en cause tous nos acquis. C’est ce qui nous amène à protester aujourd’hui », fait-elle savoir à la presse.
Poursuivant, Abolé Kichi Henriette accuse Ohochi (chef de village en langue locale, Abbey) Édi Ékissi Adolphe, chef du village de Gbanguié 1, situé à 2 km d’Agboville, d’où est originaire la famille Ablé Adjoua, d’être à la base de cette forfaiture. « Depuis qu’est mort mon frère Abolé Kouakou David, le chef de Gbanguié 1 s’adonne à un nouveau lotissement. Et cela est source de beaucoup de désagréments. Il réclame même la paternité de ladite parcelle qui avait déjà été morcelée par une société qui avait amorcé un projet de construction immobilière qui date des années 1990. Vous voyez que c’est difficile de comprendre l’attitude du chef qui a été installé il y a peu de temps. Moi, je pense que c’est un acte délictuel que fait le chef », ajoute-t-elle. Pour cette sexagénaire, la situation que vit sa famille la plonge dans une précarité sans pareille.
« Vous constatez que je suis malade (elle montre son pied atteint par l’ulcère de buruli). Nous sommes pauvres et nous sommes livrés à nous-mêmes. Nous sommes passés par la chambre des rois et chefs traditionnels d’Agboville, par la direction régionale de la Construction etc. Et, tous reconnaissent que nous sommes les véritables propriétaires terriens. C’est pourquoi, je lance un cri de cœur à l’endroit des autorités judiciaires et administratives afin qu’elles nous viennent en aide », a terminé Abolé Kichi Henriette, la porte-parole et petite fille d’Ablé Adjoua, le propriétaire terrien.
Toutefois, nos tentatives de joindre Édi Ékissi Adolphe, le chef du village de Gbanguié 1, sont restées vaines. Mais nous y reviendrons.
Georges Kalégnon, correspond régional
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