CPI : Ouattara n’a pas de prérogatives pour faire libérer Gbagbo, selon le ministre Gnénéma Coulibaly
Le Chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara n’a pas de prérogatives pour libérer son prédécesseur Laurent Gbagbo poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI), a indiqué, ce jeudi, 3 juillet, son ministre de la justice Gnénéma Mamadou Coulibaly, à la faveur du « Fauteuil blanc » du quotidien Le Nouveau Réveil.
Invité du quotidien ivoirien Le Nouveau Réveil dans le cadre de sa tribune d’échanges baptisée « Le Fauteuil blanc », le Garde des sceaux, ministre la justice, des Droits de l’homme et des libertés publiques, Gnénéma Mamadou Coulibaly, était face à la presse nationale et internationale, dans les locaux de ce journal.
Pour M. Coulibaly, la Côte d’Ivoire a un programme « ambitieux » de justice pour permettre aux Ivoiriens de « vivre ensemble » en engageant un processus judiciaire pour « rendre justice » à toutes les victimes « de quelque bord que ce soit ».
« La justice est tributaire de la société dans laquelle elle vit. Notre pays qui sort d’une crise aussi grave ne peut échapper à cette logique conjoncturelle » a souligné le ministre Coulibaly, appelant ses compatriotes d’être « courageux à affronter notre passé récent », pour aller à la réconciliation nationale.
Une réconciliation qui ne peut se faire, selon lui, « sans justice ». A ce propos et concernant l’ex-président Laurent Gbagbo dont certains « plaident la libération auprès de M. Ouattara », Gnénéma Coulibaly a été sans équivoque.
« Le Président Ouattara est respectueux du Traité de Rome dont la Côte d’Ivoire est partie prenante. A ce titre, il n’a pas de prérogatives pour faire libérer M. Gbagbo » a-t-il fait savoir.
Parlant de la justice des vainqueurs « attribuée » au pouvoir, M. Coulibaly a imagé que la « justice est comme un fleuve qui même dans son lit continue de couler » pour expliquer que « notre justice travaille pour rendre justice à tous les Ivoiriens sans exception ».
« La justice ne poursuit pas un individu pour son appartenance à un camp mais elle poursuit pour des faits incriminés par la loi » a indiqué M. Coulibaly.
« Pour la crise postélectorale, 61 dossiers ont été ouverts dont 17 sont devant les juges actuellement et 7 ont déjà connu des décisions » a précisé le ministre de la justice, ajoutant que « ces dossiers sont de tous les camps ».
Par ailleurs, Gnénma Coulibaly a annoncé la réouverture prochaine des « grands dossiers », notamment, les affaires Guy André Kieffer, Yves Lamblin…
« Le dossier Yves Lamblin va connaître un rebondissement dans les prochains jours à la demande de la partie française. Tout comme celle concernant Guy André Kieffer dont nous allons reprendre une partie des auditions pour la recherche de la vérité » a révélé M. Coulibaly.
APA